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EXCLUSIF – Bolema se dit victime d'intimidation de la part de Coca-Cola

EXCLUSIF – Des entrepreneurs québécois se disent «victimes d'intimidation de la part de Coca-Cola»
Curtis Gregory Perry/Flickr

QUÉBEC – À qui appartient le mot «Smart»? Une petite entreprise québécoise est en train de l’apprendre à ses dépens.

Le Groupe Bolema a reçu une mise en demeure de Coca-Cola afin qu’il cesse d’utiliser le nom Smart Lime pour sa boisson qui contribue «à améliorer la mémoire et les facultés cognitives», selon les prétentions de l’entreprise.

Coca-Cola s’oppose à l’utilisation de la marque de commerce puisqu’elle commercialise un produit nommé «Smart Water».

Bolema a reçu la mise en demeure en 2014 et la cause est toujours débattue devant l’Office de la propriété intellectuelle du Canada.

«Je pensais qu’ils laisseraient tomber, mais ils reviennent toujours à la charge», déplore le propriétaire de l’entreprise, Mario Boisvert.

Bolema fait remarquer que le mot «smart» est un nom commun, en plus d’être utilisé par d’autres entreprises, comme pour la voiture Smart mise en marché par Daimler AG.

«Être entrepreneur, ce n’est vraiment pas facile. Ça fait plus de dix ans qu’on travaille fort sur cette compagnie-là, alors c’est juste plate d’avoir à se défendre contre une multinationale», ajoute Mario Boisvert.

L’homme d’affaires a récemment écrit directement au patron de Coca-Cola dans l’espoir que l’entreprise retire sa poursuite.

Coca-Cola tente d’obtenir «le contrôle sur des mots de la langue anglaise», affirme Mario Boisvert. D’ailleurs, l’entreprise est engagée dans une bataille judiciaire depuis 13 ans pour obtenir l’usage exclusif du mot «zero» dans le domaine des boissons gazeuses.

Mario Boisvert admet que son entreprise n’a pas «du tout» les fonds pour se battre en cour contre la multinationale.

Mais modifier sa marque de commerce serait également dispendieux pour sa petite entreprise. «Changer de nom, modifier les étiquettes, il y a des coûts associés à ça, dit Mario Boisvert. Surtout quand tu viens d’en faire faire 50 000.»

Pour sa part, Coca-Cola souligne que son entreprise investit depuis 15 ans pour faire connaître sa marque au Canada. «Nous défendons avec ardeur l’intégrité de notre marque et la confiance que les Canadiens ont en nous. Pour ce faire, nous suivons le processus en vigueur, auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada», écrit la porte-parole de l’entreprise Shannon C. Denny, dans une réponse acheminée par courriel.

La sortie publique de Mario Boisvert survient au même moment où Bolema lance une campagne de sociofinancement sur la plateforme KickStarter. L’entrepreneur prévoit également diffuser une vidéo sur les médias sociaux afin de faire connaître sa cause. «Je veux dénoncer le fait que nous sommes victimes d’intimidation de la part de Coca-Cola», affirme Mario Boisvert.

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