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La popularité des bars de jeux de société: l'effet Randolph (PHOTOS)

La popularité des bars de jeux de société: l'effet Randolph (PHOTOS)
Andréeanne Lupien

Dans le grand et nouveau local du Randolph, quartier Rosemont, des groupes de gens de tous âges se retrouvent autour des tables pour boire, manger, et surtout jouer. Devant eux, nul jeu de société poussiéreux qu'on aurait retiré de vieilles armoires; plutôt des jeux tout frais, intrigants et visiblement fort amusants qui donnent envie de téléphoner aux amis et de faire s'étirer la soirée. L'effet Randolph s'infiltre de cette manière. Par le plaisir de la découverte, du remue-méninge et du bon temps passé entre amis devant une planche de jeu et non devant un écran.

Randolph, pub ludique

La folie des pubs ludiques

La popularité des établissements dédiés aux jeux de société ne démord pas. La preuve : le pub ludique Randolph du Quartier Latin de Montréal ne parvenant plus à accommoder la horde de joueurs, chaque jour plus nombreuse à faire le pied de grue sur la rue Saint-Denis, on a dû ouvrir – il y a quelques mois à peine - une deuxième succursale beaucoup plus grande (209 places), rue Beaubien.

«Les gens capotent, explique le comédien Normand D'Amour, l'un des quatre associés du Randolph et véritable passionné de jeux de société. Les gens ont toujours joué à des jeux, mais ils jouaient à la maison. Maintenant, on leur propose un endroit où ils peuvent se rendre en gang, où ils n'ont pas à faire leur vaisselle - car on leur sert à boire et à manger - et où ils découvrent un tas de nouveaux jeux autres que le fameux Monopoly.»

«On est comme un cinéma, ajoute Joël Gagnon, un autre des associés. Tu viens ici pour découvrir de nouveaux films. Tu te fais conseiller un très bon jeu et les animateurs sont là pour t'en expliquer les règles. C'est la raison pour laquelle les gens adorent cela. Tu peux téléphoner et dire «Nous sommes un groupe de 10 personnes qui souhaitons venir fêter la fête d'un ami, à quoi pourrait-on jouer pour avoir du fun?» L'un de nos animateurs va te conseiller, t'expliquer les règles, et surtout te proposer le jeu idéal pour le genre de soirée que toi et tes amis avez envie de passer. Si vous êtes deux, cela fonctionne quand même, on va simplement te suggérer complètement autre chose. Il y a toujours une bonne idée, il y a toujours un bon jeu qui se cache et qui ne demande qu'à être découvert.»

À la nouvelle adresse du quartier Rosemont, 500 jeux emplissent les tablettes du large établissement. Au coeur du Quartier Latin, c'est plus de 1500 jeux qui n'attendent qu'à être découverts. «Une centaine de ces jeux sont clairement plus populaires, ajoute-t-il. En tête de liste: «L'osti d'jeu» notre version québécoise du jeu «Cards Againts Humanity» qui connaît un succès phénoménal au Québec.»

Pour un petit 5 $ de frais d'entrée donc, il est désormais possible de passer une soirée entière à jouer, manger, boire et s'amuser entre copains loin de la maison, des téléphones cellulaires et des jeux vidéo.

«Notre mandat est que les gens se retrouvent ensemble autour d'une table, qu'ils se regardent dans les yeux et qu'ils soient obnubilés par le même problème, ajoute Normand D'Amour. Personne n'est accroché à son téléphone, les gens sont à fond dans la partie et c'est ce qui fait notre grande fierté. C'est une de mes façons de changer le monde, de faire aller les gens ailleurs en leur disant : «Regarde, il y a un jeu ici où tu peux être un astronaute, une fourmi ou même un arbre». Ici, tu te débranches, tu explores et tu es obligé de faire aller tes neurones. C'est ce qui est magnifique.»

Des jeux de société pour tous

«La pratique culturelle des jeux de société existe depuis environ 50 ans, mais n'est populaire que depuis environ 5 ans. Elle commence à émerger, explique Joël Gagnon. On a l'impression que c'est un concept vieux comme le monde, mais l'idée que le jeu soit imaginé par un auteur avec une intention de création n'existe que depuis 50 ans. C'est Alex Randolph qui l'a amenée. Lorsqu'on a choisi de s'appeler Randolph, on s'est dit qu'on s'intéressait à Randolph et à tout ce qui l'a suivi, c'est-à-dire les jeux d'auteurs.»

Le fait que les animateurs du Randolph soient de véritables experts dans leur domaine contribue assurément à élever l'expérience de jeu à un niveau supérieur pour les joueurs d'une ou de plusieurs soirées. «Les animateurs qui s'assoient avec les gens sont formés de sorte que, lorsqu'ils arrivent dans un groupe, ils comprennent aussitôt le type de jeu dont celui-ci aura besoin pour avoir du plaisir», ajoute Normand D'Amour.

Avec plus de 100 nouveaux jeux qui voient le jour chaque année à travers le monde, on peut affirmer sans se tromper se retrouver dans un âge d'or incroyable. Pour les associés passionnés du Randolph, cela veut aussi dire absorber le tout en se rendant dans des salons à l'international, faire le tri des multiples nouveautés et tenter de dénicher la crème de la crème en matière de jeux.

«Partager nos découvertes avec nos clients est ce qui reste le plus intéressant. Ils sont toujours émerveillés, car la plupart d'entre eux ont peu de connaissances en termes de jeux lorsqu'ils arrivent ici. C'est vraiment une effervescence», renchérit Joël Gagnon pour qui l'ouverture éventuelle d'une ou de plusieurs autres succursales Randolph relève de l'évidence.

À la question : faut-il être un «geek» pour venir jouer au Randolph, les deux associés répondent en riant : «Les geeks ne viennent pas ici. Bon, il y a peut-être quelques geeks sociaux, mais ils ne forment pas la majorité de nos clients, au contraire. Nous n'avons pas de client type et c'est tant mieux. Bien sûr, il y a beaucoup de jeunes de 18 à 35 ans qui ont envie de sortir, mais il y a aussi des gens plus vieux qui veulent avoir du plaisir entre amis à l'extérieur de la maison et qui ont envie de profiter de la vie autrement tout en se stimulant le cerveau. Quand on entre ici, on a l'impression d'entrer dans 30 cuisines en même temps, c'est ce qui est fabuleux!»

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