OTTAWA – La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, s’en remet à l’Agence des services frontaliers afin de décider si le controversé humoriste français Dieudonné pourra entrer au Canada, le mois prochain.
Les ministres de l’Immigration, John McCallum, et de la Sécurité publique, Ralph Goodale, ont eux aussi tenu de propos semblables lorsqu’ils ont été questionnés à ce sujet.
« L'admissibilité de tous les voyageurs est déterminée au cas par cas en fonction des renseignements fournis à l'agent des services frontaliers au moment où ils veulent entrer au Canada », a confirmé Marie-Claude Chiasson, porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada par courriel.
« Plusieurs facteurs servent à déterminer l'admissibilité, comme la participation à des activités criminelles, à des violations des droits de la personne et à des activités du crime organisé, ainsi que la sécurité, la santé et la situation financière. »
De passage à Montréal, la ministre n’a pas voulu commenter le cas spécifique de Dieudonné, se contentant de dire que les propos discriminatoires ne sont pas tolérés au pays.
Dieudonné M’bala M’bala a déjà été accusé à quelques reprises d’incitation à la haine raciale. En 2013, le journaliste français Patrick Cohen l’avait poursuivi pour avoir fait allusion aux chambres à gaz dans les camps de concentration pendant la Deuxième guerre mondiale.
En janvier 2015, il avait écrit « Je me sens Charlie Coulibaly » en référence à l’homme qui a tué quatre juifs dans un supermarché cachère à Vincennes, après l’attentat dans les bureaux de Charlie Hebdo.
L’humoriste doit tenir plusieurs représentations à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec au mois de mai. Mais déjà, le maire de Montréal Denis Coderre lui a fait savoir qu’il n’était pas le bienvenu dans sa ville.
« Une personne qui incite en Europe à la haine raciale et qui est un fomenteur de tensions sociales n'est pas le bienvenu à Mtl. Dieudonné OUT », a-t-il écrit sur Twitter, vendredi dernier.
En début d'année, Dieudonné a été expulsé de Hong Kong, où il devait donner deux spectacles. En 2012, des spectacles prévus à Montréal avaient été annulés à cause d'un «différend contractuel».
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