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Toute la complexité de la vie d'adolescente en une série de photos

Toute la complexité de la vie d'adolescente en une série de photos
Carolyn Mendelsohn

C’est difficile d’être une fille. Ça ne fait aucun doute.

On joue tranquillement à la poupée et, l’instant d’après, on trouve ses cuisses trop grosses et ses cheveux horribles.

Dans sa nouvelle série, Being Inbetween (Entre deux âges), la photographe Carolyn Mendelsohn se penche sur la période, aussi complexe que déroutante, de la vie des jeunes filles entre 10 et 12 ans. «Mon objectif, c’est leur donner la possibilité de s’exprimer et réaliser des portraits qui leur ressemblent vraiment», indique-t-elle au Huffington Post britannique.

«En plus d’avoir du caractère, elles sont fortes, avisées, angoissées, intrépides: en un mot, remarquables. Et pourtant, on les sous-estime, on ne les écoute pas. Toutes ces personnalités fascinantes sont le plus souvent considérées comme un groupe générique, celui des préados.»

«Avant, j’avais envie d’être prof, mais maintenant, je veux être vétérinaire. Je déteste que les gens soient méchants les uns envers les autres, c’est vraiment difficile à supporter.» Alice, 10 ans.

Cette série fait également office de remède au dictat de l’apparence que les filles de cet âge-là commencent à subir. «Elles sont la cible des campagnes de pub et de marketing. J’en suis témoin : j’ai une fille de cet âge, déclare-t-elle. Je ne voulais pas que ce soit cette image que l’on retienne d’elles. J’ai voulu dresser de beaux portraits, honnêtes et fidèles, de ces filles, qui rendent hommage à ce qu’elles sont à cette période de leur vie et leur donnent l’occasion d’être elles-mêmes.»

«Quand je serai grande, je serai architecte. Et quand j’aurai assez d’argent, j’irai m’installer en Roumanie pour élever des loups.»- Abigail, 10 ans.

Après s’être replongée dans ses propres souvenirs de ces années-là, la photographe a eu l’idée de Being Inbetween.

«Certaines paroles entendues à ce moment-là sont restées gravées dans ma mémoire», raconte-t-elle.

«Un souvenir m’a particulièrement marquée: j’avais douze ans et j’avais passé une bonne partie d’une belle matinée d’été à trouver le courage de descendre en short. Je n’étais qu’une petite chose à l’époque, mais terriblement complexée. Je me revois descendre lentement l’escalier et tomber sur un de mes parents qui s’est exclamé, en riant: ‘Oh là là! Ca te fait des jambes dodues!’»

«Je suis remontée en courant, mortifiée, et je n’ai plus montré mes jambes pendant des années, jusqu’à ce qu’une de mes amies s’étonne de mon attitude vis-à-vis de mes ‘grosses jambes’.»

«Je déteste les pigeons, les clowns et les gros chiens!» Eve, 10 ans.

Après avoir écrit un blog sur cet "entre deux âges", elle s’est mise en quête de jeunes modèles, par le biais de son site internet, Twitter et Facebook.

«J’ai collé des affiches et parlé de mon travail à la radio et en conférence. Le fait d’avoir des enfants de cet âge-là m’a été utile, reconnaît-elle. Le plus important, c’était (et ça l’est encore, puisque le travail n’est pas terminé) que les filles comprennent ma démarche et y adhèrent.»

Elle a convié les filles à venir se faire photographier et interviewer dans la tenue de leur choix, du jean et tee-shirt au costume, en passant par la grenouillère. «Il est essentiel que les filles se sentent à l’aise et portent une tenue qui représente ce qu’elles sont.

C’est toujours intéressant de voir ce qu’elles ont choisi», ajoute-t-elle.

«Leurs réponses à mes questions étaient vraiment pertinentes, tantôt poignantes, tantôt drôles, souvent profondes.»

Jetez un coup d’œil aux superbes photos ci-dessous ou rendez-vous sur le site de Carolyn Mendelsohn pour en voir plus.

Des jeunes filles qui entrent bientôt dans le monde adulte

La prochaine exposition de Carolyn Mendelsohn se tiendra à Gallery 2, Saltsmill, Saltaire, West Yorkshire, du 28 au 30 mai.

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post britannique, a été traduit par Catherine Biros pour Fast for Word.

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