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Purple Rain, Kiss... Pourquoi il va être difficile d'écouter l'intégrale de Prince sur YouTube (VIDÉO)

Pourquoi il va être difficile d'écouter l'intégrale de Prince sur YouTube (VIDÉO)

Quand d'immenses stars comme Michael Jackson ou David Bowie meurent, le réflexe est le même. Direction Youtube, Deezer ou Spotify pour se replonger, ou découvrir, leur oeuvre. Avec Prince, dont la mort a été annoncée ce 21 avril, ce n'est pas aussi simple...

À tout point de vue, le "Kid de Minneapolis" était un drôle d'oiseau dans le monde des arts. Au lieu de chercher la surexposition, il a réduit sa présence en ligne à peau de chagrin, chassant ses contenus des plateformes comme YouTube. D'après un article de Libération de fin 2014, "il aura tenu un an et quatre mois sur Twitter et pas même deux mois sur Facebook".

Pour la sortie de son album 20TEN en 2010, il avait opté pour une distribution totalement à contre courant en sélectionnant un organe de presse par pays, chargé de le distribuer gratuitement en vente couplée. Le Mirror en Grande-Bretagne, ou Courrier International en France à qui il avait confié une interview exclusive. Il y était notamment question de son aversion pour internet:

Mais pourquoi a-t-il fermé son site Internet? "Internet, c’est dépassé", répondait l'artiste en opérant une curieuse volte-face. "Pourquoi est-ce que je donnerais encore mes nouveaux morceaux à iTunes? Ils refusent de me verser une avance. Après, ils sont mécontents de ne pas avoir ma musique. Tu te souviens encore de l’époque où MTV était populaire? Puis, à un moment donné, MTV est passé de mode. C’est la même chose avec Internet. C’est dépassé. En plus, tous ces ordinateurs et ces trucs numériques n’ont rien de bon. Cela ne fait que remplir la tête de chiffres. Et ce ne peut pas être bon pour les gens. Il y a quelque temps, j’avais un technicien au studio qui était obnubilé par les chiffres. Il n’a pas travaillé longtemps ici. Je ne peux pas parler à des mecs comme ça.”

Ces dernières années, la star avait en partie fait machine arrière. En avril 2015, il accepte de lancer son nouvel album sur la plateforme de streaming Tidal, propriété du rappeur Jay Z. Dans la foulée, en mai, il revient sur Twitter a minima.

"Les contrats avec un label sont comme de l'esclavage"

Cette défiance prend sa source dans les nombreux conflits qui ont opposé l'artiste à ses maisons de disques. "Une fois que nous possédons nos propre ressources, nous pouvons subvenir à nos besoins, a-t-il confié à NPR. Jay Z a dépensé 100 millions de dollars pour créer son propre service. Nous devons soutenir les artistes qui essayent de posséder des choses pour eux-mêmes."

En 1992, il a sorti un premier album en tant que “love symbol”. Prince conçoit alors ce nom de scène comme "le premier pas vers le but ultime de l'émancipation des chaines qui me lient à Warner Bros", selon le Financial Times.

“La compagnie possède le nom Prince et toutes les musiques associées vendues sous ce nom. Je suis devenu un pion utilisé pour produire plus d'argent pour Warner Bros", a-t-il ajouté. En 1993, en pleine bataille juridique avec Warner Bros, il apparait en public avec la mot Slave (esclave) écrit sur la joue, en signe de protestation. Il finit par récupérer son nom en 2000, quatre ans après l'expiration de son contrat avec Warner.

"Les contrats avec un label sont comme - je vais dire le mot - de l'esclavage, a-t-il rappelé en 2015 à l'occasion du lancement de Tidal. Je dirais à tout jeune artiste... ne signe pas."

Prince à travers le temps

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