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5 enjeux au coeur des discussions des dirigeants nord-américains

5 enjeux au coeur des discussions des dirigeants nord-américains

Libre-échange, climat, visas. Le sommet des dirigeants nord-américains qui se tient à Ottawa cette semaine est l'occasion pour les représentants du Canada, des États-Unis et du Mexique de faire le point sur de nombreux dossiers qui les unissent ou encore qui alimentent les tensions. Voici cinq dossiers importants qui seront au cœur des discussions.

Un texte de Raphaël Bouvier-Auclair

1. Un antidote au Brexit

L'actualité bouscule souvent l'agenda des chefs d'État et de gouvernement. Le résultat du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne va donc s'inviter dans les discussions entre les dirigeants des pays nord-américains.

Barack Obama et Justin Trudeau s'étaient tous les deux prononcés en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union. Tant le Canada que les États-Unis sont en train de développer un accord de libre-échange avec l'Union européenne.

« Cela crée une grande incertitude », reconnaissait lundi le président mexicain Enrique Pena Nieto, en faisant référence à l'influence de la décision britannique sur l'économie mondiale.

Après la victoire du camp du « Brexit », vendredi, Justin Trudeau a affirmé qu'il avait mandaté son ministre des Finances pour en mesurer les conséquences économiques, en collaboration avec ses partenaires du G7.

La ministre canadienne du Commerce international, Chrystia Freeland, estime que dans le contexte du Brexit, la tenue du Sommet des leaders nord-américains est très pertinente.

«Ce sont nos amis qui viennent nous visiter et vraiment affirmer de nouveau l'incroyable pouvoir du partenariat stratégique, économique, commercial et humain qui a été incroyablement efficace sur notre continent.» - Chrystia Freeland, ministre du Commerce international

2. À la défense de l'ALENA

Plus de 20 ans après son entrée en vigueur, l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) occupera les leaders nord-américains.

L'entente, défendue par les gouvernements actuels des trois pays, est remise en question, notamment par le candidat républicain à la présidence américaine, Donald Trump.

Dans une entrevue télévisée à un réseau américain en septembre, M. Trump a qualifié l'ALENA de « désastre » et a promis de le renégocier s'il devenait l'occupant de la Maison-Blanche.

Son adversaire démocrate, Hillary Clinton, a également exprimé des réserves par rapport à l'ALENA.

D'ailleurs dans un document gouvernemental mexicain rendu public la semaine dernière, on évoque « la défense contre les mesures protectionnistes unilatérales », comme enjeu prioritaire de discussion au Canada.

Le Canada, le Mexique et les États-Unis sont également tous signataires du Partenariat transpacifique. Tant la démocrate Hillary Clinton que le républicain Donald Trump ont affirmé qu'ils s'opposeraient à cet accord de libre-échange majeur s'ils étaient élus à la présidence américaine.

3. Offensive continentale pour le climat

Justin Trudeau et Barack Obama en avaient donné un avant-goût lors de la visite officielle du premier ministre à Washington en mars. Le Canada, les États-Unis, et maintenant le Mexique, veulent joindre leurs efforts dans la lutte contre les changements climatiques.

La Maison-Blanche et le bureau du premier ministre Trudeau ont confirmé que les trois pays vont s'engager à produire 50% de leur électricité à partir de ressources renouvelables ou nucléaires d'ici 2050.

Cet objectif peut représenter une occasion d'affaires pour le Canada, notamment vu le potentiel d'exportation d'électricité créée à partir de ressources renouvelables.

Pour le gouvernement américain, la lutte contre les changements climatiques sera le « point fort » de la rencontre des leaders nord-américains. La Maison-Blanche souligne que tant le Canada que le Mexique ont fait part de leur intention de jouer un rôle plus actif sur le front environnemental.

Le président mexicain doit par ailleurs annoncer son intention de suivre les exemples canadien et américain qui s'étaient engagés en mars à réduire leurs émissions de méthane de 40% à 45% par rapport aux niveaux de 2012, d'ici 2025.

Les trois pays doivent aussi faire des annonces concernant une meilleure harmonisation au niveau de lignes de transmission.

4. Quels progrès dans la relation canado-américaine?

En marge de la rencontre des leaders nord-américains de mercredi, Justin Trudeau et Barack Obama vont participer à une rencontre bilatérale. L'importance de la relation entre les deux pays ne fait pas de doute, les dossiers qui doivent être mis à jour sont nombreux.

La discussion de la sécurité aux frontières est l'un de ces enjeux. Le gouvernement Trudeau a déposé à la fin de la session parlementaire des projets de loi visant notamment à mieux échanger avec les autorités américaines des informations obtenues à la sortie du territoire canadien.

Ottawa veut également augmenter le nombre d'endroits au Canada où il sera possible de se dédouaner avant de se rendre aux États-Unis. Cela inclut la gare de Montréal et l'aéroport Jean-Lesage, de Québec.

Malgré plus de 100 jours de négociations, le Canada et les États-Unis ne sont toujours pas parvenus à un accord sur la question du bois d'œuvre. Des représentants des deux pays ont annoncé peu avant la rencontre des leaders nord-américains que les négociations se poursuivaient.

5. Le visa « eliminada, terminada, finita, kaput »

Irritant de longue date entre les autorités des deux pays, le visa imposé en 2009 aux Mexicains se rendant en sol canadien sera éliminé. Les libéraux l'avaient promis en campagne. Ces derniers mois, le gouvernement Trudeau a répété son intention d'agir.

C'est dans ce contexte qu'en janvier, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion avait déclaré que le visa serait « eliminada, terminada, finita, kaput ».

Selon nos informations, la mesure prendra fin à partir du 1er décembre.

En 2009, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait mis sur pied le visa pour faire diminuer le nombre de demandes d'asile de Mexicains au Canada. L'année de la mise en application du visa, il y avait eu plus de 9500 demandes du genre.

En confirmant l'abolition du visa, Ottawa devrait également imposer des conditions. Par exemple s'il y avait plus de 3500 demandes d'asile de Mexicains en un an, un visa partiel pourrait de nouveau être imposé.

Visite du président du Mexique, Enrique Peña Nieto

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