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Fin des consultations sans rendez-vous au CLSC des Faubourgs (VIDÉO)

Fin des consultations sans rendez-vous dans un CLSC (VIDÉO)

Depuis lundi, les patients qui se présentent au CLSC des Faubourgs au centre-ville de Montréal ne peuvent plus consulter un médecin sans rendez-vous s'ils n'ont pas déjà un médecin famille à cet endroit. Les médecins affirment qu'ils ont pris cette décision pour répondre aux nouvelles exigences du ministère de la Santé.

Un texte de Jean-Philippe Robillard

Claude Daviault est un des nombreux patients qui s'est présenté au CLSC des Faubourgs lundi et qui n'a pas eu accès à un médecin comme il le souhaitait. Il déplore cette situation. « Je pense qu'en tant que contribuable, je devrais avoir accès à ces services-là. »

«C'est une honte qu'on n'ait pas de services accessibles pour la population.» - Claude Daviault, patient

Michel, un autre résident du quartier, s'est frappé le nez contre la porte alors qu'il voulait consulter un médecin pour son mal de dos. « J'avais prévu toute la fin de semaine de me présenter au CLSC pour rencontrer un médecin, donc je suis vraiment déçu. Je ne m'attendais pas à ça. Je vais probablement aller à l'urgence, mais là, je risque d'attendre combien d'heures? »

Améliorer la productivité

Auparavant, les 24 médecins du CLSC des Faubourgs, qui travaillent dans trois établissements différents, voyaient près de 200 patients sans rendez-vous par semaine. La plupart de ces patients n'avaient pas de médecin de famille.

Dorénavant, les patients qui veulent consulter un médecin du CLSC des Faubourgs doivent s'inscrire au guichet d'accès à un médecin de famille qu'a mis récemment en place le gouvernement ou encore consulter une des 100 cliniques réseau qu'on trouve sur l'île de Montréal.

De plus, les médecins du CLSC des Faubourgs, qui sont regroupés au sein d'un Groupe de médecine familiale, ont décidé de limiter à 80 le nombre de places sans-rendez-vous pour leurs propres patients. Un seul des trois sites du CLSC offrira ce type de rendez-vous. Quant aux itinérants ou aux personnes ayant des problèmes de santé mentale, le CLSC va leur consacrer 16 places sans rendez-vous par semaine, mais ce sont des infirmières et non des médecins qui les prendront en charge.

Une décision de dernier recours

La médecin responsable du CLSC, Denise Fréchette, affirme que le CLSC ne fait que répondre « aux demandes du ministère pour offrir un service de meilleure qualité à la clientèle dont on est responsable ». Mme Fréchette estime que ces mesures permettront notamment d'améliorer le taux d'assiduité du CLSC et ainsi permettre aux patients d'avoir plus facilement accès à un médecin. « Le but est de répondre à la clientèle pour laquelle on s'est engagée. Ça va nous dégager du temps pour augmenter nos inscriptions et donc augmenter la prise en charge de nouveaux patients. »

La médecin Marie-Claude Goulet abonde dans le même sens. « L'idée est de dégager du temps qu'on offrait à la population générale pour inscrire plus de patients (...) et améliorer notre productivité et notre assiduité. »

Mme Goulet affirme que ce n'est pas de gaieté de cœur qu'elle et ses collègues ont pris cette décision. « C'est une décision qui a été prise à contrecœur. C'est un moindre mal, même si je pense qu'il y aura des conséquences extrêmement tristes. » Cette mesure est une « conséquence directe des politiques du gouvernement actuel sur le financement des groupes de médecine familiale et la loi 20 qui nous impose une productivité et une assiduité », dit-elle.

«Ce n'est pas un moyen de pression, c'est une décision de dernier recours.» - Marie-Claude Goulet, médecin au CLSC des Faubourgs

Marie-Claude Goulet croit que ce sont les plus pauvres du quartier qui vont subir les contrecoups de cette décision. « Les personnes qui vont être les plus touchées ce sont toutes les personnes vulnérables qui ne sont pas assez organisées pour faire toutes les démarches pour s'inscrire et avoir un médecin de famille. C'est triste parce qu'on assiste à une diminution assez importante des services offerts au CLSC des Faubourgs ».

Réaction du CIUSS

La porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, Monique Guay, a réagi par courriel, en disant que « le rôle du CIUSSS est de soutenir les GMF afin qu'ils augmentent le nombre de patients inscrits à un médecin de famille sur le territoire et améliorent l'accès aux services médicaux. »

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