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Fédéralisme renouvelé : stupeur et colère au Bloc québécois

Stupeur et colère au Bloc québécois

OTTAWA – Le parti créé à la suite de l’échec de l’accord du Lac Meech dit ne pas comprendre pourquoi certains députés du Parti québécois (PQ) veulent répéter les « échecs » du passé.

Le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, s’est dit « étonné » d’apprendre, par le biais des médias, que les péquistes Nicolas Marceau, Mireille Jean et Alain Therrien veulent ouvrir la porte au fédéralisme renouvelé.

Si le PQ est porté au pouvoir aux prochaines élections, ils proposent d’organiser un référendum en 2021. Pas de « Oui » ni de « Non » : les Québécois auront à choisir entre l’indépendance et une nouvelle proposition constitutionnelle d’Ottawa. Si le fédéral refuse d’obtempérer, la population devra choisir entre un projet de pays et le statu quo.

“Je n’ai aucun intérêt à jouer dans un vieux film dont l’épilogue se termine au fond d’un lac nauséabond qui s’appelle le Lac Meech.”

— Michel Boudrias

Dans les rangs bloquistes, cette nouvelle proposition a été accueillie avec froideur et indifférence. « En tant qu’indépendantiste assumé et décomplexé, je n’ai pas d’énergie à investir pour commenter des plans de fédéralisme renouvelé », a réagi Michel Boudrias, député bloquiste de Terrebonne.

« Je n’ai aucun intérêt à jouer dans un vieux film dont l’épilogue se termine au fond d’un lac nauséabond qui s’appelle le Lac Meech », a-t-il ajouté, dans une déclaration.

Xavier Barsalou Duval, député de Pierre-Boucher-Les Patriotes-Verchères, est d’accord pour dire que la province doit sortir du statu quo. Il pense toutefois que l’adoption de cette proposition par le futur chef du PQ serait un « recul » pour le parti.

« Ce qu’on doit proposer aux Québécois, quand on est indépendantistes, c’est l’indépendance. Si d’autres partis veulent proposer le fédéralisme renouvelé, ils pourront le proposer à leur tour, mais l’histoire démontre que ça a été un échec à chaque fois. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois-ci », dit-il en entrevue.

Le leader parlementaire du Bloc, Luc Thériault, n’a pas voulu s’avancer sur la proposition annoncée lundi. Il dit faire confiance aux membres du Parti québécois pour faire les bons choix quant au futur de leur parti.

Fournier éclaboussée

La députée de Manicouagan, Marilène Gill, accuse la co-instigatrice de la proposition et ancienne candidate bloquiste, Catherine Fournier, de faire la promotion de « la forme la plus extrême d’attentisme », c’est-à-dire le fédéralisme, dit-elle.

« À mon avis, Catherine Fournier ne représente plus le Bloc québécois, non plus que ses militants que ses différentes instances ou son aile parlementaire. J’ose croire que cette sortie a d’ailleurs mis un terme à sa réflexion sur sa possible participation à la course à la chefferie du Bloc québécois », a-t-elle martelé.

“Il faut sortir des sentiers battus parce qu’il ne faut pas se cacher qu’en ce moment, ça ne va pas particulièrement bien dans le mouvement indépendantiste.”

— Catherine Fournier

Jointe par Le Huffington Post Québec, lundi soir, la principale intéressée a répliqué que sa réflexion se poursuivait pour se présenter à la direction du Bloc en 2017. Mais avec la course au PQ en cours, « c’est l’occasion de débattre d’idées et de mettre de nouvelles propositions sur la table », explique-t-elle.

« Il faut sortir des sentiers battus parce qu’il ne faut pas se cacher qu’en ce moment, ça ne va pas particulièrement bien dans le mouvement indépendantiste. Il faut essayer des choses qui n’ont pas été faites, il faut avoir de l’audace », a fait valoir Catherine Fournier.

« S’il y a des gens qui ont peur de présenter le fédéralisme renouvelé à côté de l’indépendance, je me demande s’ils ont vraiment confiance dans le projet qu’ils portent. Moi, j’ai confiance et je suis convaincue que les Québécois vont choisir ce projet-là. Je n’ai pas peur de proposer au fédéral de nous faire une offre à côté. »

Elle a l’intention de solliciter les candidats péquistes afin qu’ils intègrent sa proposition dans leur plateforme s’ils deviennent chef de l’opposition officielle à Québec.

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