QUÉBEC – Le lien de confiance est rompu entre le gouvernement Couillard et Pétrolia. Le PDG de la compagnie a démissionné vendredi de son poste de porte-parole de la coentreprise créée avec Québec pour explorer le potentiel en hydrocarbures sur l’île d’Anticosti.
Alexandre Gagnon souhaite ainsi retrouver son droit de parole afin de défendre Pétrolia dans les médias.
Le PDG affirme que Pétrolia fait face à «l’hostilité de son partenaire gouvernemental» qui chercherait de «façon systématique à miner et à neutraliser ses efforts visant la promotion et la bonne conduite du projet d’exploration sur Anticosti».
«Nous avons un gouvernement qui est constamment en conflit entre son intérêt d’actionnaire au sein d’Hydrocarbure Anticosti et son nouveau rôle d’opposant politique», a-t-il ajouté.
Le PDG affirme que l’attitude du premier ministre Philippe Couillard dans le dossier a changé depuis son passage au sommet sur le climat à Paris, en décembre dernier.
Depuis, les déclarations du premier ministre contre l’exploration sur Anticosti ont fait chuter le titre de Pétrolia de 50%, selon son PDG. Philippe Couillard a notamment affirmé qu’il s’opposait au «saccage» de l’île située dans le golfe du Saint-Laurent.
Pétrolia n’envisage pas de poursuivre l’État québécois pour le moment. «La poursuite, je pense qu’il faut l’évacuer pour l’instant, dit Alexandre Gagnon. Ce que nous souhaitons, c’est de donner plein effet au contrat.»
Pétrolia devait procéder ce printemps à des forages sur l'île, mais attend toujours les autorisations du ministère de l'Environnement afin de creuser trois puits par fracturation hydraulique.
Récemment, le gouvernement a mandaté un comité d'experts pour examiner le dossier, une manoeuvre de plus pour gagner du temps, selon Pétrolia, qui dit toujours espérer procéder aux travaux prévus.
Avec La Presse Canadienne