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Boîtes de dons de vêtements: le Bureau de la concurrence lance des avertissements

Boîtes de dons: attention aux informations trompeuses
Female hands packing clothes into a donation box.
LuminaStock via Getty Images
Female hands packing clothes into a donation box.

Le Bureau de la concurrence du Canada lance des avertissements à deux entreprises privées qui exploitent des boîtes de dons de vêtements dans la région de Montréal, faisant ainsi concurrence aux organismes de bienfaisance qui tentent ainsi d'obtenir du financement.

L'organisme fédéral a fait savoir, mercredi, qu'il avait transmis une lettre dans laquelle il exige que ces deux exploitants apportent des correctifs aux indications sur leurs boîtes de dons.

Selon le Bureau de la concurrence, des indications étaient trompeuses, voire carrément fausses quant à la destination des dons. On y laissait entendre que les dons étaient faits à des fins charitables, alors que ces boîtes étaient plutôt exploitées à des fins commerciales.

Joint au téléphone, le BCC n'a pas voulu identifier les deux entreprises en question. «Le Bureau est tenu d'effectuer son travail en toute confidentialité, donc il m'est impossible de commenter davantage», a-t-on répondu aux relations avec les médias.

Le Bureau de la concurrence a tenu à souligner qu'il «continuait de surveiller la situation à Montréal» et qu'il «n'hésitera pas à agir s'il soupçonne que d'autres organisations utilisent une approche similaire».

Le problème n'est pas nouveau; le BCC a déjà fait une intervention similaire à Vancouver.

Le BCC invite les gens à porter plainte s'ils constatent ainsi des indications fausses ou trompeuses sur les boîtes de dons.

Au cours d'une entrevue mercredi, le directeur général de la Fondation des grands frères grandes soeurs de Montréal, Jean Laberge, a déploré le fait que ces boîtes de dons exploitées à des fins commerciales font concurrence aux boîtes des organismes de charité, qui ont besoin de cette précieuse source de financement. D'ailleurs, son organisme a porté plainte, en compagnie d'autres organismes de bienfaisance.

«Il y a quatre, cinq ans, il y a des entreprises privées qui ont installé des boîtes de collecte de vêtements. Donc, ça a créé une prolifération des boîtes sur le marché. Les boîtes de ces entreprises-là, la presque totalité étaient installées de façon illégale. Ils ne demandaient pas la permission à personne et elles étaient installées sur des terrains publics qui appartenaient aux municipalités. Cela a engendré une baisse des volumes pour les organismes à but non lucratif», a relaté M. Laberge.

Certaines de ces entreprises privées se donnent même une désignation qui s'apparente à celle d'un organisme d'aide, soutient M. Laberge. Et certaines entreprises poussent même l'audace jusqu'à installer leurs boîtes à proximité de celles des véritables organismes de bienfaisance.

«On ne sait pas où les sous vont. Eux ramassent les vêtements et ils envoient ça à l'étranger, en Afrique», a déploré M. Laberge.

Le problème s'est encore aggravé lorsque des municipalités ont voulu protester en adoptant des règlements pour interdire ces boîtes, qui proliféraient parfois de façon anarchique sur leur territoire.

«Certaines ont interdit les boîtes de dons sur tout le territoire. Donc, elles ont mis tous les organismes dans le même bain», même ceux qui sont de véritables organisations charitables et qui utilisent de telles boîtes pour financer leurs activités.

M. Laberge rapporte que dans le cas de son organisme, le volume des collectes a diminué «jusqu'à 30 %» à cause de cette concurrence accrue.

Dans le cas des Grands frères grandes soeurs, les activités de bienfaisance sont des programmes de mentorat pour les jeunes de milieu défavorisé, de l'aide aux devoirs, ou du jumelage entre un jeune de famille monoparentale et un adulte responsable.

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