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Sept demandeurs d'asile ont inquiété les services secrets canadiens en 2014-2015

Sept demandeurs d'asile inquiétants
MUHAMMAD HAMED / REUTERS

Sept demandeurs d'asile représentaient un risque pour la sécurité nationale en 2014 et 2015, selon les services secrets canadiens, qui par ailleurs ne font pas très confiance aux documents d'identité délivrés par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Un texte de Bahador Zabihiyan

Les dossiers de toutes les personnes qui veulent s'installer au Canada ou devenir citoyen canadien doivent faire l'objet d'un « filtrage de sécurité » de la part du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS).

Pour les années 2014 et 2015, les services secrets canadiens ont ainsi analysé les dossiers de 10 200 demandeurs d'asile. Et dans seulement sept cas, le SCRS a émis une « évaluation de sécurité défavorable », jugeant que leur présence au Canada présentait un risque pour la sécurité nationale, selon des documents obtenus par Radio-Canada à la suite d'une demande d'accès à l'information.

Le SCRS transmet cette information à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), qui décident ensuite s'il faut admettre les demandeurs d'asile au Canada et s'il faut leur donner le statut de réfugié.

De tels avis sont émis lorsque le SCRS juge qu'un individu pourrait se livrer à des activités liées au terrorisme, à l'espionnage ou qui pourrait être sous l'emprise d'une puissance étrangère.

Les documents du HCR ne satisfont pas le SCRS

Les services secrets canadiens ne font pas très confiance aux papiers d'identité délivrés par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) aux demandeurs d'asile. Beaucoup de demandeurs d'asile ne possèdent plus de papiers d'identité en règle raison des conflits qui ont cours dans leurs pays d'origine. Le HCR vérifie alors leur identité et leur délivre des documents adéquats.

Dans une note de breffage « secrète » du SCRS, on apprend que la question des documents d'identité délivrée par le HCR est un « problème ».

« Un des problèmes additionnels soulevés par le Service inclut le besoin de vérification de l'identité et l'utilisation, à chaque fois que possible, de documents en plus de ceux délivrés par le HCR », indique le document lourdement caviardé sans donner plus d'explications. L'organisation armée État islamique et d'autres organisations terroristes en Irak et en Syrie ont déjà fait part de leur intention « de viser le Canada avec des attaques terroristes », rajoute le SCRS.

Des notes préparées avant l'accueil des 25 000 réfugiés syriens

Les notes de breffage, fortement censurées car contenant des informations sensibles, ont été préparées par le SCRS entre la fin octobre 2015 et la fin novembre 2015, après de la décision du gouvernement Trudeau d'accueillir 25 000 réfugiés syriens.

Les 10 200 demandes d'asile étudiées ne concernant pas les 25 000 dossiers des réfugiés syriens que le gouvernement Trudeau a décidé d'accueillir peu de temps après son arrivée au pouvoir.

Plus d'une centaine de cas détectés par le SCRS

Les chiffres du SCRS indiquent qu'il y a plus d'individus qui représentent un risque pour la sécurité nationale parmi ceux qui veulent venir au Canada en déposant une demande d'immigration régulière que parmi ceux qui déposent une demande pour devenir réfugiés.

Sur les 33 900 personnes qui ont déposé une demande de résidence permanente au Canada en 2014-2015, le SCRS a conclu que 91 cas représentaient un risque pour la sécurité du pays.

En tout, 276 300 personnes ont déposé une demande au Canada pour devenir résidents permanents ou temporaires, réfugiés ou obtenir la citoyenneté canadienne en 2014 et 2015. Le SCRS a estimé que 169 individus parmi eux représentaient une menace pour la sécurité du pays, selon les chiffres obtenus par Radio-Canada.

Impossible de savoir ce qu'il est advenu de ces 169 personnes, le SCRS ne fait qu'émettre un avis à l'AFSC et à IRCC. Radio-Canada n'a pas pu rejoindre les deux organismes fédéraux.

Filtrage automatisé grâce à des bases de données

Concrètement, chaque fois qu'une personne veut obtenir la citoyenneté canadienne, devenir résident permanent, obtenir un visa temporaire ou obtenir le statut de réfugié voit son dossier analyser par le SCRS. La plupart du temps, l'organisme se contente d'effectuer une recherche automatique dans ses bases de données pour voir si le nom de la personne s'y trouve. Si la recherche donne des résultats, le SCRS peut effectuer des recherches plus poussées sur la personne.

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