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Nos assurances augmenteront-elles après l'incendie de Fort McMurray?

Nos assurances augmenteront-elles après l'incendie de Fort McMurray?

Certains craignent que l'ampleur des montants que les assureurs devront payer à la suite de la catastrophe en Alberta n'entraîne à la hausse les primes d'un bout à l'autre du pays. Qu'en est-il vraiment?

Un texte de Ximena Sampson

Au cours des dernières années, l'industrie de l'assurance a dû faire face à un nombre croissant de sinistres de grande ampleur.

En 2014, les assureurs canadiens ont versé des indemnités atteignant 925 millions de dollars. C'est beaucoup moins que le montant record de 3,4 milliards payé en 2013, mais beaucoup plus que le montant moyen annuel entre 1983 et 2008, soit 400 millions de dollars.

L'incendie de Fort McMurray, une des plus grandes villes de l'Alberta, pourrait être encore plus catastrophique que celui de Slave Lake, en 2011, qui avait détruit le tiers de la municipalité, forcé l'évacuation de 9000 résidents et coûté 775 000 $.

Selon l'analyste Tom MacKinnon de la Banque de Montréal, la facture pour reconstruire les 1600 bâtisses détruites à Fort McMurray pourrait atteindre jusqu'à 9 milliards de dollars, et entre 3 et 5 milliards si on n'en reconstruit que la moitié. Cela en ferait la catastrophe la plus coûteuse de l'histoire du Canada.

Est-ce que les assureurs voudront revoir les primes à la hausse pour assumer les coûts? C'est encore beaucoup trop tôt pour le dire, soutient le Bureau d'assurance du Canada. « Il y a beaucoup de facteurs qui entrent en considération », précise Caroline Phemius, porte-parole de l'organisation. « Ça prend aussi généralement plusieurs événements d'envergure pour qu'il y ait des répercussions sur les primes de tout le monde. »

On ne peut pas prendre un événement et dire qu'il a causé une augmentation de primes pour tout le monde. Ce n'est pas aussi direct.

Caroline Phemius, porte-parole du Bureau d'assurance du Canada

Le courtier d'assurances Louis Cyr croit, lui aussi, qu'une augmentation généralisée est peu probable. « Pour qu'il y ait un impact sur l'ensemble d'un pays, on doit avoir une catastrophe qui touche une majorité d'assureurs », ce qui n'est pas le cas ici.

Oui, certains assureurs risquent d'avoir des dépenses plus élevées en réassurance, mais ils pourront difficilement les refiler aux consommateurs. « C'est un marché qui est en concurrence pure et parfaite », affirme Louis Cyr. Si leurs primes augmentent, les gens seront tentés d'aller voir ailleurs.

Ceux qui feront des réclamations à Fort McMurray subiront inévitablement des augmentations de primes, mais, selon M. Cyr, il serait surprenant que cette augmentation s'applique à l'ensemble des habitants de la région. Il faudrait pour cela démontrer qu'il y a une récurrence de feux de forêt dans le secteur et qu'ils sont donc plus à risque. Par contre, cette catastrophe pourrait inciter les assureurs à augmenter le taux d'assurance incendie dans tous les secteurs où il y a une concentration d'habitations entourée de forêts, croit le courtier d'assurances.

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Feux de forêt à Fort McMurray (mai 2016)

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