Gilbert Rozon est le plus «vieux» juge de La France a un incroyable talent (LFAUIT). C’est à dire qu’il est le seul du panel à faire partie de l’équipe depuis les débuts de l’émission, en 2006.
L’an dernier, il a pour la première fois importé le concept ici le temps d’une soirée avec le Gala Incroyable, événement spécialement conçu pour la télévision, où défilent sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier quelques-uns des êtres originaux qui ont suscité des réactions à LFAUIT.
Le Gala Incroyable en était donc à sa deuxième édition dimanche. Et Rozon, qui aime de plus en plus se mettre en vedette dans son propre festival, en tenait encore les rênes. L’homme a d’abord remercié le public d’être présent en se désolant du drame récent de Nice. «Il ne faut pas donner de pouvoir à ces fous. Il faut continuer à vivre, à fêter, à s’amuser», a-t-il martelé.
Principalement un prétexte pour mélanger dans un seul spectacle des prouesses de toutes natures (mais vraiment «de toutes natures»), le Gala Incroyable 2016 n’a pas tellement épaté par la complexité de ses exploits, mais en a mis plein la vue visuellement. Jetez un œil à notre galerie-photos pour vous en convaincre; certains costumes et tableaux étaient magnifiques.
On a néanmoins eu quelques coups de cœur dans le lot. Comme ce duo Les Vitaminés, des danseurs-acrobates en tutus qui ont allègrement rebondi sur des ballons. Ou le trio Barre Russe et sa barre-trampoline sans filet. Ou Éric Antoine, dont on vous parlait du spectacle Réalité ou Illusion?ici, et qui a encore allié irrévérence et tours de magie. Ou l’équilibriste Leonid The Magnificient et son look d’ange sexy et scintillant, qui a fait tenir en équilibre avec sa bouche un chandelier sur la pointe d’un couteau. Ou la petite Ophélie Bégin, 9 ans, native de Québec, qui danse et fait la split comme une petite déesse. Ou l’as du diabolo Nico Pires, qui manie son instrument avec agilité et adresse.
JPR 2016: le Gala Incroyable, un peu de poudre aux yeux
Drôle de peinture
Mais aucun numéro ne nous a réellement coupé le souffle ou fait échapper un «wow» senti. Le moment le plus spécial et surprenant n’est venu qu’en fin de piste, avec Up And Over It, un duo qui joue des mains, des coudes et des pieds sur et sous la table, avant de sautiller sur ses claquettes. Habits noirs, cravates roses, verres fumés, perruques blondes rétro, les deux personnages excentriques ont clairement été le clou de l’enchaînement.
On attendait un résultat spectaculaire du passage de Brent Ray Fraser, un Canadien qui peint… avec son pénis. Il ne lui a fallu que peu de temps pour esquisser sa toile, en tournoyant rapidement, dos à l’assistance, qui gigotait et rigolait allègrement en constatant la façon de faire de «l’artiste». Sur papier, l’idée était intrigante, mais la démonstration se révèle plutôt vide lorsque concrétisée. Pas très mordant, ni même très sexy.
«Il vient de donner un sens nouveau au bras canadien», a blagué Gilbert Rozon.
On a aussi eu droit au vol d’avions téléguidés parfaitement synchronisé des Frères Chaix, à la voix puissante du chanteur (et boxeur!) Naestro, à la prestidigitation avec cartes de Gus l’Illusionniste, aux contorsions de Skorpion… et aux danses enjouées des Aero Ours, deux gentils et immenses toutous blancs qui sont venus se trémousser allègrement deux fois devant le parterre. La deuxième fois, Victor, célébrissime mascotte de Juste pour rire, s’est joint à eux pour festoyer. Davantage digne d’un spectacle pour enfants, mais amusant.
Finalement, le Gala Incroyable 2016 s’est avéré un très bon moment de poudre aux yeux. Pas si incroyable, il nous a quand même ravi la pupille.