Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«La voix»: les confidences des quatre finalistes (ENTREVUE)

«La voix»: les confidences des quatre finalistes (ENTREVUE)
TVA

Lundi, fin d’avant-midi. À peine quelques heures après que les dés aient été jetés et qu’ils aient accédé au statut de finalistes de La voix 2016, Travis Cormier, Stéphanie St-Jean, Yvan Pedneault et Noémie Lorzema sont attablés au Café Cherrier, rue Saint-Denis, à Montréal, et avalent café et déjeuner.

Cette journée de promotion a débuté tôt pour eux, malgré le spectacle télévisé qui s’est terminé tard, dimanche soir, et devait s’étirer au moins jusqu’à 19h. Mais la bonne humeur est quand même au rendez-vous. Normal, avec toutes ces émotions ressenties depuis quelques semaines!

Stéphanie est plus lente que les autres à terminer son assiette. Ses camarades la taquinent. La jeune femme réplique en racontant à quel point son père s’impatiente souvent à l’attendre lorsqu’il mange au restaurant avec elle. Yvan complète un appel téléphonique en enjambant à grands pas la pièce fermée où leur équipe les a réunis, ses amis et lui. Autour, un caméraman et un preneur de son s’affairent à capter des images qui seront diffusées sur le web ou dans les émissions du lundi et du jeudi, à TVA. L’attachée de presse est assise tout près et pianote à son ordinateur, tout comme Esther Teman, productrice au contenu de La voix. Bref, il y a de la fébrilité et de l’excitation dans l’air. Ce n’est pas un jour ordinaire.

Petit tour de table avec les quatre aspirants au titre de prochaine «voix du Québec». Qui, dimanche prochain, succédera à Kevin Bazinet (2015), Yoan Garneau (2014) et Valérie Carpentier (2013)? Les paris sont ouverts. En attendant, voici les confidences des quatre nouveaux chouchous du public.

Comment vous sentez-vous, ce matin?

Travis : «Moi, je me sens très bien. Je suis vraiment excité pour la finale. J’ai hâte de voir la chanson que je vais chanter. (NDLR : la chanson de la finale est écrite par le coach pour son (sa) finaliste). Ce sera un texte d’Éric, je sais que ça va être bon, alors j’ai hâte de commencer à pratiquer et à me préparer pour la finale. C’est incroyable qu’on soit rendus ici. Je ne m’attendais pas à ça du tout.»

Même s’il y avait des pronostics en ta faveur? Tout le monde parle de la «Travismania»… Tu ne voyais rien venir?

«Non. Même à ça, tout le monde est tellement bon. Hier (dimanche), ils m’ont mis contre Geneviève (Leclerc). Je ne savais pas ce qui allait arriver du tout. Je suis juste vraiment content.»

Et vous, Yvan, Stéphanie et Noémie?

Yvan : «Moi, je suis déjà comblé. Je ne m’étais pas fixé d’attentes en arrivant à La voix, même aux auditions à l’aveugle. Finalement, je me suis frayé un chemin jusqu’aux directs. Être aux quarts de finale, j’étais bien content, la demi-finale, c’était le glaçage sur le gâteau, et la finale, c’est comme une grosse, grosse cerise sur le sundae. J’aime ça, manger, moi! (rires)»

Stéphanie : «Je dirais pas mal pareil comme eux. Sauf que j’ajouterais que ça fait environ une semaine, moi, que je ne suis pas descendue de mon nuage. C’est le même type d’expérience depuis le début, mais depuis le 93%, c’est ridicule, je n’ai jamais redescendu. C’est comme… Je passe mes journées à faire : «Mon Dieu que je suis comme dans un rêve!» J’ai tout le temps l’impression que c’est trop irréel, comme expérience. Mais on aime ça! On adore.» (NDLR : Stéphanie a récolté 93% du vote du public en demi-finale, le dimanche 27 mars, un record dans la jeune histoire québécoise de La voix).

Noémie : «Moi aussi, je me sens bien. J’essaie surtout de me concentrer sur le moment présent. Parce que je ne veux pas penser que ça se termine dans une semaine, que je vais redescendre, que ça va se calmer. J’essaie de vraiment profiter du moment présent. L’aventure a passé vraiment vite, et là, je suis vraiment dans une période où je m’amuse à 100%.»

Comment avez-vous vécu l’expérience dans les dernières semaines? La voix, c’est très prenant, vous avez beaucoup de chansons à apprendre en peu de temps, le nombre de vos abonnés sur les réseaux sociaux augmente rapidement… Comment avez-vous vécu cette frénésie?

Travis : «Je ne suis pas habitué à ça. C’est beaucoup à prendre, mais je trouve que c’est bon pour nous. J’apprends tellement beaucoup, et je suis devenu vraiment meilleur. C’est beaucoup de travail, mais c’est un bon feeling, quand tu as travaillé tellement dur sur ta tune, et que tu vas sur scène, et que tu donnes la meilleure performance que tu peux donner. La regarder, après, sur une télé, c’est amazing (incroyable), je suis fier de moi.»

Yvan : «Au niveau d’apprendre plein de chansons dans un court laps de temps, c’est le fun, parce qu’on fait ce qu’on aime. On a un rush de travail, mais c’est quelque chose qui nous passionne. C’est bien le fun. Pour ce qui est des réseaux sociaux, moi, j’apprends encore à toutes les semaines, à chaque étape qu’on franchit. C’est une grosse vague d’amour, et une autre grosse vague d’amour. Il faut juste gérer ça tranquillement, pas vite.»

Stéphanie : «C’est trippant. Comme Yvan dit, personnellement, c’est un thrill, pour moi, d’apprendre des chansons. Justement, sur le tas, comme ça, de dire qu’on en a plein à apprendre, à la dernière minute. Veux, veux pas, les chanteurs, si ce n’est pas de la job comme ça, on n’a pas nécessairement de rushs à ce point-là. Alors c’est vraiment le fun de pouvoir se donner un gros défi comme ça.»

Noémie : «Pour ma part, je dirais que, oui, c’est beaucoup de choses en même temps, mais ça fait quand même quelques mois qu’on vit avec tout ça. C’est sûr que, maintenant, c’est plus stressant, mais on le comprend, et je pense qu’on le gère bien.»

Yvan : «C’est drôle parce que, le premier direct, pour tout le monde, je pense que c’était quelque chose de nouveau. Arrivé en demi-finale, je ne sais pas si c’était parce que j’avais un peu d’expérience du direct, ou parce que je me disais que je ne me faisais pas d’attentes et que je voulais juste avoir du fun, mais on dirait que le stress était moins intense. C’est sûr qu’il y avait un trac, un stress, mais je ne l’ai pas ressenti autant qu’au premier quart de finale. C’est peut-être une question de savoir comment ça allait se passer…»

Vos proches, eux, perçoivent comment l’expérience de La voix?

Travis : «Ils sont très fiers de moi. Hier soir, ma copine a rassemblé tous ses amis de Los Angeles, et ils ont tous regardé ça sur la télé, en plus de sa famille au Mexique, sa mère, son père… J’ai du support de loin. C’est fou. Mes parents étaient là hier, avec mon frère. Tout le monde de Dieppe (NDLR : sa ville natale, au Nouveau-Brunswick) regardait l’émission à la télé. Il y a beaucoup de monde qui est fier de moi. C’est amazing

Yvan : «En venant d’une petite ville de 26 000 personnes (Sept-Îles), les nouvelles vont vite. On ne connaît pas nécessairement le nom de tout le monde, mais on connaît la face de tout le monde! (rires) Et mes parents, ma famille, mes sœurs… Mes parents ont été vus à la télé, ils se font accrocher un peu partout, mais j’ai même des sœurs qui n’ont pas été à la télévision qui se font accrocher et appeler par leur nom, par des gens à qui ils n’ont jamais parlé. Ils vivent un petit trip… Je ne dirais pas un trip de vedettes (rires), mais ils sentent la réaction du public. Probablement plus que moi, parce qu’eux, c’est vraiment à chaque fois qu’ils mettent le nez dehors. Moi, je suis encore un peu incognito. Spécialement si je marche avec Travis, personne ne me voit! (rires) Mais pour ma famille, à Sept-Îles, eux ils sont immergés par la vague La voix

Stéphanie : «Je dirais que c’est vraiment excitant pour tout le monde. Spécialement pour mon papa. Ma maman aussi, énormément, mais mon papa a souvent été là, à la télé, avec moi. En plus, il a fait wraper (recouvrir) son camion, avec ma face dessus. Alors, il se fait klaxonner partout, partout à Gatineau! (rires) C’est ridicule! Il y a même un monsieur, il paraîtrait, qui s’est placé devant son truck, l’autre jour, pour le saluer et lui faire des thumbs up, lui dire que c’est vraiment bon. C’est la folie! Justement, il vire un peu vedette! C’est vraiment cute. Mes grands-parents ont écouté La voix, fidèlement, au poste, à toutes les années. Là, ils voient leur petite-fille à la télé et ils trouvent ça tellement grand. C’est déjà grand, mais pour eux, c’est encore plus fou, c’est magique.»

Noémie : «Moi, mes parents, mes sœurs, mon frère, sont tellement fiers de moi. Et aussi, ma grande famille, parce que j’ai une très grande famille. Je trouve que ça nous rassemble, et qu’on développe quelque chose d’encore plus fort ensemble, de les voir me soutenir comme ça… J’ai toujours dit que ma famille était très importante pour moi, mais à travers La voix, j’ai vraiment réalisé à quel point je les aimais, à quel point ils me supportaient. On sait que nos parents nous aiment, que nos proches sont avec nous, mais de voir la façon dont ils se mobilisent pour voter, nous encourager, nous supporter quand on est stressés, ça fait réaliser qu’ils nous aiment et qu’ils vont être là, peu importe ce qui arrivera. C’est sûr qu’il y a des mauvaises journées à La voix mais, à la fin de la journée, tu retournes chez toi et ils sont là.»

Il ne semble pas y avoir une très grande compétition entre vous. Vous avez l’air très liés. Est-ce que vous allez garder cette camaraderie jusqu’à dimanche prochain?

Yvan : «Ce serait niaiseux d’avoir de la tension, parce qu’on ne contrôle pas tout. Et deuxièmement, on va passer la semaine ensemble! (rires) Si on veut que ça soit une belle expérience et en garder de beaux souvenirs, ce n’est pas le temps de se mettre à se lancer du sable et se faire des jambettes.

Travis : «Tout va se placer. On est rendus en finale, on a tous gagné…»

Stéphanie : «Je pense aussi qu’on a pas mal tous les mêmes valeurs, les mêmes idéaux de cette compétition, la même façon de voir ça. Il y en a plusieurs dans les derniers qui avaient la même façon de penser. Ce sont tous des gens extrêmement talentueux, mais qui en veulent encore plus, et qui vont en vouloir plus jusqu’à temps qu’ils meurent! C’est ce que, moi, je trouve tellement beau d’un artiste. On veut toujours en avoir plus. On n’est jamais satisfaits, tout en étant donc satisfaits, en même temps.»

Travis : «On est tous tellement différents, aussi, qu’on ne peut pas se comparer. On a des styles complètement différents. On va juste aller là, faire du mieux qu’on peut, et le reste, ce n’est pas vraiment de notre contrôle.»

Avez-vous des attentes face à «l’après – La voix» ? C’est là que le vrai boulot va commencer, pour chacun de vous…

Yvan : «C’est vrai. C’est là que le travail commence.»

Travis : «Moi, je veux vraiment sortir un album.»

Yvan : «Je pense qu’on a tous le même rêve…»

Stéphanie : «On espère tous lancer un album.»

Yvan : «Pour chacun d’entre nous, l’issue de La voix, la suite, sera différente. Ce sera à nous d’attraper la balle au bond. En anglais, ils disent keep the ball rowling. Battre le fer pendant qu’il est chaud, s’entourer des bonnes personnes…»

Yoan était au Centre Bell samedi, Kevin Bazinet se produira au Théâtre St-Denis à la fin avril. Est-ce que ça vous fait rêver, de voir des accomplissements comme ceux-là?

Stéphanie (en levant la main haut) : «Moi! Moi! Moi! C’est mon rêve! Mon premier rêve, c’était d’aller à La voix, et mon deuxième, c’est de faire le Centre Bell! Je vais foncer loin et fort en «maudine» pour y arriver.»

Noémie : «Je trouve que ce qui est le plus inspirant, c’est ceux qui n’ont pas gagné…»

Travis : «Comme Marie-Mai. On a chanté avec elle hier…»

Noémie : «Ceux qui n’ont pas gagné et qui sortent des albums…»

Yvan : «Même Mika. Il nous l’a dit la semaine passée. Il n’a même pas été pris pour faire l’émission de talents pour laquelle il a auditionné, et il a vendu 10 millions d’albums. Alors, rendu là…»

Comment vous préparez-vous pour la finale de dimanche prochain?

Yvan : «On va recevoir notre horaire par email bientôt. Il va falloir prendre ça une heure à la fois, j’imagine. Être prêts à travailler, se reposer, dormir quand on peut…»

Travis : «Je pense que c’est beaucoup de travail, mais on ne le voit pas comme ça. On ne se sent pas comme ça, parce qu’on aime ça, c’est notre passion.»

Noémie : «Ce n’est pas comme un fardeau. Ce n’est pas lourd.»

Travis : «On aime ça. On aime passer de grandes journées à travailler sur notre tune…»

Stéphanie : «On a tellement la plus belle job du monde!»

Yvan : «Et on est bien entourés, aussi.»

En terminant, parlez-moi de votre relation avec vos coachs respectifs…

Travis : «Moi, j’ai une très bonne relation avec Éric (Lapointe). On s’entend très bien, on a beaucoup en commun, on travaille bien ensemble. Et il m’a appris beaucoup depuis le début. Il m’a permis de prendre de la confiance en moi, de réaliser que c’est ma passion, qu’il ne faut pas que je change ce que je fais. Il m’a dit : «Fais ce que toi tu veux faire et ne change pas pour plaire aux gens». J’adore Éric, je suis tellement fier de travailler avec lui. C’est un honneur, pour moi.»

Yvan : «Avec Marc (Dupré), plus ça va, plus on se trouve des points en commun, et plus on s’apprécie, je pense. Chaque fois qu’on se parle, qu’on se rencontre, moi, j’ai l’impression que je sors de là grandi ; si je n’ai pas appris quelque chose sur la business, j’ai appris quelque chose sur moi. Il est bon pour ma confiance. On a plein de choses en commun. On aime rire, on aime la musique, on est des gars de famille.»

Stéphanie : «Avec Pierre (Lapointe), c’est toujours un peu merveilleux, magique. Cet homme-là, je le trouve admirable. Je l’admire tellement! Il a vraiment une belle personnalité. Et en plus, c’est un artiste hors pair. Il écrit et moi, je ne comprends pas d’où ça vient. Je trouve que toutes ses paroles, c’est toujours quelque chose de tellement profond. Ça me fait capoter! En plus, comme coach, il est incroyable. C’est un ami. Il m’accorde sa confiance, et moi, je m’investis. On a vraiment une belle complicité. Je l’aime beaucoup.»

Noémie : «C’est la même chose avec Ariane (Moffatt). On a vraiment une belle relation. On s’entend bien. Elle est là pour moi. C’a toujours été quelqu’un de tellement ouvert. C’est une grande artiste, je pourrais être impressionnée devant elle, elle me donne des conseils, mais il n’y a jamais eu de barrières entre elle et moi. Elle a toujours les pieds sur terre. C’est comme parler avec une amie. On a de beaux échanges. Elle apprend de moi, et j’apprends d’elle. Je pense qu’autant nous on a grandi avec nos coachs à travers La voix, autant eux aussi ils ont grandi.»

La finale de La Voix se tiendra le 10 avril prochain dès 19h30 à TVA. Pour plus de détails, c'est ici.

INOLTRE SU HUFFPOST

Geneviève

«La voix» - 27 mars 2016

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.