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14 portraits de femmes qui n'ont pas peur des rides

14 portraits de femmes qui n'ont pas peur des rides
Damon Dahlen/Huffington Post

Rides d’expression, ridules, sillons, pattes d’oie… Peu importe le nom qu’on leur donne, les plis de notre visage s’accentuent avec l’âge. Mais si, face au miroir, bien des gens déplorent dans un soupir le passage du temps et les marques qu’il laisse, d’autres accueillent ces changements, et acceptent l’idée que vieillir fait partie intégrante de la vie, sans rien enlever à sa beauté.

Damon Dahler, photographe au Huffington Post, a réalisé le portrait de quatorze femmes, de 52 à 90 ans, qui font fi des critères de beauté à la fois âgistes et sexistes. Plutôt que de combattre les effets inévitables de la vieillesse, elles voient en ces lignes une carte de leur vie, une esquisse de toutes ces années pleinement vécues. Et chacune de ces rides a une histoire.

Alors pourquoi ne pas les montrer? Découvrez ces sublimes portraits, ainsi que les témoignages de chacune de ces femmes sur l’importance de trouver de la beauté dans tous les âges de la vie.

Roz Halweil Sokoloff, 90 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Je suis une personne, pas un âge. Ce que j’adore dans le fait d’avoir 90 ans, c’est que je n’ai pas conscience de ma vieillesse. Je fais tout ce que je faisais avant. Peut-être que je me fatigue plus vite, mais je n’ai pas eu à renoncer à quoi que ce soit. Je ne joue plus au tennis, mais je fais du tai chi, du yoga et de la natation. Quant à mes rides, il suffit que je recule d’un pas face au miroir et je peux vous assurer que je n’en vois plus une seule! Je les oublie complètement. Je suis fière de ce que j’ai accompli. Alors, les rides, je m’en moque. Je n’ai jamais eu recours au botox ni au lifting. Ce genre de chose n’a pas d’importance pour moi."

Mary Ann Holand, 59 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Quand je me regarde dans le miroir, je vois encore la petite fille que j’étais, et que je suis toujours. Je n’ai pas l’impression d’avoir 59 ans. Bon, j’ai des petits-enfants maintenant, donc j’imagine que ça me rappelle mon âge. Mais c’est tout. J’adore Grace et Frankie. Il devrait y avoir plus de séries dans ce genre, avec des personnes âgées extraordinaires qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. Ça fait trop longtemps qu’on célèbre la jeunesse, au lieu de célébrer les gens. On est tous logés à la même enseigne. Depuis qu’on m’a diagnostiqué un cancer du sein, chaque année est un cadeau. J’espère que je serai un jour nonagénaire."

Julieth Baisden, 62 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Je suis heureuse d’avoir l’âge que j’ai. Pour moi, j’ai la même tête sur les photos aujourd’hui qu’il y a des années. J’ai à peine changé. J’aime mon apparence. J’ai pris un peu de poids, mais mon visage n’a pas changé. Vieillir, c’est un honneur. Il y a des gens qui paniquent quand ils se trouvent des rides ou des cheveux gris. Pas moi. Je me sens jeune, très jeune. Quand je dis mon âge, on ne me croit pas. Ça me fait plaisir."

Iris Krasnow, 61 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"J’ai des cheveux gris depuis la trentaine. Mon amour-propre, mon sentiment d’être belle, j’ai appris assez tôt à ne pas les tirer de mon apparence mais de mon cœur, mes passions, mes engagements. Les gens les plus heureux que je connaisse sont aussi les plus épanouis. Ils ont une passion, un but dans la vie, et sont entourés de personnes qu’ils aiment. J’entends très rarement quelqu’un se dire heureux parce qu’il n’a pas pris un kilo depuis le lycée. Le message que je voudrais faire passer, c’est qu’il ne faut pas compter sur son apparence, car si une chose est sûre, c’est qu’elle ne cesse de changer. Trouvez en vous, dans votre cœur et votre âme, une source d’énergie et d’épanouissement qui n’ait rien à voir avec votre apparence. Je suis convaincue qu’on peut se sentir belle sans scalpel. Pour moi, les rides dessinent une carte de ma vie. J’ai quatre enfants. Je suis mariée depuis 28 ans. J’ai profité de la vie."

Maria Leonard Olsen, 52

Damon Dahlen/Huffington Post

"L’année des mes 50 ans, j’ai fait cinquante nouvelles expériences. C’est à cet âge que j’ai enfin commencé à vivre la vie qui me correspondait. Malheureusement, il m’a fallu en passer par une cure de désintoxication et un divorce, mais j’ai découvert qui j’étais vraiment. (…) Je suis parfaitement à l’aise avec moi-même. À cinquante ans passés, j’ai enfin mon permis moto. J’ai fait de la randonnée dans l’Himalaya et réuni de l’argent pour la construction d’une bibliothèque au Népal pour des enfants défavorisés. J’ai appris à monter à cheval. J’ai publié mon premier livre. Je connais enfin la vraie Maria. J’ai passé les cinq premières décennies de ma vie à essayer de faire plaisir aux autres. Maintenant, je vis pour moi-même. J’ai l’impression que ma vie est entrée dans sa phase de déclin, et c’est sûrement vrai, alors autant finir en beauté. Les rides font partie de la vieillesse. Quand j’étais jeune, je n’aimais pas avoir la peau sombre, être différente de mes amis et de mes camarades. A présent, je savoure ma différence."

Carole Paris, 83 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"J’aime peindre, notamment les visages. Si je réussis un portrait, c’est toujours lié à la personnalité qui s’exprime dans les traits du modèle. Un visage, avec ses lignes et ses rides, raconte l’histoire d’une vie. On peut y lire l’essence d’une personne. Pour moi, l’âge a une valeur. Il y a de la vie, dans ces visages, (…) avec ses hauts et ses bas. On peut voir ce que la personne a traversé. Le visage montre de quoi elle est faite. Je n’aurais jamais envisagé un lifting. Ça lui ôte toute vie."

Leslie Handler, 56 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Chaque ride me rappelle que j’ai survécu et retrouvé le bonheur après toutes les périodes difficiles de ma vie. Quand j’en vois une nouvelle, ça ne me gêne pas. Après mon deuxième accouchement, mon ventre me déplaisait, mais mon mari m’a dit que ça lui rappelait que j’avais donné naissance à nos deux enfants. Je crois que la cinquantaine est le meilleure âge, celui où on s’est vraiment trouvé-e. (…) On ne se pose plus la question de savoir ce qu’on va faire de sa vie, avec toutes les inquiétudes que cela engendre. C’est derrière moi. J’ai eu un cancer un peu après 30 ans. Je suis toujours là. Pourquoi me plaindrais-je?"

Lavada Nahon, 57 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"J’ai hâte de devenir une vieille bique! Ici, c’est quelque chose de négatif (…) mais, en Afrique, les femmes gagnent en prestige à la ménopause. Toutes ces années vécues vous donnent de la valeur. Dans la culture asiatique, on honore les aînés. J’ai entendu un ami dire récemment que les personnes âgées ne sont pas marginalisés. Au contraire, elles obtiennent davantage de responsabilités: l’éducation, l’enseignement, l’entraide. Dans mon entourage, les femmes âgées ont toujours été des modèles, et ce sont elles qui menaient le navire. J’ai hâte d’être la personne que ma mère a été pour moi."

Deborah Gaines, 55 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"La vision qu’on a de la beauté est déterminée à un très jeune âge. Pour moi, ma grand-mère, avec son embonpoint, ses rides et ses cheveux gris, personnifiait l’amour. Elle est morte à 95. Pour moi, elle restait la plus belle. Aujourd’hui, j’ai renoué avec ce sentiment. Les gens qui comptent le plus pour moi me trouvent belle à cause de l’amour qui émane de moi, et ça n’a rien à voir avec les rides ou ce qu’il y a sur ma figure. Avant d’avoir des enfants, on se préoccupe de son corps. Mais quand on tombe enceinte, le bébé devient la septième merveille du monde. Être belle, c’est être présente pour son entourage. Je suis fière de la carte que montre mon visage. Elle retrace un long et beau voyage."

Anne R., 59 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Les rides sont le reflet de ce qui nous arrive à mesure qu’on vieillit, elles font partie de nous. Lire les traits d’un visage, c’est y voir l’expérience et la résilience de quelqu’un. Les rides reflètent toutes les tempêtes auxquelles on a fait face avec ses amis, sa famille, ou au travail. Je pense qu’il faut les accepter et les célébrer, car elles montrent qui l’on est vraiment à l’intérieur. Elles ne sont pas la marque d’une faiblesse, mais plutôt le résultat de toute une vie d’émotions extrêmement variées."

Barb Rabin, 67 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Les rides, c’est naturel quand on vieillit. J’en ai sur le front à force de m’inquiéter pour mes enfants, mes petits-enfants et ma mère de 95 ans. Mes préférées sont celles que j’ai autour des yeux. Celles-là, c’est à force de sourire, de profiter de la vie, et aussi parfois de pleurer. Les rides sont la preuve que je suis toujours vivante. Elles valent vraiment le coup."

Lisa Hirsch, 66 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Si je n’avais pas toutes ces rides, je n’aurais pas l’âge que j’ai. Et il y a beaucoup de gens qui n’atteignent pas cet âge. Il me semble que bien vieillir est un privilège. Celui d’être vivant. Mon mari est totalement opposé à la chirurgie. Il me trouve belle et pense que les femmes devraient accepter de vieillir. Ça fait partie de la vie et je l’accepte. Je suis de son avis."

Barbara Hannah Grufferman, 59 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"Je me sens bien parce que je fais du sport. J’ai commencé à 50 ans, à mettre de la crème solaire, à faire des efforts pour rester en forme et en bonne santé. En vieillissant, si on prend soin de soi, on peut se sentir bien à l’extérieur comme à l’intérieur. Dormir, faire du sport et bien manger. (…) C’est important, tout ça. À 50 ans, j’ai décidé de me ressaisir, de donner un sens à ma vie. Qu’est-ce que c’est, vieillir? Qu’est-ce que je devrais désormais faire différemment? Au fur et à mesure que j’approche de la soixantaine, je réfléchis à ces ajustements. J’aime à penser qu’on ne peut pas s’empêcher de vieillir mais qu’on peut contrôler la manière dont on le fait. J’accepte mes rides. Je les appelle mes ‘rides du sourire’. Ce sont les rides de ma vie. Elles font partie de moi, maintenant. J’ai totalement accepté cette évolution. Tout en m’assurant que je fais tout ce qui est bon pour moi, pour vieillir avec grâce, énergie et vitalité. Le but ne devrait pas être d’avoir l’air jeune. Mais c’est important d’avoir bonne mine à n’importe quel âge."

Sandra LaMorgese, 59 ans

Damon Dahlen/Huffington Post

"J’ai vraiment hâte d’avoir 60 ans. J’ai encore l’impression d’en avoir 30. Je ne me sens absolument pas différente. La seule chose qui change, c’est mon reflet dans le miroir – en bien. Quand j’ai commencé à accuser mon âge, je n’aimais pas ce que je voyais, c’était nouveau. Et puis j’ai changé d’avis sur ce que c’est d’être belle et sexy, et ça ne m’a plus dérangée. Les rides ne me contrarient plus. J’ai le visage d’une sexagénaire, et c’est normal. Je ne suis plus censée ressembler à une jeunette de 25 ans. Il y a une vingtaine d’années, une femme m’a dit: ‘Je suis triste pour vous, parce que vous êtes tellement belle que vous ne supporterez pas de vieillir et de devenir moche.’ Je lui ai répondu: ‘Je ne vais pas devenir moche. Je vais simplement vieillir.’ On croit que ce sont des synonymes. Mais vieillir est quelque chose de magnifique."

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Charlotte Marti pour Fast for Word.

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