Jérémy Gabriel s'est dit heureux du jugement qui condamne l'humoriste Mike Ward pour ses propos à son égard, mais il n'est pas surpris que la cause soit portée en appel.
Il « n'a pas compris la raison de la plainte », a déploré M. Gabriel en point de presse jeudi.
« Je vais maintenir la ligne encore et toujours devant les médias [pour dire] que oui, il y a des impacts, que les paroles soient [dites dans un contexte] humoristiques ou non, elles ont eu leur impact. C'est pas l'humour en tant que tel qui peut pardonner ces impacts-là. », a-t-il affirmé.
Selon l'avocate de la Commission des droits de la personne, Me Marie Dominique, le jugement reçu mercredi « ne limite pas la liberté d'expression plus qu'avant ». « Les blagues qui visent un groupe ou qui concernent un individu et qui ne sont pas liés à un motif de discrimination ne sont pas susceptibles d'avoir une poursuite devant le Tribunal des droits de la personne. »
Différentes personnalités du milieu de l'humour, dont Gilbert Rozon et Louise Richer, ont dit craindre le contraire et craignent que les humoristes se censurent à l'avenir.
Le Tribunal des droits de la personne a condamné mercredi Mike Ward à verser 35 000 $ à Jérémy Gabriel pour des propos jugés discriminatoires et « injustifiés » sur le handicap du jeune homme. Une somme de 80 000$ avait d'abord été demandée par l'auteur de la plainte, une amie de la famille de M. Gabriel.
La vie continue
Jérémy Gabriel a rappelé jeudi que les blagues de M. Ward avaient eu un impact dans sa vie sociale et artistique, mais a avoué que sa carrière était maintenant « sous contrôle ».
« J'y vais une étape à la fois pour ce qui est de ma carrière artistique », a-t-il affirmé en ajoutant qu'il suivra une formation en communication au cégep dès l'an prochain.