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Taxi Plus : un propriétaire doit des milliers de dollars à ses chauffeurs

Des dettes au compteur chez Taxi Plus
taxiplus.ca

Une compagnie de taxis montréalaise qui voulait « conquérir Uber » doit maintenant se cacher de certains de ses chauffeurs qui veulent revoir la couleur de leur argent.

Khalid Laabou a lancé Taxi Plus au printemps 2014, une entreprise qui permettait d’effectuer des réservations au téléphone, par Internet et par le biais d’un téléphone intelligent.

À l’instar d’Uber, les clients pouvaient commander un taxi sur une application mobile, suivre le chauffeur grâce à un GPS intégré et d’évaluer la course par la suite.

Mais les affaires de Laabou, un entrepreneur vivant à Laval, tournaient autour de la location de machines pour les cartes de crédit et débit, qu’il offrait sans frais aux chauffeurs de taxi en échange d’un pourcentage de 6% sur leurs transactions.

« Moi, je n’ai pas voulu devenir riche. Je voulais conquérir Uber. Les chauffeurs n’ont pas les moyens d’avoir une machine pour les cartes de crédit dans leur taxi », se justifie-t-il.

Mais le paiement électronique n’était pas encore obligatoire pour tous les taxis montréalais au moment de démarrer son entreprise. Si bien que la grande majorité des chauffeurs, dit-il, évitait de déclarer leurs revenus.

« Il y a de bons chauffeurs honnêtes. Mais 90% sont des abuseurs et des fraudeurs, peste Khalid Laabou. Ils vont dire que la machine ne marche pas. Il va même vous forcer à descendre à un guichet automatique pour retirer de l’argent parce qu’ils veulent du cash. Ils font de l’évasion fiscale. »

Évasion fiscale ou pas, l’entrepreneur croulait sous les dettes vers le mois de mars 2015. Incapable de payer, ses fonds ont été gelés par la compagnie Moneris. Il a ensuite désactivé les machines qu’il louait aux 292 chauffeurs.

Khalid Laabou a fermé son local de la rue Saint-Laurent quelques mois plus tard. Le numéro de téléphone de sa compagnie est également inactif. Aucun accusé de réception par courriel non plus.

Au moment de publier, l’ancien local de Taxi Plus était toujours à louer.

Des chauffeurs de taxi ont confirmé au Huffington Post Québec avoir tenté de joindre le propriétaire de Taxi Plus à de maintes reprises pour récupérer leur argent, sans succès.

Jean-Louis Emmanuel estime que Khalid Laabou lui doit près de 1500$. Il a porté plainte au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), mais dit que le dossier n’avance pas, faute de preuves.

Bonyphas Paradon a tenté d’encaisser des chèques de 247$ et de 482$ en date d’avril 2015, mais ils étaient tous les deux sans provision. En entrevue, il dit vouloir se battre jusqu’au bout pour son argent.

Le SPVM confirme avoir reçu « moins de 10 plaintes liées à ce dossier », mais n’a pas voulu donner davantage de détails à sujet des accusations contre Khalid Laabou.

Ce dernier dit qu’il a souffert de dépression depuis qu’il a été obligé de fermer Taxi Plus en raison de ses dettes. Mais il continue de dire qu’il n’est « techniquement » pas en faute, puisque c’est de la faute à Moneris s’il ne peut pas repayer ses chauffeurs.

Khalid Laabou refuse toutefois de déclarer faillite, puisqu’il veut toujours reprendre ses activités dans l’industrie du taxi et ce, même s’il doit des milliers de dollars à ses anciens chauffeurs.

« C’est un voleur. Il sait très bien ce qu’il fait. Lui, il pense qu’il va manger mon argent », peste Bonyphas Paradon, l'un de ses anciens chauffeurs, à l’autre bout du fil.

MISE À JOUR : Moneris n'a pas voulu donner davantage de détails sur son client Khalid Laabou ni sa compagnie Taxi Plus.

« En raison de la confidentialité des renseignements personnels de nos clients, Moneris ne commente pas publiquement sur ces types de sujets », a fait savoir l'entreprise dans une déclaration.

NOTE: La rédactrice en chef du Huffington Post, Arianna Huffington, est membre du CA de Uber et s’est retirée de toute décision éditoriale impliquant la couverture de cette entreprise, de l’industrie du taxi ou de l’autopartage.

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