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Projet de loi sur Air Canada : «C'est odieux, c'est dégoûtant!» - Alexandre Boulerice

C-10 : «C'est odieux, c'est dégoûtant!» - Boulerice

OTTAWA – « Odieux », « dégoûtant » : le député de Rosemont-La Petite-Patrie, Alexandre Boulerice, n’a pas mâché ses mots pour décrire le projet de loi C-10 qui rend les pertes d’emplois des travailleurs d’Aveos maintenant légales.

Le gouvernement Trudeau a déposé en mars dernier ce projet de loi qui modifie la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada de façon rétroactive. Le transporteur devra maintenir ses centres d’entretien dans trois provinces, dont le Québec, mais ne sera pas soumis aux mêmes restrictions qu’avant.

En donnant un « chèque en blanc » à Air Canada, Boulerice pense que les libéraux abandonnent les centaines de travailleurs qui ont perdu leurs emplois en 2012.

« Je n’ai jamais vu du monde pas de colonne de même! Les libéraux n’ont-ils pas honte de sacrifier, comme ça, la vie et le travail de 2600 familles? » s’est exclamé le néodémocrate à la Chambre des communes jeudi.

Plus tôt dans la journée, l’Association Internationale des Machinistes et des travailleurs de l'Aérospatiale promettait d’exercer de « fortes pressions » afin de « tuer le projet de loi C-10 dans l’œuf ».

"Je n’ai jamais vu du monde pas de colonne de même!"

La loi en vigueur depuis 1988 obligeait Air Canada à maintenir des centres d’entretien lourd d’avions à Montréal, à Mississauga et à Winnipeg. Sa division a été vendue à Aveos Fleet Performance en 2007, qui a fait faillite en 2012.

Quelque 2700 travailleurs ont perdu leur emploi, dont 1800 dans la communauté métropolitaine de Montréal.

La compagnie a par la suite confié ses travaux d’entretien lourd à des fournisseurs étrangers. Les gouvernements du Québec et du Manitoba ont décidé de la poursuivre sous prétexte qu’elle n’avait pas respecté ses obligations.

Le transporteur a annoncé qu’il allait acheter 45 avions de la Série C de Bombardier et les faire entretenir à Montréal. Québec a ensuite abandonné sa poursuite.

« La situation a évolué »

Le ministre des Transports, Marc Garneau, pense que le temps est venu de « clarifier » la loi sur Air Canada pour éviter de futurs litiges et de rendre le transporteur plus compétitif.

« On croit que la situation a évolué étant donné que le Québec et le Manitoba ont abandonné leur litige avec Air Canada et le fait que Air Canada s’est engagé à acheter des avions Bombardier et à faire l’entretien au Québec », dit-il.

Le chef par intérim du Bloc québécois, Rhéal Fortin, accuse le ministre Garneau de vouloir changer les règles du jeu et de faire confiance à une entreprise qui a contrevenu à la loi en vigueur.

« Je pense qu’il devrait revoir un peu la situation puis il constaterait rapidement qu’il y a affaire à une entreprise qui a été délinquante et qui n'a pas respecté les obligations qu’on lui a mises dans une loi. Il devrait sévir plutôt que de les accommoder et nous dire qu’il leur fait confiance par la suite. »

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