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«Révolution à Laval» ou la corruption en quelques étapes faciles à l'Espace Go (PHOTOS)

«Révolution à Laval» ou la corruption en quelques étapes faciles (PHOTOS)
©Claude Gagnon

Une révolution à Laval, ça se peut? Du 29 mars au 16 avril, c'est tout à fait ce qui se passe à l'Espace Go grâce au Théâtre PÀP, qui plonge tête baissée dans un univers rouge (très rouge), absurde, un monde à la Ubu Roi d'Alfred Jarry. Mais ne vous méprenez pas: c'est Laval qui passe dans le tordeur. Et pas à peu près.

Le maire Urbain de Mascouche, interprété par l'excellent Marc Béland, est très ambitieux. Ou plutôt, sa femme, Mercédès. Une femme forte,intense, délicieusement abusive et magnifiquement jouée par Kathleen Fortin. C'est elle qui prendra les devants dans une intrigue à la House of Cards pour que son mari aille chercher le pouvoir, le vrai. Comment? En lui mettant en tête de prendre la place du maire Veilleux de Laval (méconnaissable Jacques L’Heureux). Parce que Laval, c'est tellement plus important et luxueux que Mascouche.

Dans un texte très bien mené de Guillaume Lagarde (Les champs pétrolifères), on a droit à de nombreuses références à la plume de Jarry... Et c'est tout simplement hilarant. Avec Marc Béland et Kathleen Fortin, les piliers de la pièce, une distribition solide (Philippe Boutin, Myriam Fournier) réussit à tenir le rythme et à rendre honneur à la pièce.

«Révolution à Laval» à l'Espace GO

De chaque côté de la scène, d'un non-lieu rouge à souhait, le public assiste à toutes les savoureuses péripéties qui mèneront à la victoire dans une mise en scène audacieuse et très réussie de Sébastien Dodge. Rien n'est exclu pour aller vers la réussite: et les personnages complotent, dansent, rient,crient, se jettent par terre, se contorsionnent... C'est tout simplement hilarant.

Si certains moments peuvent laisser un brin perplexe - quand Roméo Urbain se met à draguer une des spectatrices ou la fin un peu abrupte - le tout est un gros pied de nez aux corruptions dévoilées par la Commission Charbonneau - la Commission Bonneau dans la pièce. Les clins d'oeil sont nombreux: chapeau au très drôle Bel Ange Desbois - Gabriel Nadeau-Dubois.

Vous l'aurez compris: dans Révolution à Laval, la subtilité n'est vraiment pas au rendez-vous. La pièce fonce plutôt droit dans une caricature trop vulgaire pour ne pas multiplier les éclats de rire dans la salle. C'est gros, c'est cru, ça mène parfois aux rires jaunes. Et ça égratigne juste comme il faut. À voir si vous aimez l'absurde!

Révolution à Laval, du 29 mars au 16 avril 2016 à l'Espace Go.

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