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Les pitbulls seront interdits à Montréal

Les pitbulls seront interdits à Montréal

Le maire Denis Coderre a annoncé samedi que les pitbulls et d'autres races de « chiens dangereux » seront interdits à Montréal d'ici septembre prochain.

La Ville de Montréal implantera également une série de mesures progressives pour les chiens déjà présents sur le territoire, notamment la stérilisation, le port de la muselière dans les espaces publics et l'installation de micropuces.

En point de presse, Denis Coderre a justifié la nécessité d'agir en raison des événements récents, dont la mort de la résidente de Pointe-aux-Trembles Christiane Vadnais, supposément tuée par un pitbull.

Le maire a assuré que les modifications au Règlement de contrôle sur les animaux ne visaient pas à « interdire une race, juste pour l'interdire », mais qu'elles s'inscrivaient plutôt dans le cadre d'une stratégie globale axée sur la prévention et la sensibilisation.

«Faut se rappeler qu’auparavant, dans les années 70, c’était le doberman. Dans les années 80, on parlait du berger allemand. Il y a eu le rottweiler. Et là si on bannit une race uniquement pour la bannir, ils vont inventer une autre sorte de race.» — Denis Coderre

« On va s'assurer également de régler le problème des deux bouts de la laisse », a-t-il affirmé, ajoutant que les propriétaires pouvaient, eux aussi, faire partie du problème en rendant parfois les chiens agressifs.

Le maire de Montréal s'est d'ailleurs montré particulièrement soucieux de s'attaquer aux maîtres négligents. Il a évoqué la possibilité de saisir les animaux dont les propriétaires ne respecteraient pas les dates butoirs pour s'adapter aux nouvelles mesures, comme l'implantation de la puce.

Le maire a également indiqué qu'il évaluait la possibilité de saisir un animal dont le propriétaire posséderait un casier judiciaire, en arguant que certaines races de chiens « constituaient une mode dans certains milieux ».

Avec cette annonce, Montréal emboîte le pas aux Villes de Québec et de Brossard qui ont déjà fait savoir, plus tôt cette semaine, qu'elles allaient bannir les chiens pitbulls de leur territoire.

Jeudi, le premier ministre Philippe Couillard a également annoncé que son gouvernement allait « probablement » suivre l'exemple de l'Ontario et interdire les chiens pitbulls dans la province.

Des réserves

Les mesures proposées par l'administration Coderre ont été saluées par la présidente de l'Association des médecins vétérinaires du Québec, Valérie Trudel, qui souligne notamment la volonté d'axer les politiques autour de la responsabilité des propriétaires.

Selon elle, la stratégie montréalaise se distingue de celle du maire de Québec, Régis Labeaume, qui a « réduit sa solution à sa plus simple expression », soit l'interdiction complète des pitbulls à partir du 1er janvier 2017.

Pour Valérie Trudel toutefois, il demeure que la décision de cibler des races de chiens spécifiques comporte un risque : « [...] c'est ouvrir une porte qui conduit à une inefficacité dans le futur, puisque tous les chiens ont un potentiel de dangerosité. En interdisant certaines races, ça crée une fausse impression de sécurité chez les gens [dans leur rapport avec d'autres chiens] », explique-t-elle.

Dans un communiqué, la SPCA s'est quant à elle dite opposée à cette législation qu'elle juge « discriminatoire », « inneficace » et qui « enlève la responsabilité des morsures de chiens aux maîtres ».

« Si cette législation basée sur la race passe, les conséquences seront énormes pour notre communauté. Cela impliquera la mort de milliers de chiens adoptables et bien éduqués, simplement à cause de leur apparence », estime le directeur exécutif de la SPCA Montréal, Nicholas Gilman.

La directrice de la défense des animaux pour la SPCA de Montréal, Alanna Devine, a indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne que tous les recours possibles étaient envisagés pour contester les mesures "discriminatoires" préconisées par la Ville et qui, selon elle, ne fonctionnent pas.

Des moyens légaux pourraient être entrepris "si nécessaire".

Mme Devine reconnaît que des interventions "strictes et claires" doivent être posées quant aux chiens dangereux, mais ces actions doivent à son avis être ciblées et appuyées par le constat de spécialistes.

Selon elle, plusieurs études démontrent que de bannir une race en particulier n'est pas une méthode concluante.

Autres éléments du projet

  • Mise en place de brigades canines supplémentaires avec le Service de police de la Ville de Montréal
  • Campagne de sensibilisation à la réglementation municipale en gestion animalière
  • Augmentation substantielle des amendes
  • Mise en place de mesures de conformité

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