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«Vont-ils comprendre ce que je raconte?» - Koriass à Paris

«Vont-ils comprendre ce que je raconte?» - Koriass à Paris
Jean-François Cyr

Le rappeur Koriass fait étape actuellement en France pour défendre Love suprême, son dernier album. Nous l'avons rencontré cette semaine, quelques heures avant qu'il effectue sa rentrée parisienne.

Une collaboration d'Alexis Gacon

En tournée en France, Koriass était sur scène ce mercredi à Paris à La Maroquinerie, intime scène nichée dans le 20e arrondissement, dans l'est de la ville. Avant son spectacle, il évoque un doute qui l'assaille.

«Ce que je me demande chaque fois, c'est : vont-ils comprendre ce que je raconte? Mais beaucoup de gens me connaissent ici par Internet, et j'ai un français assez international.»

- Koriass

Sans dénaturer ses pièces, il s'applique à teinter ses paroles de références françaises au cours du concert. Imitant Orelsan, rappeur français bien connu, au détour d'une rime, il prend aussi le temps de traduire son titre Enfant de l'asphalte en « Fils du bitume », mieux compris des Parisiens, avant de le chanter.

Les paroles de Koriass se colorent parfois de mots en anglais, un atout, estime la journaliste française Alice Chiche, qui connaît bien le Québec : « Le fait de faire rimer un mot anglais avec un mot français élargit le terrain de jeu et permet de jouer sur les sonorités. Cela peut enrichir le rythme d'un morceau », ajoute-t-elle.

« Le superficiel ne m'intéresse pas »

Dans les textes de Koriass, l'ego occupe toujours une place prépondérante, mais c'est pour mieux s'en dissocier : « Une partie de moi est narcissique et c'est toxique, ça nous éloigne de l'honnêteté. [...] Le superficiel ne m'intéresse pas. »

L'authenticité en point de mire, le propos social demeure « sous-jacent, jamais frontal », comme il l'explique. Un rap aux multiples couches de sens et de sons, qui a plu hier à la foule clairsemée venue applaudir Koriass, qui passait en fin de soirée après deux autres artistes.

Au milieu des curieux qui le découvrent, les spectateurs de l'avant de la salle connaissent par coeur toutes ses paroles. Sur son classique Saint-Eustache, il fait monter sur scène un jeune couple, avec qui il partage le micro. Redescendus de scène, les deux spectateurs expliquent.

«On connaît Koriass depuis 2011, et maintenant, on fait passer ses chansons au cours de nos soirées.»

- Fans français de Koriass

Pour cette tournée hexagonale, le rappeur adapte aussi sa liste de chansons : « À Montréal, je garde quelques classiques pour les rappels, ici, je les mets au coeur du concert. » Au fil des minutes, le public découvre les titres de son dernier album, entrecoupés de ses pièces les plus connues.

Après avoir entonné une Leader courte et serrée pour jauger la foule, il prend ses aises avec Gagnant et ses instrumentaux bondissants. La pièce fait briller la formation complète, avec ses trois musiciens et le public, réceptif, n'atterrit qu'après Blacklights, titre poignant aux refrains martelés. L'est parisien semble conquis par le rappeur originaire de Montréal-Nord.

Un retour en Europe en octobre

Heureux des retours positifs du public lors de cette tournée - un spectateur lyonnais lui a même offert un cadre avec sa photo -, il dit venir ici « sans illusions ».

«Chaque fois, les salles sont plus importantes. On met les efforts pour créer un public, on veut être programmés dans les festivals, et il y en a beaucoup en France.»

- Koriass

Après un autre concert vendredi en banlieue parisienne, il remettra les voiles pour rejoindre Limoilou, sa femme et ses filles, et reviendra en France en octobre, avant, sans doute, de continuer de faire découvrir son Love Suprême à de nouveaux horizons : « Il y a de la demande en Suisse et en Belgique », explique-t-il en souriant.

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