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Charest est le «premier suspect», dit Amir Khadir (VIDÉO)

Charest est le «premier suspect», dit Amir Khadir (VIDÉO)

QUÉBEC – Amir Khadir a accusé mardi l’ex-premier ministre Jean Charest d’avoir été à la tête de la «machine qui a commis [les] crimes» qui ont conduit à l’arrestation de Nathalie Normandeau par l'UPAC. Pour le député de Québec solidaire, Jean Charest est le «premier suspect».

Le député de Mercier réagissait aux propos de Jean Charest qui a affirmé la veille avoir dirigé un gouvernement «honnête et intègre».

«Je soupçonne qu'il a été à la commande de la machine qui a commis ces crimes, a lancé Amir Khadir en point de presse. Je soupçonne que c'est lui qui décidait en dernier lieu que oui ou non on opérait comme ça. Je soupçonne donc que les choses qu'ont fait madame Normandeau et qui l'ont conduit… qui ont conduit l'UPAC à l'accuser en matière criminelle relèvent aussi de la responsabilité de monsieur Charest.»

Pour le député de Mercier, l’UPAC devrait logiquement remonter jusqu’à Jean Charest, qui était à la fois chef du gouvernement et du PLQ.

«On est en train de parler d'une organisation politique qui a pratiqué le financement illégal sur une quinzaine d'années au moins, dit-il. On parle de 20 millions$ d'argent collecté frauduleusement, possiblement, si on extrapole les chiffres du DGEQ entre 2006 et 2011 sur les 15 ans du mandat de Charbonneau. […] Il avait les deux mains sur le volant, n'est-ce pas? Ce n'est pas moi qui l'ai dit, c'est monsieur Charest qui disait qu'il avait les deux mains sur le volant.»

Amir Khadir lance même un défi à l’ex-premier ministre.

«Je mets au défi monsieur Charest, s’il pense le contraire, qu’il n’est pas suspect d’avoir collaboré ou orchestré ce que ses ministres ont fait : qu’il me poursuive en justice.»

Chez McCarthy Tétrault, où Jean Charest est associé, on dénonce vivement les attaques du député. «De toute évidence, monsieur Khadir souffre d’une obsession à l’endroit de monsieur Charest. Les propos de monsieur Khadir sont totalement gratuits et infondés», affirme son porte-parole, Grégory Larroque.

L’entourage de Jean Charest «prend bonne note» des propos d’Amir Khadir. «On va évaluer nos options», ajoute Grégory Larroque.

Pour sa part, Pierre Karl Péladeau ne croit pas «du tout» Jean Charest quand il affirme avoir été à la barre d'un gouvernement «honnête et intègre». «Je suis d'accord qu'il y a une présomption d'innocence, mais il y a quand même eu une arrestation importante», a affirmé mardi le chef de l'opposition officielle.

«Nous nous devons de nous rendre à l'évidence, après les accusations qui ont été portées, il y a certainement quelque chose qui s'est produit», a-t-il ajouté.

Couillard aussi

Au cours du même point de presse, Amir Khadir a également affirmé que Philippe Couillard, ministre sous Jean Charest, ne pouvait ignorer les pratiques de son parti. Il s’est demandé si le premier ministre souhaite qu’on se souvienne de lui comme de l’ex-maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui a souvent clamé ne pas avoir vu les malversations dans son organisation.

«[Philippe Couillard] nous donne le choix. On a le choix de trouver en lui une personne naïve, incapable de comprendre ce qui se passe alentour de lui. Alors, je me demande en vertu de quelle compétence il veut diriger le Québec aujourd'hui», a lancé Amir Khadir.

«Sinon, s'il est la personne intelligente qu'on sait, capable de discernement, capable de savoir ce qui se passe alentour de lui, il ne pouvait pas ne pas savoir.»

Amir Khadir a finalement tracé un lien entre l’ancien gouvernement libéral et celui de Philippe Couillard. «Monsieur Couillard était lui aussi un ministre à 100 000 $ de Jean Charest, a-t-il ajouté. Jean-Marc Fournier est aussi, lui, un ministre à 100 000 $, un ministre pivot de l'ère Charest. Dans les pires moments, dans la pire période de ces cocktails de financement, de ces pratiques de financement frauduleux et illégal, dans le trafic d'influence au sommet du pouvoir, dans le détournement des fonds publics pour graisser la patte d'entreprises amies du parti au pouvoir, Jean-Marc Fournier était au centre des décisions. Et il est toujours là, au côté de monsieur Couillard.»

«Jean Charest, Philippe Couillard, Jean-Marc Fournier, Nathalie Normandeau et Sam Hamad font partie du même orchestre; l'orchestre qui a orchestré la corruption et la collusion dans l'octroi des contrats publics et le financement illégal du Parti libéral. Tous ces éléments-là font partie du même orchestre, chantaient le même... en fait, jouaient de la même musique et chantaient le même refrain.»

À voir ci-dessous, le passage de Jean Charest à l’Assemblée nationale lundi.

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