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Les néo-démocrates retirent leur confiance en Thomas Mulcair

Les néo-démocrates retirent leur confiance en Thomas Mulcair

EDMONTON - Après quatre années passées à la barre du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair a été chassé de son poste par les délégués de la formation politique.

Les militants néo-démocrates réunis en congrès à Edmonton ont réclamé dimanche une course à la direction une proportion de 52 pour cent.

Le chef sortant a accepté le verdict avec dignité. Après l'annonce des résultats, il est monté sur scène et a précisé qu'il demeurerait en poste jusqu'à ce qu'on lui élise un successeur.

Thomas Mulcair quittera donc le parti dont il avait été élu chef en mars 2012, à l'issue d'une course à la chefferie organisée en raison du décès de Jack Layton.

La formation politique venait d'accéder pour la première fois au statut d'opposition officielle à Ottawa, face à un gouvernement conservateur majoritaire.

Le nouveau chef s'est rapidement imposé comme un redoutable parlementaire aux Communes, talonnant sans relâche le premier ministre Stephen Harper.

Il a particulièrement brillé lorsqu'a éclaté au printemps 2013 le scandale des dépenses au Sénat, soumettant le chef conservateur à des interrogatoires d'une précision chirurgicale.

Ses questions impitoyables et directes, qui trahissaient sa formation d'avocat, lui ont valu les éloges de plusieurs observateurs de la scène politique.

Plus tard, à l'hiver 2015, Thomas Mulcair s'est opposé au projet de loi antiterroriste C-51, une mesure qui jouissait alors d'une popularité dans les sondages dans la foulée de la fusillade qui a éclaté au parlement.

Cette prise de position avait été qualifiée de fort courageuse dans les circonstances, et les mois qui ont suivi ont été favorables au NPD, alors qu'une élection se profilait à l'horizon.

Tous les espoirs étaient donc permis.

Mais le marathon électoral aura finalement mené à une cuisante défaite pour les troupes du politicien québécois, qui ont été carrément décimées.

Le chef néo-démocrate sortant ne l'a pas eue facile pendant cette longue campagne, essuyant les tirs nourris de ses adversaires _ particulièrement au Québec, où le NPD détenait une majorité de sièges

Thomas Mulcair a notamment été confronté à des positions qu'il avait défendues alors qu'il était député et ministre libéral à l'Assemblée nationale du Québec.

C'est dans cette enceinte qu'il aura passé la plus grande partie de sa carrière en politique.

Élu pour la première fois comme député provincial en 1994, dans la circonscription de Chomedey, il passe près de dix ans dans les banquettes de l'opposition au Salon bleu.

Lorsque le Parti libéral accède au pouvoir, en 2003, le premier ministre Jean Charest le nomme ministre de l'Environnement.

Mais en 2006, M. Mulcair claque la porte en raison d'un différend sur la privatisation du mont Orford, comme il le relate dans son autobiographie "Le courage de ses convictions", parue en août 2015.

Sa version des faits a cependant été contredite par deux de ses anciens collègues ministres, en pleine campagne électorale.

L'ex-ministre Monique Gagnon-Tremblay a ainsi affirmé en septembre 2015 au quotidien La Presse que Thomas Mulcair était à l'origine favorable "à ce que la montagne passe au privé".

Un autre ministre qui faisait alors partie du cabinet, Pierre Reid, a soutenu dans le même article qu'au début de ce débat, "Tom essayait de nous convaincre qu'il fallait vendre".

Thomas Mulcair, qui a souvent été dépeint comme un politicien abrasif et bagarreur, ne s'est donc pas fait que des amis pendant sa carrière politique.

Après le cuisant revers qu'il a encaissé dimanche à Edmonton, il a cependant eu droit à des hommages de quelques-uns de ses députés.

Et les larmes qui coulaient sur les joues de certains membres de la députation québécoise témoignaient de l'affection dont il faisait l'objet.

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