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Gala du cinéma québécois: soirée frénétique (VIDÉO)

Gala du cinéma québécois: soirée frénétique (VIDÉO)

Le milieu cinématographique s’est réuni dimanche soir tout endimanché au Monument-National pour célébrer les films qui ont marqué l’année. Cette édition du Gala du cinéma québécois s’est déroulée dans une ambiance quasi de déni dans laquelle l’affaire Jutra n’avait plus sa place.

L’événement n’a pas voulu dévier de son objectif habituel, celui de distribuer ses prix annuels en moins de deux heures. Et c’est l’œuvre populaire, La passion d’Augustine de Léa Pool, qui a raflé la mise avec six trophées, dont les plus prestigieuses, tels le meilleur film, la meilleure réalisation et les meilleures interprétations féminines.

Le film de Léa Pool devient ainsi la première œuvre réalisée par une femme à remporter le prix de la meilleure réalisation. Mais avant les victoires, il a fallu régler le cas Jutra. Les deux animateurs, Pénélope McQuade et Stéphane Bellavance, se sont acquittés de la tâche en ouvrant la cérémonie avec un discours sobre et une pensée pour les victimes. Exit le nom du cinéaste banni pour le restant de la soirée.

Pourtant, dès le tapis rouge, les journalistes ont tenté de glaner les impressions des membres de l’industrie. Certains réalisateurs n’ont pas voulu s’épancher sur l’affaire, d’autres ont répété ce qu’il s’est dit ces dernières semaines. «Il fallait changer le nom du Gala, on n’avait pas le choix», a déclaré Ricardo Trogi (Le Mirage).

Même son de cloche chez Philippe Falardeau (Guibord s'en va-t-en guerre), mais qui ne comprend toujours pas pourquoi il a fallut enlever le nom Jutra des rues et parcs du Québec aussi rapidement. «Là, on est peut-être allé trop vite», a-t-il ajouté. Pour Léa Pool (La passion d’Augustine), l’histoire est tellement douloureuse qu’il va falloir du temps pour s’en remettre. «L’œuvre de Jutra va rester», a-t-elle souhaité.

Le gala retransmis à Radio-Canada dès 20 heures s’est tenu dans une ambiance frénétique. Personne n’a tenté de revenir sur le scandale, même à la blague. On a donc assisté à une soirée bourrée de malaises, ce qui pourrait expliquer le manque de vitalité et de punch tout au long de l’événement. À ce titre, on oubliera vite la séquence reconstituant à l’aide de jouet les quatre scénarios des productions qui ont dépassé le million au box-office.

Les gagnants et les perdants

Malgré le sacre de La passion d’Augustine, d’autres productions ont réussi à se démarquer. La comédie Guibord s’en va-t-en-guerre de Philippe Falardeau a réussi à récolter trois trophées: meilleur acteur de soutien à Irdens Exantus, meilleur montage à Richard Comeau et meilleure musique originale à Martin Léon. Notons le maigre prix de consolation au drame de fin du monde Turbo Kid, lauréat des meilleurs maquillages.

En plus de décrocher le prix du film s’étant le plus illustré hors Québec, le magnifique Félix et Meira de Maxime Giroux a remporté le prix du meilleur scénario coécrit avec Alexandre Laferrière.

Le touchant Paul à Québec de François Bouvier, adapté de la BD de Michel Rabagliati, a donné l’occasion à Gilbert Sicotte de repartir avec le prix du meilleur acteur, quatre ans après sa participation dans Le vendeur qui lui avait valu les mêmes honneurs.

Lors de la remise du prix du meilleur court métrage, on a frôlé la commotion avec la présence en nomination de l’œuvre Le pédophile d’Ara Ball. Mais c’est Maurice de François Jaros qui a finalement été retenu.

Des longs métrages moins populaires ont complètement été oubliés du palmarès. On pense aux Êtres chers d’Anne Émond, à La chanson de l’éléphant de Charles Binamé et aux démons de Philippe Lesage. Et que dire de Corbo de Mathieu Denis qui est reparti bredouille malgré ses dix nominations!

Quelques beaux moments tout de même. L’hommage au compositeur François Dompierre a permis de rappeler l’importance de la musique dans le 7e art. L’homme de 72 ans qui a habillé plusieurs de nos grands films comme le Matou et Le déclin de l’empire américain a offert un discours coloré empli d’anecdotes.

Plus tôt au tapis rouge, il était revenu sur Jutra expliquant que c’était toujours risqué de baptiser un trophée au nom d’une personnalité publique. «Fallait s’attendre à ce que ça nous éclate à la figure», a-t-il dit.

Pour sa part, Patricio Henriquez a profité de son prix du meilleur documentaire pour critiquer la venue de Marine Le Pen au Québec. «Quelqu’un qui vient de la vieille France se promène à droite et dit des choses qui ne correspondent pas à la réalité», a-t-il lancé sous les applaudissements. À chacun son scandale.

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