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La fracture sociale du Brexit illustrée en graphiques

La fracture sociale du Brexit illustrée en graphiques

Si les Britanniques ont voté à 52 % pour quitter l'Union européenne, ce chiffre cache en réalité beaucoup de nuances. Le référendum a surtout révélé un pays divisé, qui aura bien du travail à faire pour se rebâtir. Décryptage.

Un texte de Ximena Sampson

Les eurosceptiques se trouvent surtout en Angleterre et au pays de Galles, tandis que les habitants de l'Écosse, l'Irlande du Nord et la ville de Londres ont voté majoritairement pour rester dans l'Union européenne (UE).

« Le pays apparaît comme profondément divisé, entre l'Écosse et l'Irlande du Nord d'un côté, le pays de Galles et l'Angleterre de l'autre », soutient Jean Quatremer, correspondant du quotidien français Libération auprès de l'Union européenne, à Bruxelles.

Quand on regarde l'Angleterre, on regarde habituellement Londres et la City. Là, on s'aperçoit qu'il y a une espèce de no man's land de gens totalement abandonnés, qui se sentent oubliés de la mondialisation.

Jean Quatremer, journaliste, Libération

C'est dans l'est et le nord de l'Angleterre que l'on trouve les districts ayant appuyé le plus fortement le Brexit. C'est notamment le cas de la ville de Boston, qui a le taux d'homicides le plus élevé au pays et un des taux d'intégration des immigrants les plus bas, selon un rapport de Policy Exchange.

« Ce sont les villes industrielles souvent en déclin qui ont voté massivement pour partir », soutient Alex MacLeod, professeur de sciences politiques à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). « Ce sont des gens qui, autrefois, étaient travaillistes, mais qui se sentent laissés pour compte. Ils ont tendance à blâmer l'UE pour tout ce qui va mal dans le pays. »

À l'autre extrême, c'est à Gibraltar que le vote pour rester dans l'UE a atteint son sommet, soit 96 %. Les quatre autres districts ayant donné le plus fort appui à l'UE sont tous situés dans la région de Londres.

« La question de l'immigration est brûlante surtout dans les régions, même si on ne voit pas d'immigration là », affirme Michael Binyon, éditorialiste au quotidien britannique The Times. « La ville où il y a le plus d'immigrants, c'est Londres, et Londres, ça marche comme une société internationale. C'est très riche pour cette raison. »

Le vote des jeunes

Selon un sondage effectué à la sortie des urnes, les jeunes Britanniques ont voté majoritairement pour rester dans l'UE. La majorité des moins de 44 ans ont voté pour l'Union européenne, alors que les personnes plus âgées étaient résolument contre.

« Les jeunes n'ont jamais connu autre chose que l'Union européenne. [Alors que] les vieux ont la nostalgie d'une Grande-Bretagne, mais surtout d'une Angleterre, puissante », analyse Alex MacLeod, professeur à l'UQAM. « Les jeunes n'ont plus ce sentiment-là. Ils sont intégrés. »

Les jeunes universitaires, et il y en a de plus en plus en Grande-Bretagne, ont l'habitude de voyager en Europe et là, tout d'un coup, ça va changer.

Alex MacLeod, professeur au Département de sciences politiques de l'UQAM

Qui a voté pour la sortie de l'UE? Ce sont des hommes âgés vivant à la campagne et peu diplômés. En revanche, les jeunes diplômés vivant en ville ont voté pour rester dans l'UE. Il y a une fracture sociale que nos États n'ont pas su réparer.

Jean Quatremer, journaliste au quotidien français Libération

Voir aussi:

Brexit / Référendum en Grande-Bretagne

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