Les Métis n'ont pas tardé à exprimer leur joie relativement à la décision de la Cour suprême du Canada qui a déclaré jeudi que les Métis et les Indiens non inscrits sont des « Indiens » au sens de la loi.
Le plus haut tribunal du pays les place ainsi sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Les Métis et les Indiens non inscrits seront donc désormais mieux placés pour négocier avec Ottawa afin d'obtenir du financement et des programmes.
Le fils d'Harry Daniels, celui qui a porté la cause en justice, n'a pas caché sa satisfaction. « Je suis en extase, j'aurai voulu que mon père soit là aujourd'hui », a déclaré Gabriel Daniels, visiblement ému peu de temps après le jugement.
«Avec ce jugement, plus personne n'est exclu.»
- Gabriel Daniels
Il espère que tous les groupes autochtones travailleront de concert dans leurs négociations avec Ottawa et les gouvernements provinciaux. « Je travaille pour une plus grande unité entre les peuples autochtones », a-t-il expliqué.
Vers un gouvernement métis
Fort du jugement de la Cour suprême, le Ralliement national des Métis entend désormais discuter de nation à nation avec le gouvernement fédéral et poursuivre sa route vers l'autodétermination.
« Nous voudrons faire avancer notre droit à l'autodétermination, a déclaré son président Clément Chartier. « Dans la cause 98, on nous a dit que les peuples ont droit à l'autodétermination au Canada. Donc, entre l'intégrité territoriale de l'État et la souveraineté de l'État; comme État, comme nation, nous avons tous les éléments pour aller de l'avant et entreprendre le dossier avec le gouvernement canadien. »
«C'est une grande victoire pour nous tous. Une victoire pour la nation métisse.»
- Clément Chartier
Le jugement tombe à point nommé, selon M. Chartier, qui souligne que le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau a déjà reconnu la nation métisse. « Il est prêt à négocier de nation à nation avec nous », a déclaré M. Chartier.
« Je pense que nous allons déclarer le troisième gouvernement provisoire de la nation métisse d'ici trois ans », a déclaré M. Chartier rappelant les deux premiers gouvernements métis de 1870 et 1885 dirigés par Louis Riel.
Depuis 1999, des groupes de Métis et d'Indiens non inscrits se battent devant les tribunaux pour obtenir les mêmes droits que les autres peuples autochtones. Ils avaient eu raison en Cour fédérale, mais avaient par la suite été en partie déboutés devant la Cour d'appel fédérale.
Le Congrès des peuples autochtones a estimé qu'avec le jugement, les Métis et les Indiens non inscrits sont désormais reconnus comme des citoyens « à parts égales ».
Le jugement touche environ 600 000 Métis et Indiens non inscrits au Canada.
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