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Un verdict bientôt rendu dans le procès Cinar

Bientôt un verdict dans le procès Cinar
Paul Chiasson

Un verdict sera bientôt rendu dans l'affaire Cinar, après l'un des plus longs procès à s'être tenu devant un jury au Canada.

Entamé le 12 mai 2014, le procès en est finalement à l'étape des délibérations du jury. Les accusés – Ronald Weinberg, cofondateur de Cinar, John Xanthoudakis, ex-PDG de Norshield, et Lino Matteo, ex-PDG de Mount Real – font face à des accusations de détournement de 126 millions de dollars aux Bahamas entre 1997 et 2005, de fabrication et usage de faux et de faux prospectus.

La compagnie Cinar, spécialisée dans les films d'animation, a été fondée à la fin des années 70 par Ronald Weinberg et feu Micheline Charest, décédée en 2004 de complications liées à une chirurgie esthétique. Cinar semblait avoir le flair pour repérer les succès, parvenant même à se déployer au niveau international. Le dévoilement d'irrégularités a toutefois mis fin à ses activités.

Des revenus qui provenaient de fonds publics

Radio-Canada a dévoilé, à l'automne 1999, que l'entreprise avait utilisé des prête-noms pour obtenir des subventions et des crédits d'impôt d'Ottawa et de Québec.

Au printemps 2000, une enquête de vérificateurs indépendants a révélé que 122 millions de dollars américains avaient également été détournés dans deux entreprises enregistrées aux Bahamas. Ce détournement serait survenu sans l'autorisation du conseil d'administration.

Les dirigeants ont alors montré la porte à Hasanain Panju, le chef de la direction financière, considéré comme le numéro trois de Cinar, le 6 mars 2000. Peu de temps après, les deux fondateurs ont été écartés de l'entreprise.

Plusieurs perquisitions ont ensuite été effectuées par la GRC. De nombreuses poursuites civiles ont aussi été intentées contre la compagnie et ses dirigeants.

En 2001, Cinar a reconnu sa culpabilité dans l'affaire des prête-noms. Entre temps, l'action de Cinar avait perdu toute sa valeur en bourse. Les titres ont finalement été radiés.

Même s'ils n'ont jamais reconnu leur culpabilité, Micheline Charest et Ronald Weinberg ont alors dû démissionner.

Téléfilm Canada a, par la suite, décidé de ne plus financer l'entreprise pour une période indéterminée. Par ailleurs, Cinar a remboursé des droits d'auteur et des crédits d'impôt obtenus par l'utilisation de prête-noms.

En 2003, une enquête policière a été mise sur pied lorsque le conseil d'administration de la compagnie a constaté que des millions avaient disparu.

Les trois accusés ont été arrêtés en 2011 à la suite d'une longue enquête menée par la Sûreté du Québec au Canada, aux Bahamas et aux États-Unis. Quant à Hasanain Panju, coaccusé au départ, il a plaidé coupable avant que le procès commence.

Ronald Weinberg a plaidé son innocence, mais la Couronne a tenté de démontrer que le cofondateur de Cinar était au fait du détournement de fonds vers des paradis fiscaux.

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