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«Fuck Donald Trump», le morceau de rap devenu l'hymne des anti-Trump (VIDÉO)

«Fuck Donald Trump», le morceau de rap devenu l'hymne des anti-Trump

C'était l'un des clips les plus attendus de l'année, le résultat d'une réalisation compliquée et d'un message pour le moins singulier. Le 18 avril, la vidéo de "FDT", le titre rap de YG et Nipsey Hussle a été miss en ligne, quelques jours seulement après que le morceau a déclenché un buzz considérable lors du festival le plus tendance du moment : Coachella.

"Je veux voir tous les majeurs en l'air, comme ça". Sous l'énorme "tente Sahara", plus grande qu'un stade de foot, le rappeur YG pointe un doigt d'honneur vers le ciel. Ce samedi 16 avril, il est l'invité surprise de son ami DJ Mustard, qui lui a proposé de partager avec lui la scène du célèbre festival Coachella, en Californie. Et le chanteur ne va pas manquer d'en profiter pour faire passer un message.

"Répétez après moi: 'Fuck Donald Trump'", demande le rappeur. Les milliers de personnes réunies pour le show ne semblent pas réticentes et entonnent avec lui le refrain de cette chanson, dévoilée sur Internet début avril.

Composée par deux rappeurs de la côte ouest américaine, YG et son acolyte Nipsey Hussle, la chanson était N°1 du classement Spotify des 50 chansons les plus virales, dimanche 17 avril. En quelques jours, le morceau est devenu le symbole du malaise entre les communautés afro-américaine et hispanique et Donald Trump, alors que de nombreux sondages ont récemment mis au jour le déficit de popularité du candidat auprès des électeurs noirs et hispaniques.

Ces communautés sont régulièrement les cibles des sorties du candidat républicain à la Maison blanche. Nombre de ses meetings sont ainsi le théâtre d'affrontements entre pro et anti-Trump, comme le 11 mars à Chicago, où le candidat a dû annuler sa réunion à la dernière minute, des militants menaçant de perturber son déroulement. Bon nombre de ces manifestants étaient de jeunes hispaniques ou faisaient partie du mouvement anti-raciste "Black Lives Matter". Des "Fuck Donald Trump" étaient déjà entendus dans la foule.

Plus tôt dans la journée, des incidents avaient éclaté lors d'un meeting à Saint-Louis, dans le Missouri, entre supporters de Donald Trump et manifestants anti-racistes. Quelques jours avant, un manifestant noir se faisait agresser par un supporter du candidat dans un stade où il tenait une réunion publique.

À Los Angeles, le souvenir de Rodney King

La chanson de YG et Nipsey Hussle s'ouvre sur cette actualité, puisqu'elle commence avec le témoignage d'une étudiante noire d'une université de l'État de Géorgie, qui souhaitait se rendre à un meeting du candidat le 29 février mais en a été empêchée avec une trentaine d'autres étudiants noirs. Interrogée par USA Today, elle explique que le groupe, qui n'avait aucune autre intention que d'assister à la réunion, a été mis dehors à cause de sa couleur de peau.

Tout au long de leur titre, les rappeurs reviennent sur les déclarations choc de Donald Trump, notamment au sujet des Mexicains et des musulmans. Ils s'étonnent par exemple que le célèbre trafiquant de drogue El Chapo n'ait pas tenté de tuer le magnat après les propos qu'il a tenu sur les Mexicains, lorsqu'il avait estimé que ceux qui rejoignent les États-Unis "apportent avec eux la drogue", "le crime", et étaient "des violeurs."

YG et Nipsey Hussle donnent aussi la parole au rappeur 2Pac, mort en 1996 et dont ils reprennent quelques phrases d'un morceau pour lui faire dire que "les États-Unis ne seraient pas les États-Unis" sans les Mexicains. Ils rappellent également que Donald Trump avait appelé à interdire l'entrée des musulmans sur le territoire américain.

Pour YG et Nipsey Hussle, la seule qualité du candidat, qu'ils comparent à un "cancer", est de leur avoir fait "aimer Obama un peu plus". La chanson fait référence à l'argent de Donald Trump, à son inexpérience en politique, aux quatre faillites qu'ont connu ses entreprises, à son passé d'animateur télé... et bien sûr à sa coupe de cheveux.

Surtout, les chanteurs promettent que la tenue des primaires républicaines en Californie début juin sera gênée par des manifestations anti-Trump. Pour les militants de "Black lives matter", Los Angeles est en effet une ville symbole: c'est là qu'a été roué de coups Rodney King en 1991. L'acquittement des policiers accusés de l'avoir passé à tabac avait provoqué de violentes émeutes dans la ville en 1992. 53 personnes étaient mortes et des milliers avaient été blessées.

"Je t'emmerde, toi et tes idées"

"Nip et moi, on parle toujours de faire quelque chose de concret à propos de ces personnalités politiques, de se montrer et dire les choses que les autres enfoirés ne disent pas, donc on est finalement allés en studio pour le dire", explique YG à Billboard. "On se fout des conséquences et de tout le reste, on fera avec", dit-il aussi à Complex dans les coulisses de Coachella.

Même s'ils sont les seuls à l'avoir mis en musique, YG et Nipsey Hussle ne sont pas les uniques rappeurs américains à afficher leur opposition à Donald Trump. DJ Whoo Kid, les rappeurs Wacka Flocka Flame, T.I. et Mac Miller l'ont écrit sur leur compte Twitter. Le chanteur du groupe REM s'est aussi insurgé que le candidat ait utilisé une de ses chansons pour l'un de ses meetings. Le bassiste des Red Hot Chilli Peppers l'a quant à lui qualifié de "crétin sorti d'une télé-réalité", "égotiste" et "débile".

"De mes pieds jusqu'à mon majeur. Je t'emmerde Donald Trump."

Just please don't elect this motherfucker man

— Mac (@MacMiller) 16 décembre 2015

"S'il vous plaît, n'élisez pas cet enfoiré"

"Donald Trump, ce message est pour toi : mon nom est Clifford T.I.P. Harris. Je le dis de la manière la plus non-violente possible mais sans aucun remord: je t'emmerde, toi et tes idées. Aucun de mes soutiens ne te soutiendra. Fin du message."

À Baltimore début avril, un jeune humoriste et ses amis avaient écrit leur propre chanson, avec le même message ("Fuck Donald Trump") mais un titre plus direct: "CIT4DT" ("Choppa in a trunk 4 Donald Trump", "une arme dans le cul de Donald Trump"). Sur Youtube, leur clip a dépassé les 230.000 vues.

Le 4 avril, la tentative de YG et Nipsey Hussle de réaliser, eux aussi, un clip pour leur chanson dans les rues de Los Angeles a tourné court. Alors qu'ils filmaient des séquences dans le pur style du rap américain, accompagnés d'une centaine de figurants, de grosses cylindrées et de filles en maillots de bain, des policiers sont intervenus pour mettre fin à leur tournage.

D'après la police, la situation semblait incontrôlable, notamment à cause des rodéos de voiture organisés par les deux rappeurs. Mais ce face à face avec les forces de l'ordre, qui n'a finalement mené à aucune arrestation, risque de ne pas arranger une situation déjà tendue.

#FDT VIDEO SHOOT

Une vidéo publiée par DJ V.I.P. (@djvip510) le

Get Back‼️ LA don't mess around 😂🚗🏃 #hoodfamous #hoodfamous_tv #hoodfamoustv #fuck #trump #fdt #yg #nipseyhussle #corvette #dailydriven

Une vidéo publiée par ⚠️STAY TUNED⚠️ DM Me🏎🤔👌 (@4.8jayy) le

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