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Festival de jazz 2016: Rufus Wainwright en deux temps

Festival de jazz: Rufus Wainwright en deux temps

Le public du Festival international de Jazz de Montréal a eu droit samedi soir au concert symphonique visuel concocté par le génial Rufus Wainwright. Un opéra suivi d’un spectacle intime réunissant ses grands succès ont composé ce rendez-vous unique mettant en vedette la musique classique, l’art lyrique et le cinéma.

Son premier opéra de carrière, Rufus Wainwright ne l’avait encore jamais présenté chez lui à Montréal. Hier, l’événement était donc important pour l’artiste qui avait, dès 2008, plongé tête première dans cet ambitieux projet écrit en français et inspiré de Prima Donna. Huit ans plus tard, c’est un homme fier et souriant qui s’est présenté sur la scène de la Salle Wilfrid-Pelletier.

Costume brillant et coloré signé Zaldi Coco, le même couturier qui a déjà habillé Lady Gaga et Michael Jackson, Wainwright a tout d’abord tenu à présenter les musiciens, le chef d’orchestre américain Jayce Ogren, le ténor Antonio Figueroa et les sopranos Kathryn Guthrie et Lyne Fortin.

Avant de s’éclipser côté jardin, le créateur de l’œuvre a prié ceux qui n’aiment pas l’opéra de rester puisqu’après la représentation, ils auront droit à ses chansons. «Et si vous n’aimez pas mes chansons pop, alors vous pouvez partir», a-t-il ajouté à la blague.

Mais au fond pourquoi partir? La proposition qui sera rééditée le dimanche 3 juillet en valait franchement la peine. Même si cet opéra en deux actes est une version condensée de la création originale, on demeure captivé par son histoire à la Puccini qui met en scène les tentatives de retour sous les projecteurs d’une cantatrice en fin de carrière prénommée Régine Saint-Laurent.

L’ombre de Maria Callas n’est jamais loin non plus, puisque son personnage interprété par Cindy Sherman évolue sur un grand écran installé en arrière-scène. Rappelons que l’opéra Prima Donna est lui-même librement adapté d’un documentaire sur la célèbre soprano. Les séquences, véritables trames cinématographiques, que l’on doit au réalisateur italien Francesco Vezzoli, ont d'ailleurs porté un écho émouvant et nostalgique aux interprétations de haut niveau des trois chanteurs.

Rufus Waiwright avec Grand orchestre au Festival de Jazz 2016

Orchestre et piano

Après un court entracte, Rufus Wainwright est réapparu sous de chauds applaudissements pour donner la seconde partie du spectacle d’un tout autre genre. Place au répertoire du chanteur en mode orchestre et ses titres phares comme April Fool, Vibrate, The Art Of World, Little Sister, Cigarettes and Chocolate Milk. Le mélomane s’est la plupart du temps installé sur son piano pour jouer ses morceaux dont un en français intitulé Les feux d’artifice t’appellent.

Un moment touchant lorsque sa sœur Martha est venue le rejoindre pour interpréter ensemble The Last Rose of Summer en hommage à leur maman Kate McGarrigle, décédée d’un cancer en 2010. On retiendra Going To A Town magnifiquement interprété et n’oublions pas la belle balade Tiergarten que le chanteur a dédiée à son conjoint présent dans l’audience.

En rappel, Wainwright a invité plusieurs membres de sa famille pour une version fragile et originale de l’iconique Hallelujah de Leonard Cohen. Justement, en parlant de famille, la sœur Martha et la belle sœur Lucy Wainwright sont aussi de la programmation du Festival de jazz avec bientôt trois représentations de leur spectacle Songs In The Dark prévues au Théâtre du Nouveau Monde.

Généreux, le chanteur de 42 ans a offert un dernier cadeau en livrant le très inspirant Poses avec une finale sous les ovations d’un public conquis.

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