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Les aliments transformés contiennent toujours trop de sel (VIDÉO)

Les aliments transformés contiennent toujours trop de sel (VIDÉO)

Des chercheurs ontariens mettent en doute le bien-fondé de s'en remettre exclusivement à des mesures volontaires des transformateurs alimentaires pour réduire la teneur en sodium des aliments transformés que consomment les Canadiens, tel que le préconise le gouvernement canadien depuis plusieurs années.

Dans une étude publiée mardi dans la revue Applied Physiology, Nutrition and Metabolism, ils concèdent que les efforts déployés à cette fin ont permis de faire des « progrès évidents », mais qu'un produit sur cinq continue d'afficher une teneur en sel supérieure aux seuils recommandés par Santé Canada.

Après avoir comparé des milliers de produits vendus en 2010 et 2013, ils estiment que 20,8 % des aliments transformés testés excédaient le seuil maximal de sodium recommandé par le ministère fédéral en 2013, comparativement à 25,2 % trois ans plus tôt.

Les chercheurs ont aussi présenté leurs résultats pour diverses catégories d'aliments. Ils concluent que 16 % d'entre elles présentent des teneurs « significativement réduites » en sodium, contre environ 2 % qui en contiennent plus qu'avant. Plus de 81 % des catégories ne présentent aucun changement significatif.

L'étude des chercheurs ontariens visait à évaluer l'efficacité de la stratégie nationale de réduction de sodium décidée en 2010, après trois ans de discussions. Il avait alors été convenu que les transformateurs appliqueraient des mesures volontaires visant à atteindre des seuils fixés par Santé Canada pour chaque catégorie d'aliments.

Le groupe de travail à l'origine de la stratégie - composée de représentants de l'industrie et des gouvernements, mais aussi de scientifiques, de professionnels de la santé et de défenseurs des consommateurs - devait originalement évaluer les progrès accomplis. Il a finalement été aboli par le gouvernement Harper en 2011, avant de s'y atteler.

L'objectif de la stratégie était de faire en sorte qu'une majorité de Canadiens consomme en moyenne 2300 milligrammes de sodium par jour en 2016, un niveau tout de même considéré élevé par la science. L'essentiel du sel consommé provient d'aliments prêts à manger et non du sel ajouté dans l'assiette.

À l'heure actuelle, un Canadien consomme en moyenne 3400 milligrammes de sodium par jour, ce qui constitue un problème de santé publique. Une consommation excessive de sel favorise l'hypertension artérielle.

C'est aussi une cause importante de maladies cardiovasculaires et un facteur de risque pour les accidents cérébraux et les maladies du rein.

L'efficacité de l'approche fédérale remise en question

À la lumière des résultats obtenus, les chercheurs estiment que l'industrie alimentaire doit à tout le moins « continuer ses efforts » visant à réduire la teneur en sel des aliments transformés. Ils s'interrogent néanmoins sur le seul recours à des mesures volontaires.

[Ces résultats] soulèvent la question de l'efficacité de la durabilité d'une approche volontaire pour réduire les niveaux de sodium des aliments transformés en l'absence de politiques ou de programmes complémentaires. - Extrait de l'étude

Selon eux, le Programme de surveillance des gras trans, qui repose aussi sur l'adoption de mesures volontaires, est parvenu à de meilleurs résultats parce que Santé Canada effectue des analyses régulières des progrès accomplis, et qu'elle diffuse publiquement les résultats.

Les similifruits de mer, les condiments, les saucisses, les céréales pour déjeuner, les céréales chaudes, les légumes et légumineuses en conserve, les soupes en conserve, les croustilles ordinaires et les succédanés de viandes – le tofu, par exemple - sont parmi les aliments qui affichent des baisses significatives de leur teneur en sodium.

À l'autre bout du spectre, les sauces aux tomates, les nouilles asiatiques et les poissons et fruits de mer en conserve (exception faite du thon) enregistrent tous des teneurs en sodium plus élevées qu'il y a trois ans.

Parmi les aliments qui ne présentent aucun changement significatif, on retrouve notamment les pains tranchés et les charcuteries préemballées, deux aliments qui ont un impact important sur la consommation de sel des Canadiens en raison de leur popularité.

L'étude a été effectuée par des chercheurs de l'Université de Toronto et l'Institut des technologies de l'Université de l'Ontario, à Oshawa. Elle a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et le Réseau canadien contre les accidents vasculaires cérébraux.

Voir aussi:

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15 aliments santé à essayer en 2016

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