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Les extraterrestres pourraient bien nous contacter, mais ne comptez pas là-dessus avant des siècles

Si des extraterrestres nous contactent, ce ne sera pas demain matin
FILE - In this Oct. 9, 2007 file photo, radio telescopes of the Allen Telescope Array are seen in Hat Creek, Calif. Astronomers at the SETI Institute in Northern California say a steep drop in state and federal funds has forced the shutdown of a key program to search for extraterrestrial life. Dozens of radio dishes that make up the Allen Telescope Array in the mountains of far Northern California have scanned deep space since 2007 for alien signals. (AP Photo/Ben Margot, File)
ASSOCIATED PRESS
FILE - In this Oct. 9, 2007 file photo, radio telescopes of the Allen Telescope Array are seen in Hat Creek, Calif. Astronomers at the SETI Institute in Northern California say a steep drop in state and federal funds has forced the shutdown of a key program to search for extraterrestrial life. Dozens of radio dishes that make up the Allen Telescope Array in the mountains of far Northern California have scanned deep space since 2007 for alien signals. (AP Photo/Ben Margot, File)

Ce qui est bien avec le cinéma, c'est que quand E.T. téléphone maison, la réponse arrive rapidement. Dans le monde réel, comme rien (jusqu'à preuve du contraire) ne peut voyager plus vite que la lumière, on sait qu'un simple coup de fil pourrait prendre des milliers d'années.

C'est en partant de ce principe qu'un étudiant et un professeur d'astrophysique de l'université de Cornwell ont publié un article dans lequel ils ont calculé la probabilité que nous puissions recevoir un signal extraterrestre. Malheureusement, il semblerait que nous ne soyons pas près de rentrer en contact avec une autre intelligence.

« Il est possible de les entendre à n'importe quel moment, mais il est plus probable que nous entendions quelque chose d'ici 1500 ans environ », selon Evan Solomonides, qui a présenté ses travaux à une réunion de la Société américaine d'astronomie jeudi 16 juin. C'est en effet en 3596 après Jésus-Christ qu'au moins la moitié de la galaxie aura été parcourue par des ondes radio artificielles, telles celles pouvant être émises par nos technologies, selon leurs calculs.

C'est la taille qui compte

Ce chiffre vous semble énorme? En réalité, il est plutôt faible, comparé à la taille de notre galaxie. Petite explication. Notre galaxie est gigantesque. Le rayon de son disque fait quelque 32.600 années-lumière, ce qui veut dire qu'il faut autant d'années à la lumière pour parcourir cette distance.

Les chercheurs se sont donc demandé combien de kilomètres les ondes électromagnétiques émises par notre civilisation ont parcourus dans l'espace. Le premier signal humain suffisamment puissant pour quitter l'atmosphère et se répandre dans notre voisinage stellaire est la voix d'Adolf Hitler, lors des Jeux olympiques de 1936.

Si cela pouvait expliquer pourquoi personne ne nous a répondu, le fait est que ce signal n'a en réalité pas été « si » loin", en 80 ans. Il a couvert 4 millions « d'années-lumière carrées », si l'on part du principe que la galaxie est un disque plat (c'est plus compliqué, mais on ne sait pas exactement quelle est sa forme, alors les chercheurs ont choisi de faire simple).

Ce qui veut dire, si l'on prend en compte les récentes études sur la densité de notre voisinage galactique, que le message a atteint 8500 étoiles et 3555 planètes similaires à la Terre. Si cela vous semble énorme, c'est en réalité ridicule : cela représente 0,1 % de la surface de la Voie lactée, qui compte 200 milliards d'étoiles.

Rassurez-vous : même si l'on attend assez longtemps, la puissance de l'émission envoyée en 1936 ne permet pas de couvrir toute la galaxie loin de là. Mais depuis, nous avons fait des progrès, et nos plus puissantes émissions (envoyées notamment par le télescope d'Arecibo) peuvent parcourir près de 10.000 années-lumière. Mais elles ont été envoyées il y a seulement quelques décennies.

Copernic et Fermi à la rescousse

Bon, d'accord, nos émissions radio n'ont peut-être pas atteint grand monde (tant mieux, pour la première). Mais si la galaxie est autant remplie de planètes, pourquoi n'avons nous pas reçu des ondes radio émises depuis des civilisations extraterrestres? C'est la question posée par le paradoxe de Fermi (lire plus à ce sujet ici).

Et c'est pour y répondre que l'astrophysicien en devenir Evan Solomonides a réalisé tous ces calculs. En se basant sur l'équation de Drake, qui permet de calculer la probabilité que d'autres civilisations extraterrestres aient existé dans notre galaxie (lire plus à ce sujet ici), il s'est demandé à quel point notre galaxie était truffée de signaux radio.

Grâce à l'équation, il a estimé que moins de 210 espèces intelligentes ont arpenté la galaxie. Mais comment définir à partir de quand une espèce a commencé à envoyer des signaux dans l'espace? En s'imaginant que l'espèce humaine n'est en rien spéciale, tout juste moyenne. Sans rancune, bien sûr. C'est le principe de médiocrité, imaginé par Copernic : la Terre n'est pas unique, ce n'est qu'une planète parmi des milliards, tournant autour d'un soleil banal.

Donner du temps au temps

Selon ce principe, nous ne sommes ni la première ni la dernière espèce intelligente de l'univers, vu que nous ne sommes pas spéciaux. En partant de cette idée, l'étudiant-chercheur a établi des probabilités pour calculer depuis combien de temps les possibles civilisations extraterrestres émettent dans l'espace.

Le résultat de tous ces calculs, c'est que même si l'on imagine que toutes ces civilisations émettent des ondes depuis des siècles, vu la taille de la Voie lactée, il faudra encore attendre 1580 ans pour que la moitié de notre galaxie ait reçu une émission radio envoyée par une espèce intelligente.

Cela ne veut pas dire pour autant que si nous n'entendons rien d'ici là, nous pourrons affirmer être la seule espèce de la galaxie, évidemment. « Nous affirmons seulement que ce serait quelque peu improbable (50 % improbable) que nous n'ayons entendu personne d'ici là », précisent les auteurs de l'étude.

Certes, tous ces calculs prennent beaucoup de raccourcis. Ils ne répondent pas à une partie du paradoxe de Fermi, qui consiste à se dire que si des espèces intelligentes existent depuis des millions d'années, pourquoi n'ont-elles pas colonisé toute la galaxie? De plus, certaines théories affirment que la Terre n'est pas si banale que ça et que nous avons finalement eu pas mal de chance.

Mais ces calculs permettent de mieux comprendre les ordres de grandeur gigantesque de l'espace interstellaire qui nous entoure. Les auteurs incitent ainsi l'humanité à continuer d'écouter, malgré le fait que nos oreilles spatiales n'aient pour l'instant entendu que le vide.

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