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Danny Brown au FIJM: «pretty dope» (PHOTOS)

Danny Brown au FIJM: «pretty dope» (PHOTOS)
Victor Diaz Lamich

L’incomparable rappeur américain Danny Brown se produisait au Métropolis, mardi soir, dans le cadre du Festival international de jazz de Montréal. De son vrai nom Daniel Dewan Sewel, le chanteur de Detroit n’a pas fait mentir sa réputation d’artiste singulier.

Pour beaucoup, en effet, il est l’un des plus originaux rappeurs de ces dernières années. De surcroît, il a plusieurs bons morceaux qui font de lui une icône du hip-hop. En 2013, son respecté troisième album studio intitulé Old s’est classé au quatrième rang du Top R&B/Hip-Hop publié par le magazine Billboard (données compilées Nielsen Soundscan).

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Danny Brown au Festival international de jazz de Montréal (5 juillet 2016)

Side B

La salle était loin d’être pleine : possiblement un millier de personnes (capacité de 2300 spectateurs). Les gens qui étaient présents semblaient être pour la grande majorité de vrais amateurs du chanteur.

L’entrée en matière du spectacle de Danny Brown s’est avérée quelque peu brouillonne. Sur une introduction musicale un brin grandiloquente, le DJ accompagnant le rappeur a balancé quelques tableaux musicaux. Brown, lui, a pris son temps avant de s’amener sur scène. En fait, c’est l’idée derrière le «concept». Une intro sans Brown, tout comme la conclusion du show. Bah! Peu importe, ce n’était pas mauvais, mais l’attente fut un peu longue. Finalement, le gars est arrivé une dizaine de minutes plus tard. Un peu désorganisé, vêtements noirs ajustés au corps, visage un brin halluciné. C’était Danny Brown, tout simplement.

Dès que nous avons entendu les premières paroles de Side B (Dope Song), tout le reste du spectacle est passé à vitesse grand V. Le performer, toujours dans le rythme, a canardé un morceau après l’autre de sa voix nasillarde si particulière (parfois, durant la prestation, nous croyions entendre B-Real de Cypress Hill). À vrai dire, son rap alternatif - ou underground - aussi est particulier. Performer redoutable, mais qui peut être à côté de la plaque de temps en temps, malheureusement, Brown a tenu dans sa main plusieurs centaines de spectateurs, surtout ceux agglutinés sur le parterre (devant la scène), qui ont dansé et scandé plusieurs paroles de chansons, bras souvent en l’air.

Un peu étrange, légèrement clownesque même, le MC est malgré tout très efficace sur les planches. En fait, il fait çà et là penser à Miley Cyrus, la chanteuse pop qui adore justement son travail. D’ailleurs, nous aurions pris un peu moins de cette attitude loufoque et plus de son excellente musique. Un peu moins, par exemple, de ces gestes exécutés à répétition, à commencer par ces courses bizarroïdes (dans des mouvements exagérés) faites d’un bord à l’autre de la scène.

Qu’à cela ne tienne, Danny Brown, pour sa singularité et pour ses maudits bons morceaux est à voir en spectacle. Dommage que la proposition générale ne soit pas davantage travaillée. Malgré les parties de textes escamotées, malgré la mise en scène douteuse (nous devrions dire inexistante), malgré les tics répétitifs, Brown a quelque chose de vraiment captivant.

Outre le personnage, il y a la musique… La musique qui, elle, fonctionne franchement bien en concert (rien de bien épatant cela dit, puisqu’elle est livrée par un DJ). D’autant plus qu’il a le rythme dans le sang ce Danny Brown. En une heure [Husser assurait la première partie], l’Américain a bombardé l’audience d’une vingtaine de morceau dans un flow impressionnant. Peu d’interventions parlées et très peu de répit. En salle, nous avons constaté à quel point ses beats sont excellents. «Yeah», boum, «yeah», boum, «yeah»…

Dip

Du haut de sa scène, le rappeur a aussi constaté que ses amateurs montréalais ont aussi du Danny Brown dans les veines, affirmant en fin de concert que ces «fuckers» étaient particulièrement en forme pour un mardi soir.

Après la chanson finale, la bombe Dip, nous avons cru sentir que les spectateurs en auraient pris beaucoup plus. Mais, Danny Brown a jugé qu’il en avait donné assez. À sa défense, soutenir un tel rythme durant 60 minutes, c’est déjà ça. Pour le reste, allez savoir…

«That was pretty dope!»

Voici une liste non exhaustive des morceaux proposés par Danny Brown, qui a puisé dans différents albums de son répertoire :

  • Side B (Dope Song)
  • Molly Ringwald
  • Smokin & Drinkin
  • Express Youself
  • Blueberry (Pills & Cocaine)
  • Lie4 (de Darq E freaker)
  • The Black Brad Pitt (De Evil Nine et Danny Brown)
  • I Will
  • Beak It (Go)
  • Grown Up
  • Kush Coma
  • 25 Bucks
  • Dip

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