Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

King Melrose: prince des radios (ENTREVUE)

King Melrose: prince des radios (ENTREVUE)
Courtoisie Tandem Productions

La pop accrocheuse de King Melrose contamine les ondes radiophoniques depuis déjà plus de deux ans. Le morceau Ne me laisse pas tomber, extrait de son deuxième album, Bleu, lancé à l’automne, a reçu un prix SOCAN pour s’être maintenu au sommet des palmarès pendant trois semaines, et est rapidement devenu la carte de visite de son interprète.

Mais combien seraient capables d’identifier le visage de Sébastien Côté, l’homme de 27 ans derrière le «personnage» King Melrose, cette «bibitte qu’on dépose sur scène», qui n’a peur de rien et qui se fout de tout, dixit le principal intéressé, s’ils le croisaient dans la rue?

Car Sébastien Côté/ King Melrose vit un drôle de contraste depuis que sa voix résonne quotidiennement partout, dans nos voitures, au supermarché ou simplement dans nos têtes, même lorsqu’elle s’est tue depuis longtemps, parce que tellement «ver d’oreille»: on entend ses chansons constamment, il attire un nombre honorable de spectateurs en salle, mais ses ventes de disques ne sont pas nécessairement à la hauteur de ses aspirations.

La rengaine est connue: le streaming, YouTube et autres nouveaux moyens d’écoute lui grugent une part importante de revenus. Or, le jeune homme se dit assez serein pour répondre poliment à ceux qui se demandent pourquoi ses deux opus (éponyme, janvier 2014, et Bleu, novembre 2015) ne peuvent être entendus entièrement sur YouTube.

«Personne ne voudrait faire ce métier-là, dans la vie, s’il voyait les chiffres de vente, aujourd’hui. Mais on le fait par passion, parce qu’on aime ça. Une chance qu’il y a la radio, c’est la plus belle plateforme que je peux avoir. Et heureusement qu’il y a les spectacles, qui me permettent d’en vivre. Sinon, il faudrait que j’aie un autre emploi en plus de celui-là, qui me demande 60 heures par semaine…», détaille Sébastien Côté, sans amertume, une pointe de résignation dans la voix.

«Moi, je raisonne un peu en me disant : c’est correct que le monde me vole, tant qu’ils viennent me voir en spectacle, poursuit Sébastien, en échappant un petit rire. Ce n’est pas vraiment ça, mais on se fait une raison. Pourquoi on achète un jeu vidéo 90$, et on ne le pirate pas, mais on pirate des chansons ? C’est dommage, mais c’est comme ça, et ça l’est depuis plusieurs années.»

Chanteur anonyme

Le chanteur tire donc ailleurs, principalement en concert, sa satisfaction professionnelle. Et il se console en se répétant qu’il est au moins privilégié de n’avoir jamais manqué de boulot et d’avoir toujours pu vivre de son art, depuis l’âge de 18 ans, alors qu’il ne tablait que sur des reprises, et de ses compositions, depuis qu’il a 22 ans. C’est la rencontre de son complice Toby Gendron qui l’a fait bifurquer et l’a convaincu de miser sur son propre savoir-faire.

«Moi, je pratique mon métier pour la scène. La radio est un outil qui m’aide beaucoup. Le problème, c’est que les gens connaissent mes chansons, mais ils ne connaissent pas mon visage. Je n’ai pas fait beaucoup de télévision. Je suis le chanteur que personne ne connaît, mais dont tout le monde peut fredonner une ou deux pièces sorties à la radio. Je n’ai souvent qu’à chanter un petit bout de refrain pour que les gens reconnaissent la chanson, mais c’est un combat pour que les gens fassent le lien avec mon visage. En même temps, c’est le fun, parce que je peux faire mon épicerie sans me faire gosser quand je magasine mon brocoli! (rires)»

«Si je me décourageais juste un peu, je pense que je ne resterais pas dans cette industrie-là, mais c’est tellement un bel univers, qui peut porter des messages plus forts que nos petits problèmes. C’est sûr que, des fois, ce n’est pas aussi rapide que je le souhaiterais, mais je pense que c’est comme ça, dans la vie: peu importe ta business, si tu travailles, tu vas arriver à quelque chose. C’est juste que ça ne se passe pas comme il y a 10 ou 20 ans.»

Preuve que petit train va loin même si la route est parfois cahoteuse, l’équipe de King Melrose est présentement en pourparlers avec la France pour lui dégoter un contrat de disque là-bas, et Ne me laisse pas tomber a été choisie par Radio-Canada pour représenter les artistes francophones sur ses plateformes.

King Melrose sera en spectacle ce jeudi, 14 avril, au Club DIX0 de Brossard, et se produira aussi en formule duo au Verre Bouteille, à Montréal, le dimanche 15 mai. Pour toutes les dates de sa tournée, on peut consulter son site web ou sa page Facebook.

INOLTRE SU HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.