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Laisser pleurer son bébé ou non, aux parents de décider?

Laisser pleurer son bébé ou non, aux parents de décider?

Le laisser pleurer ou pas. Tout le monde ou presque a un avis sur la question et c'est un sujet qui agite tous les jeunes parents. En avril dernier, nos confrères allemands du HuffPost publiaient d'ailleurs un article sur les conséquences néfastes des pleurs d'un bébé.

Une étude australienne publiée le mardi 24 mai va rassurer tous ceux qui se sentent coupables de le laisser pleurer. Des chercheurs de l'Université d'Adelaide ont étudié 43 couples avec enfants pendant trois mois. Selon eux, les pleurs n'ont pas déclenché de problème émotionnel sur l'enfant comme sur les parents.

Les couples choisis par les chercheurs rencontraient tous des problèmes de sommeil avec leur enfant, âgés de 6 à 16 mois. Les familles ont été réparties dans trois groupes. Les premiers ont été amenés à laisser leur enfant pleurer. Ils devaient quitter la chambre de leur enfant après le coucher. En cas de pleurs, ils devaient attendre un moment avant d'aller le consoler. Pendant l'année de l'expérience, les parents devaient allonger leur période d'attente avant de retourner voir leur enfant. Cette technique est appelée «l’attente progressive» (également appelée «méthode du 5-10-15»).

Des résultats encourageants

Le deuxième groupe devait coucher leur enfant au moment où celui-ci parvient d'ordinaire à trouver le sommeil, quitte à retarder l'heure du coucher. Le dernier groupe ne devait rien changer à sa façon de faire. Les chercheurs ont mesuré le niveau de stress chez l'enfant et chez la mère en étudiant le taux de cortisol, aussi appelée l'hormone du stress. Un an après l'expérience, ils ont aussi évalué l'attachement qui liait parents et enfant.

Dans les trois groupes, le taux de cortisol était normal. Mieux encore, les mesures prises dans l'après-midi pour les deux premiers groupes d'enfants montraient qu'ils étaient plus bas que ceux du troisième groupe. Douze mois plus tard, aucun changement n'a été constaté par les chercheurs dans le bien-être comportemental et émotionnel.

Les enfants du premier groupe à la fin de l'expérience dormaient 13 minutes plus rapidement que ceux du troisième groupe. De même, ils se réveillaient beaucoup moins fréquemment au milieu de la nuit. Le deuxième groupe s'endormait 10 minutes plus rapidement que les derniers, mais se réveillaient tout autant durant la nuit.

Ces résultats encourageants ne doivent pas être pris comme une vérité absolue. Le panel d'enfants étudiés, 43, est limité et cette étude ne porte que sur un an. L'auteur principal de cette étude, le docteur Gradisar reste prudent : «Plus nous aurons d'études (sur les deux méthodes choisies), plus nous serons certains que c'est complètement sans danger».

Trouver sa méthode

Il préconise d'ailleurs de mixer les deux méthodes testées sur les deux premiers groupes : «une combinaison alliant le coucher à l'heure où l'enfant est vraiment fatigué et un allongement de la période où l'enfant est laissé pleurant pourrait être une autre bonne approche».

En 2012, comme le rappelle Le New York Times, une autre étude publiée dans la même revue Pediatrics regroupant un nombre bien plus important d'enfants, avait conclu que ces deux méthodes d'endormissement avaient été bénéfiques pour les enfants dont le sommeil s'était amélioré et pour prévenir le risque de dépression chez la mère.

Les enfants avaient alors été suivis jusqu'à leurs 6 ans pour contrôler leur niveau de stress et leur santé mentale. Aucune différence n'avait été constatée entre les enfants dont les parents avaient essayé de nouvelles techniques et le groupe qui n'avait pas changé ses habitudes. La même année, une autre étude publiée dans Early Human Development qui s'appuyait une fois encore sur le taux de cortisol, montrait que ces méthodes pouvaient être très stressantes pour les enfants même s'ils ne pleuraient pas.

Difficile donc de faire le point. La pédiatre Perry Klass qui signe l'article du New York Times a des mots réconfortants après tant d'incertitudes. Le plus important est de trouver la méthode qui conviendra aux parents et aux enfants. «Notre rôle en tant que pédiatre est d'aider les parents à avoir confiance en eux et en leur rôle de parent», écrit-elle. «Ce dont votre bébé a besoin le plus, c'est d'une famille aimante qui, idéalement, inclut des parents qui apprécient l'aventure. Aucun expert ne peut dire si vous appréciez l'aventure mieux que vous-même.»

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