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5 enjeux pour Justin Trudeau au sommet de l'OTAN

5 enjeux pour Justin Trudeau au sommet de l'OTAN

Le premier ministre Justin Trudeau amorce un voyage en Europe, où il participe vendredi et samedi à son premier sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), à Varsovie, en Pologne. Plusieurs dossiers chauds sont au menu, dont les relations tendues avec la Russie, l'aide à l'Ukraine et la contribution militaire canadienne. Aperçu des enjeux pour le Canada.

Un texte de Louis Blouin

1- Nouveau déploiement canadien

Lors du sommet, les membres de l'OTAN doivent approuver le déploiement de quatre bataillons multinationaux dans les trois républiques baltes et dans l'est de la Pologne. La nouvelle force sera composée d'environ 4000 militaires et visera à renforcer leurs défenses face à la Russie. Le Canada va mettre sur pied et diriger l'un des bataillons. Selon CBC, il serait basé en Lettonie et pourrait compter jusqu'à 750 militaires canadiens déployés en rotation pour des périodes de six à neuf mois. Le nouvel engagement vise à « dissuader l'agression et à assurer la paix et la stabilité en Europe », disait le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, la semaine dernière. Cette contribution est bien reçue par le secrétaire général de l'OTAN.

Le Canada devrait annoncer les détails pendant le sommet, comme le nombre précis de militaires canadiens engagés, l'endroit où ils seront stationnés et leurs tâches précises. Les autres bataillons seront dirigés par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne. L'OTAN cherche ainsi à ajouter un volet à la mission que l'Alliance s'est donné de rassurer les pays voisins de l'Ukraine, inquiets de l'engagement russe dans le conflit ukrainien et de l'annexion de la Crimée.

2- Relations avec la Russie

L'escalade des tensions avec la Russie sera au coeur des discussions. Tous ne s'entendent pas sur la manière de les désamorcer. Récemment, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank Walter Steinmeier a critiqué l'envoi de nouvelles troupes de l'OTAN près de la frontière russe, craignant que cela n'envenime la situation. Le secrétaire général de l'Alliance défend l'idée d'un renforcement militaire combiné à un dialogue politique avec la Russie.

Le Canada va contribuer à ce nouvel effort militaire, mais veut du même souffle se réengager auprès des Russes et mettre fin à la politique de la « chaise vide ». Ce changement de ton tranche avec l'ère de Stephen Harper, qui ne s'était pas gêné pour adresser des reproches directement à Vladimir Poutine et se faisait l'avocat d'un régime strict de sanctions.

Mais le président Poutine ne sera pas au sommet de Varsovie. Une rencontre du conseil OTAN-Russie doit être organisée peu après le sommet pour améliorer le dialogue et éviter des incidents militaires. L'Union européenne, de son côté, vient de prolonger de six mois les sanctions économiques contre la Russie.

3- Aide à l'Ukraine

Les pays membres discuteront de moyens de bonifier leur appui « politique » et « pratique » à l'Ukraine. De nouveaux projets d'aide seront financés par l'entremise de fonds de l'OTAN. Les forces armées ukrainiennes recevront des conseils stratégiques en matière de communication et d'explosifs, notamment.

Environ 200 membres des Forces armées canadiennes sont déployés en Ukraine pour offrir de la formation et des programmes de renforcement des capacités jusqu'en mars 2017.

Source : Bureau du premier ministre du Canada

Les leaders vont plaider pour un respect des accords de Minsk entre la Russie et l'Ukraine. Jusqu'ici, de nombreuses violations du cessez-le-feu ont eu lieu de part et d'autre et les observateurs internationaux ne peuvent pas faire leur travail sur le terrain.

4- La « pleine part » du Canada

Le Canada fera sûrement l'objet de pressions pour augmenter ses dépenses en matière de défense de façon significative. Il est encore loin d'un budget équivalant à 2 % de son produit intérieur brut (PIB), comme le souhaiterait l'OTAN. En 2016, ce chiffre se situait à moins de 1 %. Les dépenses en défense du Canada, en pourcentage du PIB, ont progressé d'un maigre 0,01 % entre 2015 et 2016, selon les chiffres de l'Alliance.

D'ailleurs, lors d'un discours prononcé à la Chambre des communes, le 29 juin à Ottawa, le président américain Barack Obama a demandé au Canada de payer sa « pleine part » à l'OTAN.

En point de presse mardi, le premier ministre Justin Trudeau a défendu la contribution du Canada et affirme que le pays est un partenaire « respecté » au sein de l'OTAN.

5- Lutte contre l'EI

L'Alliance devrait aussi approuver de nouvelles mesures pour lutter contre le groupe armé État islamique au Moyen-Orient. Le déploiement d'avions de surveillance de l'OTAN et la bonification des activités de formation pour les officiers irakiens sont des exemples de l'aide nouvelle à l'alliance internationale contre l'EI.

Contribution canadienne à la Force de stabilisation au Moyen-Orient (FSMO)

  • Formation des forces de sécurité irakiennes
  • Surveillance et ravitaillement aériens
  • 830 membres des Forces canadiennes

Source : Défense nationale

Après le sommet

Après le sommet, Justin Trudeau se rendra au camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau pour rendre hommage aux millions de Juifs et autres victimes des nazis exterminés pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Puis, les 11 et 12 juillet, il effectuera une visite officielle en Ukraine « pour réitérer le soutien du Canada en faveur de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine », a mentionné son bureau.

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