Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Au tour de Nissan d'être accusé de tricherie en Corée du sud

Au tour de Nissan d'être accusé de tricherie en Corée du sud
Courtoisie

Les responsables de l'environnement sud-coréens ont accusé lundi dernier les dirigeants de Nissan Motors, le manufacturier japonais, d’avoir triché à son tour sur les tests d’émissions polluantes, demandant même la comparution de l’un des dirigeants de la compagnie devant une cour pour répondre à des accusations criminelles.

Cette dénonciation de Nissan fait suite aux événements qui ont affecté Volkswagen au cours des derniers mois. Les cas de tricherie sur les moteurs diesel du constructeur allemand ont incité les dirigeants sud-coréens à enquêter plus en profondeur sur une vingtaine de modèles vendus en Corée du Sud.

C’est dans le cadre de cette opération que le ministère de l'Environnement de la Corée du Sud a déclaré qu'il avait découvert que Nissan avait manipulé les résultats d’émissions de son véhicule utilitaire sport diesel, le Qashqai, qui n’est cependant pas vendu en Amérique.

2017 Nissan GT-R

Les autorités ont affirmé avoir trouvé des problèmes avec les niveaux d'émissions dans d'autres voitures, mais pas de mécanisme de tricherie comme celui prétendument trouvé dans le modèle Nissan.

Au cours de l'enquête plus vaste sur les véhicules diesel, les enquêteurs ont constaté que le dispositif d'invalidation utilisé dans le Nissan Qashqai a été installé pour éteindre le système de réduction des gaz d'échappement automatiquement sous des températures de conduite normales. Le système se mettrait hors tension lorsque la température d'admission du moteur atteint 35 degrés Celsius ou 95 degrés Fahrenheit.

Chose étonnante, ce genre de résultats a aussi été soulevé en Europe, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne.

Nissan a contesté les accusations, ajoutant que le modèle en question avait subi des tests de pollution européens. Les voitures sont faites en Grande-Bretagne. « Nissan n'a pas triché et n’a pas installé d’appareil de cette nature dans l’une des voitures que nous assemblons », ont expliqué les dirigeants de Nissan dans une déclaration publique.

Les fonctionnaires sud-coréens ont ordonné à Nissan de rappeler 814 voitures, le total vendu en Corée du Sud jusqu’à maintenant cette année. La société a également été condamnée à payer une amende de 330 millions de wons, soit environ 280,000 $, et de suspendre les ventes du Qashqai. Le ministère de l'Environnement a également indiqué qu'il allait demander aux procureurs d'inculper le chef des opérations sud-coréennes de Nissan, Takehiko Kikuchi, face à des accusations criminelles d’avoir violé la loi sur les émissions du pays.

Cette opération contre Nissan n’est que l’une des nombreuses opérations du genre menées contre les constructeurs automobiles depuis le scandale Volkswagen. Ainsi, le ministère de la Justice des États-Unis a placé sous la loupe la compagnie Daimler, le fabricant de véhicules Mercedes-Benz, pour évaluer les résultats de leurs tests d’émission.

Une autre enquête sur les anomalies potentielles d'émissions menée en France a vu les autorités françaises recueillir des documents du Groupe PSA, la société mère de Peugeot et Citroën.

Même le gouvernement allemand est plus vigilant, forçant le mois dernier le rappel de 630 000 voitures pour des problèmes potentiels d’émissions polluantes. Il s’agit de voitures produites par Opel, une division de General Motors, Mercedes-Benz et Volkswagen. Les responsables du pays ont également cherché à savoir si Opel et Fiat avaient utilisé un logiciel similaire au dispositif trouvé dans les voitures Volkswagen manipulées. Les responsables d'Opel doivent témoigner devant une commission d'enquête en Allemagne cette semaine.

Précisons que les autorités sud-coréennes avaient aussi été fortement impliquées dans le dossier Volkswagen, forçant le rappel de 125 000 véhicules une fois les allégations admises.

Bien qu'il ne soit pas vendu aux États-Unis, le multisegment a été particulièrement important en Europe. Ses ventes équivalent à 715 000 unités, sur environ 5 millions du total annuel mondial de Nissan.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.