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Québec mise sur le secteur manufacturier «innovant» pour relancer l'économie (VIDÉO)

Québec mise sur le secteur manufacturier «innovant» (VIDÉO)

Deux ans après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Philippe Couillard présente son plan d'action stratégique en matière d'économie.

Dominique Anglade, ministre de l'Économie du Québec, affirme que cette stratégie cible par-dessus tout ce qu'elle appelle le « manufacturier innovant », qu'elle qualifie de « pilier incontournable » pour la croissance économique et la prospérité de la province.

Par manufacturier innovant, la ministre de l'Économie entend les entreprises qui accordent une place de choix à la robotisation, l'automatisation et l'essor des technologies.

Et, afin de soutenir l'innovation dans le secteur manufacturier, Québec va consacrer dans les trois années à venir 500 millions de dollars à cette fin, à travers les fonds propres d'Investissement Québec et ceux du Fond de développement économique.

Ces trois dernières années, 200 millions avaient été investis dans ce secteur précis.

Globalement, tout le secteur manufacturier recevra un peu plus d'un milliard de dollars d'ici trois ans.

Plus précisément, voici ce qui a été déposé jeudi :

  • plan stratégique d'Investissement Québec;
  • plan stratégique du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation;
  • plan de développement du Centre de recherche industrielle du Québec.

«Les [manufacturiers] traditionnels qui viennent nous voir, qui sont toujours venus nous voir avec des partenaires financiers, on va les encourager et les motiver, avec des capitaux plus dédiés, de nous présenter des projets plus audacieux, plus innovants. [...] Donc, ce qui était du traditionnel avant sera converti en innovant.» - Pierre Gabriel Côté, PDG d'Investissement Québec

Cette conversion à l'innovation passera par l'instauration de machineries plus performantes, de nouvelles technologies et de processus manufacturiers plus poussés.

La ministre Anglade réfute l'argument selon lequel cette robotisation accrue réduira le nombre d'emplois. Au contraire, dit-elle, à terme, on assistera à de la création d'emplois du fait que les entreprises, plus productives, auront réussi à accroître leurs parts de marché.

Un contexte d'essoufflement économique

Ce plan économique est plus que nécessaire : avec une croissance économique du produit intérieur brut (PIB) oscillant autour de 1 % depuis 2014, alors qu'elle était au même moment de 2,5 % en Ontario et de 2,8 % en Colombie-Britannique, le gouvernement libéral se doit de renverser la vapeur.

Du côté des emplois, les libéraux avaient promis d'en créer 50 000 par année; dans les faits le nombre d'emplois générés est en-deça de 30 000.

En axant ses efforts sur l'innovation manufacturière, Québec dit s'atteler à une tâche importante car le secteur manufacturier compte 10 000 entreprises et emploie 450 000 personnes dans la province. L'activité manufacturière représente 14 % du produit intérieur brut (PIB) du Québec.

Dominique Anglade affirme que le plan qui est présenté vient concrétiser différentes initiatives entreprises par le gouvernement, notamment celles de la stratégie maritime et du Plan Nord.

Un virage client chez Investissement Québec

La ministre Anglade affirme en outre que ce plan est destiné à accroître les transformations chez Investissement Québec afin qu'on y soit plus « proactif sur le terrain, afin de démarcher de nouveaux projets ».

Pierre Gabriel Côté, un industriel au passé d'homme d'affaires, affirme avoir commencé à changer « la culture et le style » d'Investissement Québec, qu'il dirige depuis un an. « Ce sont les besoins de nos clients qui nous ont fait agir dans ce sens-là », explique-t-il.

M. Côté explique qu'il est dans la nature d'Investissement Québec d'avoir du « capital patient ». « On prend plus de risques », dit-il. Mais à lui seul, Investissement Québec ne peut relancer l'économie et, à ce chapitre, « là où le bât blesse, c'est dans les investissements privés, affirme Pierre Gabriel Côté. Il y a beaucoup de retenue à sortir les capitaux des entreprises pour investir ».

Des réactions positives

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) accueille favorablement la stratégie élaborée par Québec. « Nous attendons maintenant le dévoilement des différentes initiatives, qui seront communiquées par le gouvernement au cours des prochains mois, notamment en matière d'exportations et de stratégie numérique », a déclaré Yves-Thomas Dorval, PDG du CPQ.

Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, y va aussi d'une réaction favorable tout en soulignant que « les indicateurs continuent de révéler que nos entreprises sous-investissent, et cela se traduit par un retard structurel en matière de productivité ». M. Leblanc affirme que le secteur manufacturier doit accroître sa productivité en se modernisant, mais aussi en développant de nouveaux modèles d'affaires.

Avec les informations de Gérald Filion

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