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Des experts rejettent la théorie du jeune Québécois qui croit avoir découvert une cité maya

Des experts rejettent la théorie du jeune Québécois qui croit avoir découvert une cité maya
Canadian Space Agency

Après avoir fait la manchette dans de nombreux médias du monde, le jeune William Gadoury fait face à la communauté scientifique qui remet en doute ses recherches. De Paris à Cancún, ils sont plusieurs à rejeter sa théorie disant que les cités mayas ont été construites en fonction des constellations. Et la cité inconnue qu'il a découverte... ne serait qu'un champ abandonné.

Un texte d'Azeb Wolde-Giorghis

u cours des derniers jours, William Gadoury, Québécois de 15 ans, a acquis une certaine notoriété. Cela faisait plus de trois ans qu'il faisait des recherches sur la civilisation maya. À l'aide de cartes et d'images satellites, il émet l'hypothèse que les Mayas auraient construit leurs cités en fonction des constellations dans le ciel.

Il va plus loin en affirmant avoir découvert, avec l'aide de l'Agence spatiale canadienne, une cité inconnue qui compléterait le triangle d'Orion.

Mais plusieurs chercheurs et archéologues émettent aujourd'hui des doutes.

Joint au téléphone, le spécialiste de la civilisation maya Claudio Obregon Clairin, de l'Institut des Arts et de la Culture de Cancún, affirme que les Mayas n'ont jamais formé un empire. Donc, ils ne pouvaient pas se mettre d'accord pour construire des villes en fonction du ciel. Les Mayas n'étaient pas unis, chaque ville avait ses divinités et il y avait beaucoup de cités ennemies comme Calakmul et Tikal.

«C'est dommage, c'est une hypothèse très jolie, très romantique.» - Claudio Obregon Clairin, spécialiste des Mayas

Claudio Obregon Clairin ajoute par ailleurs que les Mayas suivaient 13 constellations et non 23.

Également, selon lui, il est impossible que des cités se soient entendues dans une période de temps de 2470 ans.

« C'est comme dire qu'on construit nos villes aujourd'hui en fonction des projets qu'on aurait eus avec les Romains ou les Grecs. C'est tout simplement impossible. »

Claudio Obregon Clairin reste touché par le jeune homme et se reconnait en lui. Comme William Gadoury, il s'intéresse aux Mayas depuis l'âge de 15 ans. À l'adolescence, en route pour l'école, il bifurquait souvent vers le musée d'archéologie. Il ne veut surtout pas que William soit découragé, au contraire.

Selon lui, les photos satellites montrent un champ de culture de maïs, plutôt qu'une cité inconnue. Mais il n'écarte pas l'idée d'aller voir.

« Il faudrait y aller, car tout le monde veut connaître la vérité. Et si on trouve une cité, c'est génial », dit-il.

Eric Taladoire est professeur d'archéologie spécialisé dans la civilisation maya à l'Université Paris 1. Il rejette aussi la théorie de William Gadoury.

Selon lui, les cités n'étaient pas contemporaines, puisqu'il y a sept siècles de différence entre elles. Il se demande comment elles auraient pu s'entendre sur leurs emplacements. Quant au site découvert, il affirme qu'il représente un champ de cannabis.

Chacun a son argument, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune William aura réussi à remettre la civilisation maya sur la carte et que ses recherches ne laissent personne indifférent.

Selon lui, des fouilles archéologiques seulement permettront de connaitre la vérité.

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