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Marie-Claude Barrette raconte sa rencontre avec Céline Dion (ENTREVUE)

Marie-Claude Barrette raconte sa rencontre avec Céline Dion (ENTREVUE)

Marie-Claude Barrette était aux prises avec une grosse grippe, la semaine dernière, lorsqu’elle s’est rendue à Las Vegas pour interviewer Céline Dion, mais vous n’en percevrez rien ce soir, lorsque sera présentée l’émission Céline maintenant, à 21h, à TVA.

Généreuse comme à son habitude, Céline s’est confiée sur sa vie après le départ de son grand amour, son pilier, son roc, René Angélil, avec toute la force qu’on lui connaît. Au lendemain de sa rencontre avec la chanteuse, Marie-Claude Barrette a tracé un bilan de son entretien avec le Huffington Post Québec.

Marie-Claude, tu as dit que tu t’attendais à rencontrer une Céline Dion fragile, mais que celle-ci t’a finalement impressionnée par sa solidité. De quelle façon?

Moi aussi, je suis mère de trois enfants. Mes enfants sont plus grands que ceux de Céline mais, si Mario (Dumont) mourait, je voudrais être le chef de clan et montrer ma force, pour mes enfants. Et Céline a cette force. D’entrée de jeu, quand je lui ai demandé: «Céline, la question que tout le monde se pose, comment vas-tu?», elle m’a dit : «Moi, je vais très bien». Et elle m’a expliqué pourquoi elle va bien; c’est parce que ses enfants vont bien. Elle fait tellement d’efforts pour que ses enfants vivent le mieux possible avec l’absence de leur père, et elle le fait avec son cœur.

Quand elle dit qu’elle voit René dans ses enfants, qu’elle a l’impression que René est encore présent quand elle regarde ses enfants, je la crois. Je pense qu’elle ne s’est jamais mis la tête dans le sable; dès le moment où elle a su qu’il y avait une récidive de cancer, elle a fait face à la musique et, en quelque part, elle se préparait à ce moment-là. Céline est une femme forte. Notre entrevue n’a pas été larmoyante. Il y a de l’émotion, mais on ne pleure pas. Et je l’ai apprécié, parce que les entrevues où les gens pleurent beaucoup sont souvent plus difficiles. Elle, elle était prête à faire cette entrevue, elle s’était préparée. On a touché tous les aspects qu’on avait envie d’aborder avec elle. Elle était très ouverte, très disponible.

Quels sujets as-tu soulevés avec elle?

Par rapport aux funérailles, j’avais des questions sur la symbolique. Parce qu’il y avait beaucoup de symboles dans ces funérailles-là. Et elle le raconte bien, ce que ça voulait dire pour elle. Quand on se marie, on se dit que c’est à la vie, à la mort. Je l’ai trouvée inspirante. Peut-être que des gens vont être inspirés et comprendre à quel point ces vœux-là peuvent avoir un sens dans la vie, quand on dit «oui», à la vie, à la mort. Il y a plusieurs choses dont elle nous parle. Comment s’est passé son retour à la maison, son retour sur scène. Elle nous raconte comment elle a convaincu René d’arrêter un an avant de revenir, en septembre dernier. Comment elle a su qu’il était mort.

On est vraiment entrées dans l’histoire, du moment où elle a su qu’il était malade, à la mort, aux funérailles, au retour à la maison. Comment elle vit avec l’absence de René, son retour sur scène, ses projets. Elle me disait qu’elle vivait au jour le jour, mais elle m’énumérait plein de projets ; alors, finalement, elle a réalisé qu’elle était occupée pour quelques années, à s’écouter parler! (rires) Elle était capable de rire. Elle anticipe aussi le moment de revenir sur scène au Québec. Parce qu’elle sait qu’elle va s’écrouler. Sa force va diminuer avec l’amour des Québécois. Elle disait que, quand elle reviendrait chez elle, ce serait un moment redoutable. René voulait dire beaucoup pour le Québec. Quand elle parle du Québec, elle est particulièrement touchée et touchante.

Céline est donc sereine devant l’avenir?

Oui, et je ne sens pas que c’est forcé. Je sens vraiment que Céline est… Je ne veux pas dire en contrôle, mais en charge. C’est elle qui a les rênes dans les mains, qui a le volant. Céline est au volant de sa vie. Pour moi, c’est clair. Elle a l’air à vraiment bien travailler avec Aldo Giampaolo, qui est maintenant avec elle. Elle a une équipe solide, elle a beaucoup d’expérience, elle sait ce qu’elle veut.

Elle me disait à quel point elle aime être sur scène, enregistrer des albums. Elle est contente de préparer aussi son album en anglais. Quand on l’écoute parler, on sent qu’elle a besoin de ça, pour survivre à tout ce qui se passe. C’est sa zone de confort, la musique, Céline. Quand elle a parlé de son prochain single en français, une chanson écrite par Jean-Jacques Goldman, qui s’appelle Encore un soir, c’était très émouvant. Elle était émue quand elle parlait de ça.

Y a-t-il une date de sortie arrêtée pour son album en français?

«Elle parlait de la fin août. La chanson, elle, sortira à la fin mai. Après, elle va s’attaquer à son album en anglais.»

René-Charles, Nelson et Eddy, les garçons de Céline, ont été très impressionnants aux funérailles de René Angélil, René-Charles en prenant la parole, les jumeaux en se tenant sages comme des images. Céline doit être une maman extrêmement fière…

Absolument. Elle racontait que tout le monde lui a dit : «Mon Dieu que tes enfants ont été sages à l’église!» Et elle a dit: «À l’église, ils n’avaient pas le choix! (rires) Quand ils reviennent à la maison, ils ne sont pas sages comme ça!» Je me suis reconnue, comme mère, là-dedans. On donne toutes nos consignes de bienséance aux enfants. Elle était fière de René-Charles qui a pris la parole, elle était contente que les deux petits aient été calmes pendant la cérémonie. Parce que c’était quand même une longue cérémonie. Elle a raconté ce que signifiait pour elle la chanson Trois heures vingt. Ce bout-là est très intéressant. Elle nous a dit pourquoi sa nièce et son neveu en fauteuil roulant étaient avec elle quand elle est entrée à l’église.

Quel était ton rapport avec Céline Dion avant de la rencontrer? Étais-tu une très grande fan?

Moi, Céline, je la suis… J’étais en secondaire deux, à la polyvalente Paul-Arseneau, à L’Assomption, et Céline vivait alors sa dernière année scolaire, aussi en secondaire deux, à la même école. Je l’avais dans deux de mes cours. Ce n’était pas une amie; je ne suis pas en train de dire que je suis amie avec elle depuis que j’ai 13 ans, ce n’est pas ça du tout (rires) Par contre, à un moment donné, je l’avais entendue chanter pas loin de chez moi, dans un événement privé, et ensuite, elle est passée à Michel Jasmin.

C’est sûr qu’à l’adolescence, quand quelqu’un de ton école passe à la télé, c’est pas mal impressionnant. Quand elle est allée à Michel Jasmin, on était tous impressionnés. Je me souviens qu’en secondaire quatre, on était tous allés la voir chanter pour le pape. Nous, on allait au stade olympique pour Céline Dion! Et j’ai toujours, toujours, toujours suivi sa carrière. Pour moi, elle est la jeune fille avec qui j’allais à l’école, et qui n’annonçait pas cette carrière-là. Qui pourrait annoncer une carrière comme celle-là? C’est l’une des plus grandes chanteuses au monde!

J’ai toujours admiré le chemin qu’elle a parcouru. Mais, quand j’ai fait l’entrevue, je n’étais pas une fan; je n’allais pas la rencontrer pour sa carrière. En discutant avec elle, j’étais dans la même zone que quand je fais Virages, dans un état de recevabilité, d’accueillir ce qu’elle allait dire, pour qu’elle nous raconte l’histoire, même si je n’étais pas là pour la faire pleurer. Je me disais que si elle avait envie de pleurer, elle allait pleurer, sinon, elle ne pleurerait pas. Comme je fais dans Virages. J’étais là presque pour la servir, elle. Ce sont des moments délicats; c’était la première entrevue qu’elle accordait depuis le départ de René, et notre rencontre était sa première entrevue de la journée. Et elle avait une grosse journée devant elle, elle était bookée «mur à mur».

Mais elle a fait beaucoup de blagues, avant et pendant l’entrevue. Pendant les pauses, lorsqu’il y avait des retouches, on parlait de nos enfants. Je la sentais intéressée. On a des garçons qui sont presque du même âge ; René-Charles et mon fils, Charles, ont un an de différence. Que les ados vivent à Montréal ou à Vegas, ils sont tous pareils! (rires) Elle est très impliquée dans sa maison. J’aimais l’entendre parler. J’avais l’impression de parler avec une voisine qui vit la même chose que moi! C’est beau de la voir dans son quotidien. Elle travaille et s’occupe de sa famille, comme tout le monde. Mais c’est quand même une jeune veuve, et c’est ce qui me touchait le plus. René demeure présent, mais dans le quotidien, il n’est plus là.

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