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Il y a 20 ans: le déluge du Saguenay

Il y a 20 ans: le déluge du Saguenay

En juillet 1996, le Saguenay-Lac-Saint-Jean était frappé par une catastrophe naturelle sans précédent. Des inondations monstres détruisaient alors tout sur leur passage : barrages, routes, commerces et maisons. Vingt ans plus tard, le déluge demeure un événement historique toujours bien ancré dans la mémoire collective.

Un texte de Mireille Chayer

Le mois de juillet est particulièrement pluvieux en 1996. Dans la première moitié du mois, il y a eu 10 jours de pluie. Le niveau des lacs, des rivières et des nappes phréatiques est plus élevé qu'à l'habitude.

Photo: Jacques Boissinot/PC

Le 18 juillet, une dépression cyclonique se forme à l'ouest de la baie d'Hudson. Elle se déplace vers l'est apportant avec elle une quantité d'eau très importante. D'ailleurs, on prévoit des pluies abondantes sur plusieurs régions du Québec, dont le Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Cependant, on est encore bien loin de se douter des conséquences qu'auront les précipitations.

Pluie

La pluie se met à tomber le 19 juillet. Elle touche le Saguenay-Lac-Saint-Jean et aussi la Côte-Nord, Charlevoix et la réserve faunique des Laurentides.

En début de soirée, le 19 juillet, on signale un glissement de terrain à Saint-Fidèle, dans Charlevoix. Cet événement, le premier signalé à la Sécurité civile, force la fermeture de la route 138 dans le secteur.

Rapidement, le scénario se répète ailleurs. La municipalité de L'Anse-Saint-Jean constate elle aussi des glissements de terrain sur son territoire. Des routes sont inondées et deviennent impraticables. Les autorités doivent procéder à l'évacuation de certains citoyens.

Dans la nuit, des rivières commencent à sortir de leur lit un peu partout au Saguenay. Certaines routes sont inondées, d'autres sont carrément arrachées. L'état d'urgence est décrété dans plusieurs endroits.

Secours

Les autorités réalisent l'ampleur du désastre et mettent l'armée à contribution. L'eau monte très rapidement dans certains secteurs et des centaines de personnes se retrouvent coincées chez elles. Elles doivent être secourues par la voie des airs.

La Croix-Rouge est également appelée à intervenir pour aider les sinistrés. Des centres d'hébergement temporaires sont créés pour accueillir les évacués.

Pendant ce temps, les digues cèdent les unes après les autres, provoquant de nouveaux coups d'eau qui ravagent tout sur leur passage. Les secteurs les plus touchés sont sans aucun doute les quartiers Saint-Alexis à La Baie et du Bassin à Chicoutimi de même que la petite municipalité de Ferland-et-Boilleau.

Victimes

En plus des dommages matériels évalués à 300 millions de dollars, les inondations provoquent la mort de 10 personnes.

Deux enfants meurent ensevelis quand leur maison est emportée par un glissement de terrain à La Baie.

Sur la Côte-Nord, cinq automobilistes perdent la vie sur la route 138 après être tombés dans des crevasses. La route est coupée complètement en plusieurs endroits.

Finalement, trois passagers d'un voilier sont portés disparus au large de Tadoussac.

Gestion des barrages

La gestion des barrages se retrouve rapidement au banc des accusés au lendemain des inondations. Plusieurs se demandent s'il y a eu de la négligence et si l'eau aurait pu être évacuée plus vite et plus efficacement.

Ces questionnements mènent à la création d'une commission d'enquête sur la gestion des barrages, présidée par Roger Nicolet.

Au terme de son travail, ce dernier a émis plusieurs recommandations, dont la plupart ont été appliquées.

Recommandations de la Commission Nicolet

  • Création des organismes de bassin versant
  • Adoption d'une loi sur la sécurité des barrages
  • Mise en place de plans de mesures d'urgence dans toutes les municipalités du Québec
  • Abaissement du niveau d'exploitation du réservoir Kénogami
  • Rehaussement et consolidation des digues et des barrages
  • Augmentation de la capacité d'évacuation de la rivière aux Sables
  • Création d'un réservoir en amont, dans la réserve faunique des Laurentides
  • Identification des zones inondables

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