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Une quinzaine de détenus de l'immigration mènent toujours leur grève de la faim

Une quinzaine de détenus de l'immigration mènent toujours leur grève de la faim
JUSTIN TANG

TORONTO - Alors que les détenus de l'immigration qui mènent une grève de la faim depuis onze jours en Ontario entament une phase périlleuse de leur moyen de pression, le gouvernement fédéral ne semblait pas enclin, jeudi, à exaucer leurs demandes.

Les grévistes de la faim souhaitent notamment rencontrer au plus tôt le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale. Ils veulent aussi que les autorités fédérales limitent à 90 jours la durée des détentions en immigration. Sur la cinquantaine de détenus qui avaient déclenché une grève de la faim il y a onze jours, une quinzaine refuseraient toujours de s'alimenter, selon le gouvernement fédéral.

Depuis 2000, au moins 15 immigrants sont morts en détention au pays - dont trois depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux à Ottawa.

La docteure Michelle Fraser, qui a signé avec 65 autres professionnels de la santé une lettre adressée au ministre Goodale la semaine dernière, a prévenu jeudi que l'état de santé des grévistes de la faim pourrait se détériorer rapidement. Elle se dit indignée que des détenus de l'immigration soient contraints de recourir à un tel geste désespéré afin d'obtenir l'attention du gouvernement canadien.

Un porte-parole de M. Goodale a indiqué jeudi que le ministre annoncerait sous peu un plan qui serait en phase avec les politiques des Nations unies en matière de détention. Scott Bardsley a aussi rappelé que la détention n'est utilisée qu'en dernier recours, lorsque l'identité d'un immigrant demeure incertaine, qu'une personne risque de prendre la fuite ou qu'elle représente un danger pour la sécurité publique.

Mais Tracey Mann, du réseau End Immigration Detention, croit que le gouvernement exagère les risques. Il estime que le ministre Goodale devrait rencontrer les détenus pour constater ce qu'ils doivent endurer chaque jour.

Ces militants ont aussi demandé à la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, d'intercéder auprès du ministre Goodale, puisque le gouvernement fédéral utilise les prisons provinciales pour ses détenus de l'immigration. Le ministre provincial des Services correctionnels a répondu que l'état de santé des grévistes de la faim était étroitement surveillé.

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