Le Conseil de presse du Québec (CPQ) blâme l'ex-animateur Jeff Fillion, congédié il y a deux semaines, et la station de radio Énergie pour des propos « haineux et méprisants » tenus à l'endroit du blogueur saoudien Raif Badawi.
Le 9 juin 2015, l'animateur de Québec a qualifié à plusieurs reprises de « toton » et de « cave » le blogueur condamné à 1000 coups de fouet et 10 années de prison pour avoir critiqué le régime saoudien.
« S'en aller, pis commencer à jouer au genre de super héros pour essayer de remettre l'Arabie saoudite avec les valeurs occidentales. Faut vraiment être un toton », a notamment déclaré l'animateur en ondes.
Jean-François Fillion a aussi lancé : « Awoueille des coups de fouet, we dont'care ». Cette opinion « encourage l'exécration et le dénigrement », ont statué quatre des six membres du Conseil de presse.
Les deux autres sont toutefois d'avis qu'à titre de journaliste d'opinion, Jeff Fillion pouvait « commenter comme il l'a fait la situation ».
La direction défend la liberté d'expression
Le directeur général de la station de radio a défendu la « liberté d'expression » de l'animateur, soutenant qu'il s'agissait d'une « critique sociale d'une politique nationale et étrangère ».
Le guide de déontologie du Conseil de presse stipule que les professionnels de l'information doivent éviter d'utiliser des termes « qui tendent à soulever la haine et le mépris, à encourager la violence ou encore heurter la dignité d'une personne ».
La plainte avait été déposée par trois citoyens. Lors d'une entrevue avec Jean-René Dufort pour le spécial de fin d'année d'Infoman, Jeff Fillion a lui-même qualifié ses propos concernant Raif Badawi de « cave ».
Jeff Fillion a été congédié le 20 avril par Bell Média, propriétaire d'Énergie, pour des propos jugés offensants sur le suicide du fils de l'homme d'affaires Alexandre Taillefer.
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