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Le chef du PQ, Pierre Karl Péladeau, démissionne (VIDÉO)

DERNIÈRE HEURE : PKP démissionne (VIDÉO)

QUÉBEC – Élu depuis moins d’un an, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a annoncé sa démission lundi. Le chef de l’opposition officielle a évoqué des raisons familiales.

«Aujourd’hui, je suis devant une absence d’alternative qui me force à faire un choix, un choix déchirant entre ma famille et mon projet politique, notre projet politique qui est partagé par tant de citoyens», a-t-il affirmé, la voix étranglée par l'émotion, lors d’un point de presse à la permanence du PQ à Montréal.

«J’ai choisi ma famille, a-t-il ajouté. Je vous annonce donc à regret que je quitte immédiatement mes fonctions de chef du Parti québécois, de chef de l’opposition officielle et de député de Saint-Jérôme.»

«Je prends cette décision pour le bien de mes enfants. Je dois, pour eux, demeurer un exemple», a dit Pierre Karl Péladeau.

Ce dernier est en procédure de divorce avec l’animatrice Julie Snyder, qu’il a épousée en août dernier. Dimanche, l’animatrice s’est confiée à l’émission Tout le monde en parle. Elle a dit souhaiter que le processus de médiation se déroule dans l'harmonie, pour le bien de leurs enfants.

«J’aime profondément le Parti québécois, ses militants et ses députés, a poursuivi Pierre Karl Péladeau en point de presse. C’est un grand parti qui porte le projet fondamental de faire du Québec un pays.»

«Je demeurerai un militant du Parti québécois, a-t-il assuré en terminant. Je suis convaincu que l’avenir du Québec, des Québécoises et des Québécois, passe par l’indépendance de notre nation. Merci.»

C’est plus tard cette semaine que sera dévoilé le processus pour désigner un nouveau chef, de même que le nom du chef intérimaire. Les noms d'Agnès Maltais et de Sylvain Gaudreault circulent pour le poste de chef intérimaire.

Du côté de la course à la chefferie, il faudra surveiller la décision des ex-candidats Bernard Drainville, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet. Le nom de Jean-Martin Aussant pourrait également circuler.

Pierre Karl Péladeau aura été chef du PQ pendant un peu moins d'un an. Il s'agit du plus court mandat pour un chef péquiste.

Surprise

La nouvelle semble avoir pris par surprise autant les employés de l’aile parlementaire que les députés du Parti québécois. Toutes les personnes contactées ont affirmé avoir appris la décision lundi matin.

La députée Martine Ouellet, et ex-adversaire lors de la course à la chefferie, s’est dite «soufflée» par la décision de son chef. Pierre Karl Péladeau a annoncé sa décision aux députés lors d’une réunion téléphonique «émotive» lundi peu avant son point de presse.

Rien ne laissait présager un départ du chef, qui démontrait plus d’aplomb depuis le mois de janvier, reconnaît la députée. «Il était très enthousiaste dans les dernières semaines, les derniers mois, à porter le message économique et à démontrer à quel point le Parti libéral ne connaissait rien au développement économique», dit-elle.

Premier député à l’avoir appuyé dans la course à la chefferie, Pascal Bérubé s’est dit à la fois surpris et triste «de voir mon ami dans un état comme celui-là». «Je sais que c’est déchirant pour lui, parce qu’il adorait ses fonctions», a-t-il ajouté. Comme le reste du caucus, Pascal Bérubé a appris la nouvelle quelques minutes avant le point de presse de PKP.

Jean-François Lisée, qui avait qualifié PKP de «bombe à retardement» au cours de la course à la chefferie, a affirmé sur Facebook qu'il avait finalement été convaincu par son nouveau chef. «De mois en mois, son inestimable connaissance de l'économie, le cap qu'il avait mis sur la convergence, l'énergie qu'il déployait au quotidien par des tournées incessantes, tout cela avait confondu les sceptiques, dont j'étais, écrit le député péquiste. Pierre Karl était en train de devenir une valeur sûre.»

«Onde de choc»

Pour sa part, le leader parlementaire de la CAQ, François Bonnardel, avait croisé PKP dans l’ascenseur au parlement jeudi dernier. «Il avait l’air bien dans sa peau, il n’avait pas l’air d’un gars qui était à quelques jours de quitter son parti politique», raconte-t-il en parlant d’une «onde de choc» dans la vie politique québécoise.

L’adversaire politique a refusé de spéculer lundi sur l’impact de cette décision pour le PQ et le mouvement souverainiste.

La co-porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, a fait part de sa «réelle surprise» au cours d’un court point de presse. «Je le crois totalement lorsqu’il dit qu’il a pris une des décisions les plus difficiles de sa vie.» Le chef péquiste a choisi ses enfants, a-t-elle souligné : «C’est tout à son honneur».

De son côté, le chef d’Option nationale, Sol Zanetti, estime que le passage de PKP en politique a changé l’image du mouvement souverainiste. «La crédibilité qu’il a amenée au mouvement indépendantiste, en s’affichant clairement et ouvertement indépendantiste, je pense que c’est quelque chose qui ne partira pas, explique Sol Zanetti. Il a fait la démonstration que les hommes d’affaires pouvaient adhérer à ce projet-là, que ce n’est pas un projet qui est incompatible avec le fait d’avoir des entreprises qui ont du succès au Québec.»

Le premier ministre Philippe Couillard et le chef de la CAQ, François Legault, ont réagi par voie de communiqué.

« Je veux tout d’abord exprimer toute ma compréhension à l’égard de ce que vit M. Péladeau. Comme tous les Québécois, j’ai bien ressenti toute la tristesse qu’il exprimait au moment de sa déclaration. La décision qu’il a prise aujourd’hui est le fruit d’une réflexion douloureuse qui l'a mené à choisir sa famille avant son projet politique. Le bien-être de nos proches, de nos enfants, est ce que nous avons de plus précieux. Nous ne partagions pas la même vision de l'avenir du Québec. Au- delà de cette différence, je sais qu’il était, comme toutes les femmes et tous les hommes engagés dans la vie publique, profondément animé par la volonté de faire progresser notre nation vers un avenir meilleur. J’ai apprécié les échanges que nous avons eus au cours de la dernière année. Je lui souhaite tout le bonheur possible et le remercie sincèrement pour sa contribution à notre démocratie. »

-Phillipe Couillard

« Je tiens à remercier sincèrement Pierre-Karl Péladeau pour son engagement et son dévouement envers les Québécois et les gens de Saint-Jérôme. La vie active que nous amène la politique est exigeante et empreinte de sacrifices. Avant la politique, il y a la vie et la famille. Comme père de famille, je suis personnellement touché par le choix exprimé par Pierre Karl Péladeau. Je comprends son choix. La famille doit toujours être notre priorité. C’est ce qu’il y a de plus important après tout et je souhaite de tout cœur à Pierre Karl Péladeau de retrouver ses proches qu’il aime tant.

Malgré nos opinions divergentes, ça prend beaucoup de courage de débattre de ses convictions sur la place publique. Il a servi le Québec avec sincérité et dévouement. C’est tout à son honneur. Bonne chance pour la suite des choses, Pierre Karl! »

-François Legault

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