OTTAWA – La porte-parole du NPD en matière d’Agriculture, Ruth Ellen Brosseau, demande au gouvernement Trudeau de régler le problème du lait diafiltré au lieu d’allonger la période de consultations.
Elle a déposé une motion au Comité permanent de l’agriculture, lundi, afin de forcer le gouvernement à fermer la brèche à la frontière dans les 24 prochains jours.
« Avec cette motion, je veux m’assurer que le ministre de l’Agriculture s’engage à régler le problème dans le délai qu’il a exprimé. Les libéraux doivent rassurer nos producteurs et s’engager à régler le problème », explique-t-elle.
Le ministre fédéral de l’Agriculture, Lawrence MacAuley, a annoncé la semaine dernière que son gouvernement s’engageait à tenir des consultations avec l’industrie dans les 30 prochains jours.
Ruth Ellen Brosseau pense quant à elle que le gouvernement tente de gagner du temps. Lors de la période de questions, mardi, elle a déploré qu’il y ait « d’autres consultations, mais zéro action et zéro engagement pour régler le problème du lait diafiltré ».
« Nous reconnaissons l’importance de cette question émotionnelle pour les fermiers », a répondu le ministre MacAuley.
Les libéraux ont rejeté la motion du NPD, la semaine dernière, qui appelait les parlementaires à « respecter dès maintenant les normes de compositions fromagères à tous les transformateurs canadiens ».
Le lait diafiltré est un produit protéiné des États-Unis qui est utilisé par les producteurs de fromages canadiens, causant des pertes de près de 220 millions de dollars aux producteurs locaux en 2015 seulement.
Un dossier « très complexe »
Le secrétaire parlementaire de l’Agriculture, Jean-Claude Poissant, se défend de vouloir gagner du temps avec les consultations supplémentaires prévues à l’horaire.
« Vous savez, c’est un dossier qui est très complexe. Nous avions des conservateurs qui ont mis en place des règles, qui ne les ont pas fait respecter, il y a un historique qui s’est construit, donc il ne faut pas appliquer des choses demain matin sans en parler aux gens concernés », s’avance-t-il en entrevue.
Jean-Claude Poissant, un ancien fermier, soutient que son gouvernement est bien au fait des revendications des producteurs laitiers. Mais il s’agit d’un dossier qui doit être « étudié dans son ensemble » avant de prendre une décision finale, dit-il.
Le dossier pourrait-il se régler avant le congé estival? « Vous allez le voir dans 24 jours. Je suis confiant », réitère Jean-Claude Poissant.
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