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Quitter ou non la réserve? Trois générations d'Autochtones se prononcent

Quitter ou non la réserve? Trois générations d'Autochtones se prononcent
RADIO-CANADA/MARTINE LABERGE

Sur plusieurs tribunes, de nombreux Canadiens se demandent pourquoi les Autochtones qui vivent dans des réserves éloignées ne déménagent pas dans les grands centres.

Un texte de Martine Laberge

Par exemple, l'ancien premier ministre Jean Chrétien s'est prononcé sur la question des conditions de vie des Autochtones d'Attawapiskat la semaine dernière en les invitant à quitter leur réserve pour aller s'installer ailleurs.

Qu'en pensent les premiers intéressés, les Autochtones? Nous avons posé la question à trois générations qui vivent sur la réserve de Nesskantaga en Ontario.

« Ici, les gens sont gentils avec moi » — Tamara Slipperjack, 13 ans

Tamara Slipperjack, 13 ans PHOTO : RADIO-CANADA/MARTINE LABERGE

Tamara Slipperjack, le regard timide, avoue qu'elle se sent jugée lorsqu'elle se rend dans les centres urbains « dans le sud ». Elle s'est souvent sentie rejetée parce qu'elle est autochtone. « On me regarde avec un drôle d'air, je sais que je ne suis pas la bienvenue » dit-elle.

« Je suis en sécurité ici » — Neal Ostamus, 26 ans

Neal Ostamus, 26 ans PHOTO : RADIO-CANADA/MARTINE LABERGE

Neal Ostamus a quitté sa communauté lorsqu'ils était adolescent. Il n'y a pas d'école secondaire à Neskantaga, il a donc dû partir pour Thunder Bay, à 500 kilomètres au sud de chez lui pour poursuivre ses études secondaires. Il n'a pas aimé son expérience. « Partir où, à Thunder Bay? Ils ne veulent pas de nous là-bas » répond-il.

« Où voulez-vous que j'aille? » — Peter Moonias, 71 ans

Peter Moonias, 71 ans PHOTO : RADIO-CANADA/MARTINE LABERGE

L'ancien chef de Neskantaga, Peter Moonias, connait la grande ville mais il ne voudrait pas y habiter. « Nous ne sommes pas du bétail que l'on peut déménager » dit-il. Il souhaite avoir de meilleures conditions de vie dans sa réserve. Neskantaga, c'est chez lui. Il aime la chasse et la pêche et il croit que sa langue et de sa culture ont de meilleures chances de survivre dans les communautés comme la sienne plutôt que dans les centres urbains.

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