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Centre Bell: Marc Dupré, le dieu de la pop

Centre Bell: Marc Dupré, le dieu de la pop
Photo promo/Facebook

Quand, dans une autre vie, Marc Dupré se dédiait à son premier métier d’imitateur, qu’il était l’étoile montante qu’on prédisait être le prochain André-Philippe Gagnon ou Jean-Guy Moreau, on lui décelait déjà un énorme talent, mais jamais on n’aurait pu prédire que celui qui prêtait avec autant de brio sa voix à celle des autres était aussi doué pour l’écriture et la composition de chansons.

La pop accrocheuse parfaitement bricolée, positive et anti-cynisme, mais jamais mièvre, les vers d’oreille qui collent aux tympans à la première écoute et qui ressortent aussi «fluidement» par la bouche, avec des paroles qui parlent et qui nous parlent de la vie, de l’amour, du moment présent, de ces valeurs qu’on néglige souvent dans le tourbillon de la vie, les musiques aussi bon enfant qu’irrésistibles, ces morceaux qu’on entend une fois au dépanneur ou en voiture et qu’on retient instantanément dans un français aussi joli qu’imagé, Marc Dupré en est le maître.

Désormais, il prête sa plume à d’autres artistes – Olivier Dion, Wilfred LeBouthilier, Annie Villeneuve et une certaine Céline Dion, entre autres, en sont – et il n’est pas exagéré d’affirmer que ses aptitudes font école. Qu’en une décennie – il s’est assumé avec son premier album en tant qu’auteur-compositeur-interprète en 2005, et il a généré cinq galettes depuis -, Marc Dupré s’est imposé comme l’un des créateurs de premier plan de la scène chansonnière pop québécoise. Résumons-le simplement : on se souviendra de lui. Longtemps.

Beaucoup d’amis

Vendredi et samedi, notre roi de la pop à nous était l’une des têtes d’affiche des FrancoFolies de Montréal avec les dernières représentations de sa tournée Là dans ma tête. Mais pas au Club Soda, à l’Astral ou même à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, non : ç’aurait été de voir trop petit pour une popularité comme la sienne. C’est plutôt le Centre Bell et ses 12 000 sièges remplis que Marc Dupré s’est offert, deux fois plutôt qu’une, sourire fendu jusqu’aux oreilles, numéros d’humour et mise en scène spectaculaire en bonus.

Dupré avait invité des amis pour s’amuser avec lui, d’abord Alexe Gaudreault, Andie Duquette et Jérôme Couture pour briller en première partie, puis Éric Lapointe, Kevin Bazinet, Marie-Mai, Ariane Moffatt, Yvan Pedneault, Geneviève Leclerc et Alex Nevsky. Vendredi, Stella, la fille de Marc, était même de la partie, mais pas samedi.

Presque tous des amis issus de la galaxie Productions J, gravitant dans le rayon de la planète La voix, bref. «Évidemment», ronchonneront les adeptes de la théorie du complot. «Prévisible», pesteront les puristes anti-ondes commerciales. Pas grave. Quand on joue le jeu – il faut lâcher prise et le jouer pleinement, s’entend -, on s’amuse bien. On s’amuse tellement, en fait, que dès les premières notes de Placebo et Éclat d’Alexe Gaudreault (la rouquine ira loin, vous l’aurez lu ici), Pourquoi c’est toi d’Andie Duquette et, surtout, Goodbye Girl, Sweetest Thing et Comme on attend le printemps de Jérôme Couture (qui, à lui seul, a causé la frénésie), les bâtonnets lumineux rouges et verts s’agitaient déjà dans tous les sens dans les gradins et les spectateurs chantaient et dansaient déjà avec une fièvre sentie. Difficile de faire lever un party plus rapidement.

D’ailleurs, toute la soirée, les moments d’hystérie se sont enchaînés à la queue leu leu. Même les plus sévères auraient eu du mal à bouder leur plaisir. Joie contagieuse, familles qui s’éclatent entre parents et enfants, sourires sans soucis et bonheur pur, voilà ce que provoquent Marc Dupré et son œuvre musicale. Pas plus compliqué que ça.

Admirateurs bénis

Quand l’homme avec un grand H est arrivé, il a mis le parterre dans sa poche en un tournemain. À la fois excité comme un petit garçon et humble comme un grand sage («C’est un peu comme surréel tout ça, c’est comme si j’étais dans un rêve présentement»), Marc Dupré a fait sien le Centre Bell en annonçant aux gens qu’ils étaient chez eux dans l’amphithéâtre pour les deux heures suivantes. Il a commencé en grand avec Là dans ma tête et, déjà, au deuxième titre, Un coup sur mon cœur, explosion et pluie de confettis faisaient délirer l’endroit. Le genre de fantaisie qu’on réserve habituellement aux finales de spectacles, mais pas ici, la sympathique démesure étant tendance.

Marc Dupré a ramené quelques vieux tubes, comme Voyager vers toi (éblouissante, avec sa violoniste acrobate suspendue au-dessus de la foule), et Si pour te plaire, et des nouveaux, tels Moi je t’aimerai. Il a blagué sur ses rendez-vous mémorables au Centre Bell, dont quelques productions de Disney on Ice, il a taquiné Jean-Pierre Ferland, Yoan et Éric Lapointe en les pastichant (ce dernier est venu le rejoindre sur Môman). Il a repris Bryan Adams (Heaven, Summer of 69), U2 (Where the Streets have no name), Cindy Lauper (Time after time, avec Marie-Mai), Coldplay (Adventure of a Lifetime, avec Ariane Moffatt) et les diplômés de La voix et leurs coachs se sont unis sur Queen (Somebody to Love). Dupré a rendu hommage à son beau-papa René Angélil, décédé en début d’année, avant de lancer Ton départ.

Marie-Mai, Ariane Moffatt et Alex Nevsky ont décliné leurs propres trésors, il n’est jamais trop tard, Miami et On leur a fait croire, Jérôme Couture a tenté Uptown Funk(efficace) et Geneviève Leclerc s’est époumonée sur Je suis malade (impressionnante, saluée d’un tonnerre d’applaudissements). Et tout ça, évidemment, dans une pétarade d’éclairages et d’accessoires distrayants aux mille couleurs, entre projections, boule disco et bataille de ballons dans les premières rangées.

Au rappel, Marc Dupré réservait Entre deux mondes et la bien-aimée Nous sommes les mêmes, sacrée Chanson populaire de l’année au Gala de l’ADISQ 2013. Puis, les admirateurs sont repartis, conquis, bénis par leur dieu de la pop.

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