Le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta a opté pour l'endettement plutôt que l'austérité afin de lutter contre le ralentissement de l'économie et maintenir les services.
En déposant son budget, jeudi, le ministre des Finances, Joe Ceci, a estimé qu'il s'agissait de la seule façon d'éviter un déclin accru de l'économie, alors que la province tente de réorienter ses sources de revenus.
Le ministre Ceci a confirmé que la province devrait afficher un déficit de 10,4 milliards $ cette année, de 10 milliards $ l'an prochain et de 8,0 milliards $ l'année suivante. La dette de l'Alberta devrait atteindre 58 milliards $ d'ici 2019. La province ne croit pas pouvoir renouer avec l'équilibre budgétaire avant 2024. Les derniers 3,8 milliards $ du Fonds de contingence de l'Alberta, fruit des années de vaches grasses, seront utilisés cette année, et la province empruntera 5,4 milliards $ pour ses activités quotidiennes.
Le gouvernement de Rachel Notley estime que la taxe sur le carbone, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier, coûtera aux ménages environ 500 $ par année d'ici 2018, lorsque les prix de l'essence et du mazout auront augmenté. Les couples gagnant moins de 100 000 $ et les personnes vivant seules gagnant moins de 51 000 $ recevront un remboursement de cette taxe. Le gouvernement néo-démocrate n'annonce pas d'autres hausses de taxes ou d'impôts.
Par ailleurs, une toute nouvelle Prestation pour enfants offrira jusqu'à 2750 $ par année aux familles à faible revenu, ce qui devrait aider 235 000 jeunes. Le crédit d'impôt pour emploi des familles a aussi été amélioré.
Au chapitre des dépenses, le gouvernement fusionnera ou éliminera 26 agences, régies et commissions, une économie de 33 millions $ sur trois ans. Les salaires et l'approvisionnement des ministères seront réduits de 2,0 pour cent, une économie estimée à 121 millions $, mais aucune réduction d'effectifs n'a été annoncée dans la fonction publique "de première ligne".
La province maintient pour une deuxième année son programme accéléré d'infrastructures de 35 milliards $.
Des nouveaux crédits d'impôt de 250 millions $ sont annoncés pour encourager les investissements dans les entreprises. La taxe aux petites entreprises sera réduite d'un point, à deux pour cent. Le gouvernement espère que ces incitatifs permettront de créer 100 000 emplois d'ici trois ans.
L'effondrement des prix du baril de pétrole a provoqué la perte de milliers d'emplois en Alberta. Le prix du baril de référence est tombé sous la barre des 30 $ US en janvier mais a remonté un peu depuis pour tourner autour de 40 $. Il se transigeait à plus de 100 $ US le baril à l'été 2014.
L'Alberta s'attend à récolter cette année 1,4 milliard $ en recettes tirées des ressources non renouvelables, alors qu'elle en recueillait près de 10 milliards $ il y a deux ans.
Le gouvernement libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, autre province productrice de pétrole, a estimé jeudi, en déposant son budget, que le déficit devrait atteindre cette année 1,8 milliard $. Il a annoncé plusieurs hausses de taxes et d'impôts.
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