Le calendrier est chargé pour Peter Simons, président de la Maison Simons. À quelques semaines de l’ouverture du magasin d’Ottawa, prévue le 11 août au Centre Rideau, l’homme multiple les allers-retours aux quatre coins du pays. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir encore d’autres projets en tête. Rencontre avec un homme de passion.
2016 est sans doute une année charnière pour la Maison Simons, qui est au cœur de sa phase d’expansion pancanadienne. Il y a un an et des poussières, l’homme d’affaires et son équipe annonçaient un projet d’ouvrir huit nouveaux magasins, qui allait étendre la bannière jusqu’à Vancouver (ouvert à l’automne 2015) et même dans les banlieues de Toronto (à venir), un marché pourtant jugé difficile à percer.
C’est sans compter le déménagement du magasin des Galeries de la Capitale, à Québec, qui se fera au printemps 2018. Il occupera un vaste espace (le double de la superficie actuelle) laissé vacant par le départ de Target. « J’ai toujours souhaité bâtir un magasin écoénergétique à zéro empreinte écologique. Ce n’est nullement une approche stratégique, mais on va le faire par conviction. Ce sera notre grand magasin laboratoire », vise le président. Les travaux débuteront à la fin de l’année.
Un 175e anniversaire discret
Puis, entre les multiples annonces et les cérémonies d’ouverture, il y a eu le 175e anniversaire de l’entreprise à l’automne 2015. Sans tambour ni trompette, les célébrations ont été discrètes. « Nous étions dans l’action, dans un vent de changements et notre énergie a été mise sur d’autres projets », convient-il en entrevue, rencontré dans le magasin du Vieux-Québec.
La Maison Simons fête 175 ans
Pourtant, M. Simons a un attachement profond à ses racines et aux quatre générations qui l’ont précédé et bâti l’entreprise avant lui et son frère Richard. « Nous sommes conscients de l’héritage de l’entreprise. Le succès de la Maison Simons n’aurait pu être possible sans l’enthousiasme et la loyauté de la clientèle de Québec. Les relations humaines sont au centre de notre service à la clientèle et c’est important, pour nous, d’être socialement engagés, poursuit-il. On ne peut pas tout faire, mais on souhaite laisser une trace pour les générations à venir. »
La 6e génération prendra-t-elle les rênes de l’entreprise familiale ? À cette question maintes fois posée, il répond en bon père de famille. « On ne connaît pas l’avenir. Nos enfants sont encore jeunes, mais mon frère et moi voulons avant tout qu’ils fassent ce qu’ils aiment. »
Une industrie en accéléré
S’ils choisissent de prendre la relève familiale, le président sait que la tâche ne sera pas facile. « Le milieu de la mode va extrêmement vite, c’est parfois difficile de prendre le temps de bien faire les choses. L’entreprise est certainement plus complexe aujourd’hui qu’il y a 20 ans. On fait des prévisions, mais on est aussi prudents », dit-il, ajoutant du même souffle qu’il souhaite célébrer, cette fois en grand, le 200e anniversaire de l’entreprise, dans 24 ans.
Agrandir le siège social
D’ici là, Peter Simons fait taire les rumeurs : son entreprise familiale n’a pas l’intention de s’implanter hors des frontières canadiennes ni de déménager son siège social, appelé la maison-mère, qui a toujours été dans le Vieux-Québec, sur la côte de la Fabrique.
Le dirigeant projette d’ailleurs de l’élargir en utilisant un local voisin laissé vacant depuis peu. « Notre équipe de création s’agrandit et notre département de design est à l’étroit. J’aimerais que les designers et les acheteurs aient un lieu stimulant et créatif. Très novateur », dit celui qui affectionne particulièrement l’art contemporain et urbain.
Un projet n’attend pas l’autre.