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Une citoyenne conclut une entente avec Esso

Une citoyenne conclut une entente avec Esso
Radio-Canada

Chantal Savoie est allée jusqu'au bout. Elle a poursuivi la pétrolière Esso Impériale et elle a obtenu un règlement avant même d'aller en cour. Mais elle est consciente qu'elle n'aurait pas pu y arriver seule.

Un texte de Marie-Claude Pednault

En septembre dernier, La facture a présenté l'histoire de Chantal Savoie, cette femme qui a glissé sur le plancher humide d'une station-service d'Esso. Les conséquences de cette chute ont été dramatiques pour elle : une blessure importante à l'épaule nécessitant l'insertion d'une vis et, surtout, l'impossibilité de travailler pendant plusieurs mois. Résultat : Mme Savoie et son conjoint ont dû déclarer faillite.

Chantal Savoie désirait obtenir justice, mais de nombreux obstacles se dressaient sur son chemin. Il fallait trouver un avocat qui accepte de s'occuper de son dossier, et ce, même si sa capacité de payer des honoraires était très limitée.

Heureusement pour elle, un avocat a considéré que le jeu en valait la chandelle. Jean-Pierre Ménard a offert à Mme Savoie de la représenter moyennant 30 % sur la compensation qu'elle recevrait. C'est ce qu'on appelle la tarification conditionnelle au succès. Au Québec, seulement 3 % des avocats travaillent ainsi à pourcentage. C'est pourtant un modèle d'affaires qui permettrait aux citoyens d'avoir accès à la justice.

Quelques mois après la diffusion de notre reportage, Chantal Savoie et Esso Impériale ont conclu une entente qui satisfait les deux parties.

Elle est très fière d'être allée jusqu'au bout. Et cette fierté n'a pas de prix : «J'ai grandi. Je peux dire que je m'affirme plus maintenant.»

Les clauses de confidentialité, «un mal social»

Si l'entente satisfait Chantal Savoie, la clause de confidentialité qu'elle contient et qui limite son droit de parole par la suite la dérange. Et elle n'est pas la seule; son avocat aussi se questionne sur l'existence de telles clauses.

L'avocat rappelle que les personnes qui choisissent de poursuivre ne le font souvent pas juste pour eux, mais aussi pour aider les autres. Les clauses de confidentialité étouffent dans l'œuf cet altruisme, selon Me Ménard.«Les poursuites jouent un rôle important en matière de protection sociale, parce qu'elles aident à corriger le mal et à le prévenir aussi. Elles aident aussi à ce qu'il se crée dans la société l'idée que ceux qui font du mal vont répondre de leurs actes», explique l'avocat.

Chantal Savoie aimerait que son expérience serve à d'autres. Elle croit que le système de justice doit changer et être plus accessible.

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