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Dear Criminals en feu: musique, cinéma, théâtre, danse, opéra... (ENTREVUE)

Dear Criminals en feu: musique, cinéma, théâtre, danse, opéra... (ENTREVUE)
Marilou Nadeau / Collage: Marin Blanc

Les trois membres de la formation montréalaise Dear Criminals ont un avenir rempli de projets. À la veille d’un concert intimiste à la Sala Rossa de Montréal, mardi, notre journaliste s’est entretenu avec eux dans le chic lobby de l’Espace Go afin de discuter spectacles de musique et de danse, pièce de théâtre, trame sonore du film sur Nelly Arcan ainsi que musique baroque pour l’Opéra national de Paris.

«Après le show à la Sala Rossa, on va prendre une pause de Stripped Down (nom du spectacle inspiré du dernier EP Strip, paru en mai 2015, qui sera présenté pour la première fois), raconte la chanteuse et musicienne Frannie Holder. Malgré tous les autres projets [qui sont en branle], c’est important que l’entité musicale Dear Criminals continue de proposer ses propres chansons. On voulait revenir à un concert. Ça va juste être plus relax par rapport aux autres spectacles offerts depuis l’année dernière.»

«Au début, Dear Criminals proposait de la musique épurée mettant l’accent sur les voix, renchérit l’autre chanteur-musicien Charles Lavoie. Mais, on a rajouté plus de musique électro sur Strip et on a aussi essayé plein d’instruments sur scène. Finalement, c’est devenu quelque chose de pas mal plus énergique et festif […] Cette fois, on va revenir à une dynamique plus acoustique, avec des synthétiseurs. Donc, une proposition [inspirée de l’ensemble du répertoire] plus minimaliste et feutrée.»

Nelly

Après ce spectacle, le groupe sera moins présent sur les planches au cours des trois prochains mois. D’ici leur tournée de concerts en Europe, qui commencera en juin, les musiciens s’investiront sur divers projets qui exigeront beaucoup de temps de composition, dont le film de fiction Nelly, réalisé par Anne Émond.

D’emblée, Frannie Holder indique que ce sont les trois membres de Dear Criminals qui ont manifesté l’intérêt de travailler avec la réalisatrice, dont le film devrait sortir en salle cette année. «Il y a trois ans, j’ai rencontré Anne dans un festival de courts métrages en France. Le groupe était tout jeune. Déjà, je lui avais dit vouloir faire de la musique de film.»

Pour Nelly, les musiciens ont dû repousser les limites du genre musical généralement proposé par Dear Criminals. Selon eux, le mandat était beaucoup plus large. Ils ont notamment été invités à livrer un morceau de rock, des pastiches, des chansons des années 1980 et 1990. «Quand j’ai vu [plus récemment] dans un journal que Anne Émond allait faire un film sur Nelly Arcan avec la comédienne Mylène Mackey, je me suis dit que c’était pour nous, mentionne Vincent Legault. J’ai travaillé il y a longtemps avec Mylène. C’est une amie.»

Les membres de Dear Criminals ont signé pratiquement toute la trame sonore, excepté la pièce d’un big band. Leurs morceaux déjà existants (les albums produits au fil des ans) ont aussi été utilisés. «Certaines de nos chansons ont joué pas mal durant le tournage, dit Holder. D’une certaine façon, notre musique est devenue indispensable dans la production [...] Évidemment, on a vu le film. C’est librement inspiré de la vie de Nelly Arcan et de sa carrière d’écrivaine. Le scénario est edgy et non chronologique.»

Aux dires de Charles Lavoie, le groupe va explorer et développer des thèmes du matériel utilisé dans le film pour réaliser un cinquième EP dans les prochains mois.

Les lettres d’amour

Dead Criminals s’est également investi dans la création de la pièce de théâtre Les lettres d’amour, mise en scène par le Français David Bobée avec Macha Limonchik (la comédienne française Béatrice Dalle, qui devait jouer le rôle principal a annoncé au début du mois qu’elle se retirait de la production par besoin de repos). Les trois musiciens des Dear Criminals composent en ce moment la musique de la pièce, qui sera présentée du 12 avril au 7 mai.

«David voulait travailler avec nous, raconte Frannie Holder. Il nous avait approchés lors de l’une de nos tournées, il y a environ deux ans. On est impliqué dans les cinq semaines de création. C’est de l’écriture de plateau. On a une idée générale de l’histoire et on se lance dans là-dedans. Ça tourne autour du vécu d’une femme contemporaine en peine d’amour qui réécrit toujours la même lettre. Elle passe par toutes les étapes d’un cœur brisé.

De notre côté, on crée la musique et les accompagnements sonores. Nous serons physiquement présents sur scène. C’est une œuvre très particulière qui laisse beaucoup de liberté aux artistes, qui participent au processus créatif de l’oeuvre.»

Things are leaving quietly, in silence

À la suite de cette aventure théâtrale, le groupe se lancera dans la création d’un spectacle de danse contemporaine, avec le danseur et chorégraphe montréalais Frédéric Tavernini. Présentée au Monument-National du 12 au 25 mai, cette œuvre marquera, selon le créateur, un tournant dans sa carrière. C’est le dernier spectacle qu’il devrait présenter à Montréal.

«C’est un peu son chant du cygne par rapport à ses projets de danse, affirme Vincent Legault. Il nous a demandé de faire la musique de ce spectacle. Il voulait s’inspirer de sa participation comme danseur à la pièce du Sacre du printemps présenté au Ballet de l’Opéra national de Paris, quand il avait 15 ans. Il veut revisiter cette œuvre (composée par le Russe Igor Stravinsky en 1913) sur laquelle on doit mettre notre couleur.»

Opéra de Paris

Et les projets ne s’arrêteront pas là. En janvier 2018, les Dear Criminals vont collaborer avec l’Académie de l’Opéra de Paris. Le titre de travail est Sex’y. Pendant leur dernière tournée en France, en septembre, ils ont rencontré à Paris la metteure en scène de théâtre Marie-Ève Signeyrole, qui leur a proposé le mandat de réinventer de la musique baroque. La pièce, quant à elle, traitera de la sexualité au sein de la génération Y.

«On a fait un pitch d’une version d’une pièce de Haendel et une version de la Barcarolle tirée des Contes d’Hoffmann (célèbre opéra de Jacques Offenbach), explique Vincent Legault. Elle a vraiment aimé ça, pis on a eu le contrat. On a accès à un chœur de 50 jeunes, des comédiens et de nombreux musiciens. À nous de décider ce qui nous intéresse…»

À compter du mois de juin, la formation retournera de nouveau en France et en Italie pour y offrir plusieurs spectacles musicaux. Il passera également en Belgique.

Pour obtenir plus d’information sur les concerts et multiples projets du groupe, on peut consulter le site des Dear Criminals (http://www.dearcriminals.com)

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